Tel iPod, tel iMac

Vincent Absous |
C'était un keynote exceptionnel à plus d'un titre. Exceptionnel tout d'abord parce que, depuis 1997, Steve Jobs était toujours venu lui-même inaugurer le salon parisien. Cette année, pour cause de convalescence, c'est son bras droit, Phil Schiller qui officiait. Ce dernier a d'ailleurs pris soin de rassurer tout le monde : le CEO d'Apple se remet de son opération et reviendra effectivement aux commandes de la société dans quelques jours.

Tout keynote débute par le résumé des dernières annonces et par l'exercice rituel d'autocongratulation. Phil Schiller y a sacrifié. Il est ainsi revenu sur l'annonce, en plein été, d'iPod 4G, mis en avance son ergonomie améliorée, souligné l'excellence du produit, évoqué longuement son succès commercial. La part de marché d'Apple dans le secteur des baladeurs ne cesse de croître. En juin dernier, elle s'élevait à 58 %. Le vice-président a ensuite passé en revue AirPort Express, l'iTunes Music Store (et de rappeler les 100 millions de titres vendus, les 5 millions de chansons vendus en huit semaines en Europe, les 70 % de PDM alors que Microsoft devrait se lancer dans la course cette semaine), concrétisation de l'accord avec HP. Par ailleurs, Apple confirme ce qui avait été annoncé en juin : l'iTMS sera disponible pour le reste de l'Europe, dans une version en anglais, en octobre.

Autre morceau de choix de tout keynote : Mac OS X. Le système accueille maintenant 12 000 applications. Comme il se doit, de nombreuses démonstrations de logiciels professionnels, et nécessairement très gourmands en ressources, ont été proposées au public (Modo de Luxology, le nouveau logiciel d'animation 3D, Motion qu'on connaît déjà, disponible depuis quelques jours à l'achat pour 289 €). Tiger, lui, continue de progresser. Les dernières nouvelles sont bonnes. Ph. Schiller, qui a passé une nouvelle fois en revue cette prochaine version du système, ne s'est pas privé de rappeler que Mac OS X 10.4 serait disponible au moins un an avant un certain Longhorn, dont ont sait d'ailleurs maintenant qu'il sera livré d'abord sans son nouveau système de fichiers. Pour le reste, ce keynote n'aura rien appris de vraiment neuf à ceux qui attendent impatiemment le nouveau félin, le bras droit de S. Jobs se contentant surtout de refaire l'inventaire des nouveautés déjà évoquées en juin dernier. On notera toutefois que les widgets pour Dashboard se multiplient : Apple proposera ainsi, en plus de ceux qu'on connaît déjà, un convertisseur de devises, un traducteur et un nouveau jeu.

Mais surtout, ce keynote aura été exceptionnel parce que, sauf lors de l'intoduction d'un iBook citron vert et de la présentation de la bêta de Mac OS X, c'est la première fois que le salon parisien était le lieu d'annonces majeures. Et quelles annonces ! Comme on s'y attendait, Phil Schiller était surtout là pour présenter le nouvel iMac. Après qu'il a rappelé ce qu'était cet ordinateur déjà mythique pour la société, Ph. Schiller a présenté, comme prévu, le nouvel étendard de la Pomme. Conçu par l'équipe à qui on doit iPod, le design rappelle celui des nouveaux écrans. La raison est à chercher dans la finesse de l'appareil dans le pied central qui le surélève. L'unité centrale, réduite à une demi-sphère avec le Tournesol, retourne derrière l'écran, comme avec le premier modèle. Le nouvel iMac est blanc, comme le veut la tradition des ordinateurs grand public d'Apple depuis un certain temps. Comme son prédécesseur, on incline facilement son écran (qu'on ne peut plus maintenant bouger latéralement). Les prises sont situées derrière, à droite. À le regarder rapidement, on a l'impression d'avoir à faire à un écran seul. Le DVD s'insère sur la tranche droite. Les hauts parleurs, intégrés désormais, sont situés sous l'écran, ce qui confère à l'ensemble un petit air d'eMac. Le derrière de l'iMac G5 est plus beau selon Phil Schiller que la face avant de bien des ordinateurs. L'ordinateur offre trois ports USB 2, deux ports USB 1.1 (sur le clavier), deux ports FireWire 400, une sortie S-Video Out et une sortie audio optique. L'ordinateur s'ouvre très facilement par derrière. Ceux qui, en revanche, tablaient sur un nouveau clavier et une nouvelle souris seront déçus, tout comme ceux qui attendaient d'Apple unje plus grande générosité en matière de mémoire vive. Les nouveaux iMac sont livrés avec 256 Mo, rien de plus. On notera toutefois qu'on peut pousser la quantité jusqu'à 2Go. Aucun des trois modèles n'est livré avec une carte AirPort intégrée (cela peut encore se comprendre pour un ordinateur de bureau), pas plus qu'avec un module Bluetooth soudé (ce qui se comprend déjà beaucoup moins).

Trois modèles sont disponibles :

Mac 17" - 256 Mo G5 à 1,6 GHz - Combo - GeForce FX5200 Ultra 64 - (500 $ de moins que le précédent iMac G4/17") - 1399 € - 1949 CHF (1329 $).

iMac 17" - 256 Mo G5 à 1,8 GHz - SuperDrive - GeForce FX5200 Ultra 64 - 1629 € - 2249 CHF (1629 $).

iMac 20" - 256 Mo G5 à 1,8 GHz - SuperDrive - GeForce FX5200 Ultra 64 - 2058 € - 2849 CHF (1899 $).

Quant à la disponibilité, il va falloir se faire une raison. Si quelques exemplaires seront bien en vente sur le salon, les livraisons débuteront véritablement à la mi-septembre.

On attendait deux modèles, on en aura eu trois. Certains sites annonçaient deux nouveautés majeures, on n'en aura eu qu'une. On aurait tort toutefois d'être déçus, c'est à l'Europe qu'Apple en a réservé la primeur.

Vous pouvez retrouver, sur cette page, la transcription en direct du keynote.
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