Logitech Cordless Desktop S 530

Vincent Absous |
L'ère est au sans-fil. Fini ces câbles disgracieux qui courent du téléphone portable ou du Palm vers les Mac, l'heure est au Bluetooth. Surtout, on ne veut plus avoir ce geste agaçant à faire qui consiste à dégager le fil de la souris pris dans les pages d'un bouquin mal placé sur le bureau. Bref, de l'air ! Apple l'a bien compris, qui propose depuis un certain temps déjà un ensemble clavier et souris sans fil (voir notre labo). Las ! la Pomme tarde à équiper ce mulot-là des boutons et roulette dont elle a pourtant doté sa Mighty mouse. Pour qui veut alors connaître la liberté du sans-fil sans sacrifier ce qu'offre deux, voire trois boutons, et une molette, il faut bien aller voir ailleurs.

Et ailleurs, ce peut être chez Logitech. Disponible depuis quelques semaines, l'ensemble Cordless Desktop S 530 fait beaucoup parler de lui. C'est que le fabricant l'a spécifiquement conçu pour les utilisateurs Mac. Et c'est une réussite sur toute la ligne, ou presque.



Premier point très positif : l'allure générale. L'ensemble constitué de ce clavier très fin (à peine dix-neuf millimètres d'épaisseur) et de cette souris au contraire assez dodue est tout simplement beau. Deux teintes, blanc et argent, s'allient avec élégance. Le clavier est équipé d'un repose-poignets (où l'on posera plutôt les paumes que les poignets d'ailleurs) qui a le mérite de n'être pas disproportionné. Les touches sont moins hautes que sur un clavier traditionnel, mais plus hautes que sur un clavier de portable ou sur le clavier IceKey de Macally. Dans son ensemble, le clavier donne l'impression d'être équilibré. Dans ces conditions, l'ensemble ne devrait jurer ni avec un iMac, ou un eMac, ni avec un Power Mac.

Le clavier



Le clavier est conçu pour les utilisateurs Mac. À ce titre, Logitech a pris soin de placer sur les côtés des touches qui permettent de piloter, modestement, le Mac. Ainsi, sur la droite, on trouve un bouton qui lance une fenêtre de recherche Spotlight, quatre autres dédiés à iTunes (lecture, avance ou retour en arrière et lancement de l'application), un bouton pour lancer iPhoto, un double bouton pour augmenter ou diminuer le volume sonore, un dernier pour couper complètement le son. De l'autre côté, on trouve quelques boutons qui permettent de convoquer le dialogue de fermeture du Mac (mais pas de l'allumer, c'est normal), de lancer Mail, d'ouvrir le navigateur Internet, de défiler verticalement le contenu d'une page, de revenir en arrière dans la navigation. L'essentiel est donc là et la bonne idée est d'avoir placé tout cela sur les côtés et pas au-dessus des touches de fonction. Au sujet du bouton qui permet de demander l'extinction du Mac, signalons que Logitech a pris son de le faire plus petit et de l'encaisser dans le châssis du clavier, histoire d'éviter ainsi les manipulations malencontreuses.

Reste de toute façon à savoir si on va utiliser ces touches. Tout dépend alors de ses habitudes. Concernant par exemple la gestion du son ou de l'extension du Mac, l'utilisateur a bien souvent pris d'autres habitudes. Sur un clavier Mac traditionnel, le son se commande grâce aux touches qui surplombent le pavé numérique ; l'extinction du Mac se demande par une combinaison de touches. Question d'habitude à changer donc. Il en va de même pour Spotlight qu'un raccourci clavier que connaît l'utilisateur de Tiger permet déjà de convoquer. Double emploi ? Source possible de confusion ? Qu'importe finalement. D'ailleurs, un switcher récent aura peut-être plaisir à retrouver ainsi un accès facile à ces fonctions, comme c'est déjà le cas sur nombre de claviers PC. En revanche, les touches réservées à iTunes, iPhoto, Mail ou Safari (ou à toute autre application, comme on le verra) sont une bonne chose (à moins qu'on ait là aussi pris d'autres habitudes, avec un QuickSilver par exemple…). La déportation des commandes du son sur les côtés libère du coup trois touches au-dessus du pavé numérique. Pour autant, le clavier Logitech ne propose pas trois touches de fonction de plus que les autres claviers Mac. Si sur un clavier Apple, on trouve au-dessus du petit pavé des flèches directionnelles les trois touches F14, F15 et F16, on ne trouve ici qu'une seule touche Aide. Finalement, on perd même une touche de fonction, la seizième. Embêtant peut-être pour qui utilise les Triggers de Quicksilver, ou tout autre utilitaire du même ordre, qui permet de définir un comportement pour ces touches.

