Des conditions de production d'iPod, suite

Vincent Absous |
C'est un peu le feuilleton polémique de l'été, un feuilleton dont on a pu suivre les épisodes sur iGeneration. En juin dernier, The Mail on Sunday publiait un article sur les conditions de production, en Chine, de l'iPod. Le journal pointait ainsi certaines violations d'un code élémentaire du travail. Les salariés, souvent logés sur place, nourris et blanchis, comme on dit, payés avec un salaire de misère, n'avaient évidemment pas un sort des plus enviables.

La Pomme ne tardait d'ailleurs pas à se défendre et annonçait qu'elle allait enquêter pour tirer l'affaire au clair. C'est que se trouvait là une très mauvaise publicité pour une société qui joue beaucoup de son image. Dans le même temps, Foxconn, le sous-traitant en charge, justement, de la fabrication dudit iPod, montait au créneau et réfutait les chiffres avancés par The Mail on Sunday.

Aujourd'hui, c'est Apple qui reprend la main. La Pomme vient en effet de publier sur son site un long papier où elle commente l'audit réalisé. Pour la société de Steve Jobs, le sous-traitant respecte pour l'essentiel ce code interne du travail dont il a été tant question : les locaux sont propres, modernes, disposent de l'air conditionné ; les employés (une centaine d'entre eux, choisis au hasard, a pu être interrogée) affirment être plutôt satisfaits ; tous toucheraient bien le salaire minimum local ; la plupart seraient d'ailleurs payés plus ; ils disposent dans les dortoirs de salles télé, d'eau potable, de toilettes, etc. Pour autant, la société californienne reconnaît avoir mis à jour certaines violations mineures de ce même code. Les problèmes sont apparus dans trois dortoirs visités. Elle affirme ainsi vouloir travailler avec Foxconn à les faire disparaître. Le sous-traitant s'est engagé à construire de nouveaux locaux pour améliorer ces conditions de vie. Autre point important : les horaires de travail. L'enquête révèle que si les ouvriers ne sont pas contraints à faire des heures supplémentaires, la plupart font toutefois plus que les soixante heures hebdomadaires légales et inscrites dans les conventions.

Avec ce rapport, la Pomme espère certainement mettre un terme à la polémique. Les semaines qui vont venir diront si elle y est parvenue. En tout cas, la société entend prendre ses précautions. Elle explique ainsi avoir demandé à Verité, un organisme indépendant, de vérifier que tous ses sous-traitants respectent bien, sur tous les sites de production, les conditions de travail inscrites dans sa charte.
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