iMac G5, les observations

bferran |
La présentation mardi de l'iMac a suscité, on pouvait s'en douter, de nombreuses réactions. Si beaucoup reconnaissent la réussite de l'intégration, ou plutôt de la disparition de l'unité centrale dans l'écran, tous les doutes ne sont pas levés sur le positionnement et les ambitions de la machine. Roger Kay, qui suit Apple pour IDC et qui s'attendait donc à des tarifs relativement élevés, aurait aimé comme beaucoup d'observateurs un prix d'appel plus bas que les 1299 dollars annoncés. Autour des 1000 dollars bien sûr. De fait, sur sa grille tarifaire, Apple semble être restée coincée six ans en arrière, alors que dans le même temps, le marché a nettement évolué sur PC. Le renouvellement probable de l'eMac devrait cependant permettre d'équilibrer la gamme.

De plus, pour ce qui est du design cette fois, Roger Kay ne semble pas convaincu que le concept de tout-en-un, si apprécié en 1998 lors de la sortie du premier iMac, soit aujourd'hui source de succès. Toutefois, selon Gartenberg de Jupiter Research, le nouveau design de l'iMac étonne comme les anciens. Ce qui constitue, à n'en pas douter, un réel atout pour Apple. Il manquerait cependant à cette machine la personnalité très particulière de ses prédécesseurs. Reste que le principe de l'iMac écran ne surprend pas chez Apple : il avait déjà été proposé pour la deuxième génération présentée en 2002, mais finalement délaissé au profit du design en tournesol, après que les ingénieurs s'étaient heurtés à l'impossibilité d'intégrer tous les éléments sans bomber exagérément le moniteur. Mark Rolston, qui trouve l'iMac G5 beau, fait justement remarquer que l'iMac, parfaitement masqué dans l'écran, est ce qui peut ressembler le moins à un ordinateur de bureau avant de devenir autre chose. Un ordinateur portable ou une tablette, par exemple. Le vice président de Frog Design critique cependant plus loin le bas de l'ordinateur, contenant l'alimentation et les haut-parleurs, qui dépare du reste de l'appareil.

Finalement, le verdict sera celui des chiffres de vente. Les analystes, unanimes, s'accordent aujourd'hui à minimiser le retard du lancement de la machine. Certes, Apple a manqué la période de rentrée, soit environ 50 000 unités selon Gene Munster de Piper Jaffray. Mais sur cette période, ce sont désormais les portables, où Apple est présente, qui s'écoulent le mieux. Le premier test que devra passer l'iMac arrivera alors lors des fêtes de fin d'année, dans moins de quatre mois. Ce qui laisse le temps de résoudre d'éventuels soucis de production auxquels Apple a habitué ses utilisateurs dernièrement. Pour CBS, Steven Milunovich de Merrill Lynch prévoit des ventes passant de 210 000 unités sur le trimestre de septembre à 260 000 sur celui de décembre.

Et s'il apparaît évident que les ventes progresseront ces prochains mois, les prévisions à plus long terme ne sont pas légion. Sur 2005, Steven Milunovich a revu à la hausse ses prévisions de résultat, passant le bénéfice par action de 87 à 90 cents, et le chiffre d'affaires de 9,3 à 9,53 milliards. Ces résultats permettront en tout cas de juger de l'efficacité de la nouvelle filiation entre l'iPod et l'iMac, sur laquelle insiste Stephen Baker de NPD dans le Financial Times. À l'heure de conquérir les utilisateurs Windows du baladeur d'Apple, le prix de l'iMac G5 pourrait là encore être un handicap.
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