Chrome : le navigateur qui veut se faire aussi gros qu'un OS

Stéphane Moussie |


Sorti en 2008 sur PC et quelques mois plus tard sur Mac, Chrome a connu une ascension impressionnante sur le marché des navigateurs. Au niveau mondial, il a dépassé Firefox, arrivé pourtant quatre ans avant lui. Il a même détrôné l'illustre Internet Explorer (IE), selon Google et des études indépendantes.

Un succès que Chrome doit à ses qualités intrinsèques — sa rapidité et sa légèreté à son lancement avaient impressionné —, mais aussi à la force marketing de Google. Point d'entrée du web pour des centaines de millions de personnes, l'entreprise de Mountain View ne se prive pas de faire la promotion de Chrome sur son immaculée page de recherche quand on y accède à partir d'un autre navigateur. Les publicités ont aussi envahi les autres médias — presse, télévision — et les points névralgiques des agglomérations — métro, bus, gare...

Une campagne marketing massive à la hauteur des ambitions de Google : « rendre l'Internet meilleur », peut-on lire dans l'ancienne BD de présentation de Chrome. Plus prosaïquement, ce navigateur a été créé pour répondre aux besoins de Google, dont les recettes proviennent exclusivement du web. Internet Explorer, qui possédait environ 80 % de parts de marché en 2008, freinait les nouveaux usages (utilisation étendue de JavaScript, fonctions hors-ligne, nouveaux standards...). « Sans compétition il y a stagnation », explique Chris DiBona, le responsable des projets open source chez Google, toujours dans cette BD.

Une compétition saine, ajoute l'ingénieur logiciel Erick Kay : « Il est important d'aider tous les navigateurs à devenir plus puissants pour continuer à évoluer avec le web et poursuivre la construction de solides fondations pour les applications web modernes. » Cinq ans après ses débuts, Chrome s'inscrit-il toujours dans cette optique ?
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