Ajoutons que certaines touches sont différentes ou ne sont pas exactement à la même place sur ce clavier et sur l'Apple Pro. La touche "-", par exemple, est placée plus haut sur le S 530, la touche "+" est plus grande, la touche "*" est décalée à gauche. Pour qui a pris ses habitudes avec le pavé numérique, il va falloir en reprendre de nouvelles. Dans le pavé central, plus haut dans son ensemble que large désormais, c'est la touche "Suppr" qui est beaucoup plus grande. Rien, pour autant, qui soit vraiment déstabilisant.

Au quotidien, la frappe est très agréable. Les touches offrent un peu plus de résistance peut-être qu'un autre clavier, mais là encore, chacun voit midi à sa porte.

Est-ce à dire qu'il n'y a rien à reprocher à ce clavier ? Partant du principe que rien n'est parfait en ce bas monde, il faut au moins regretter qu'aucun témoin lumineux ne vienne indiquer à l'utilisateur le blocage des majuscules (il n'y en a pas non plus pour indiquer que l'état du pavé numérique). L'air de rien, ça peut être vite agaçant. C'est peut-être le seul vrai reproche qu'on peut faire néanmoins à Logitech.

La souris

La souris ne joue pas, elle, sur la finesse. Au contraire, elle revendique une certaine rondeur. La prise en main est vraiment réussie… pour les droitiers. Les gauchers passeront leur chemin. Ce sont huit boutons paramétrables qui sont proposés. Outre les deux boutons et la molette de défilement (qui fait là aussi office de bouton), Logitech propose deux boutons sur le flanc gauche qui permettent par défaut de naviguer dans son historique Internet, et trois petits boutons assez discrets sur le dessus pour contrôler le volume sonore du Mac. Pour qui a l'habitude de la souris Apple filaire (Mighty Mouse ou Pro), la souris Logitech pourra sembler lourde. La faute notamment aux deux petites piles qui l'animent. À noter que la molette permet de faire défiler le contenu d'une fenêtre à la verticale et à l'horizontale. Ce n'est pas aussi souple que ce qu'offre la bille de la Mighty Mouse, mais c'est déjà bien. La précision est remarquable (Logitech parle de technologie Laser). Même sur la surface d'un bureau un peu réfléchissante, le mulot n'est jamais pris en faute.

L'autonomie annoncée par le fabricant est de six mois pour chacun des deux appareils. On n'a pas encore eu l'occasion de vérifier cette assertion. Ce qui est évident, c'est que le choix de ne pas utiliser le Bluetooth a au moins cet avantage : on n'a pas à changer les piles toutes les deux semaines comme avec toutes les souris Apple Pro sans fil qu'on a pu avoir entre les mains. Deux indicateurs, sur le clavier, sur la souris, deux autres, dans le logiciel pilote, permettent de connaître l'état des batteries.

La liaison avec le Mac se fait donc sans fil, une fois qu'on a enfiché dans le port USB de l'ordinateur le dongle fourni. Logitech a la bonne idée de proposer un support, une rallonge en fait, où placer le dongle, ce qui permet de rapprocher ledit dongle de l'ensemble clavier et souris, au cas où l'unité centrale (on pense à un Power Mac) serait placée un peu loin. Le port ainsi déporté assure une liaison sans faille et à aucun moment nous n'avons pu constater de ces coupures qu'on a pu connaître par ailleurs avec la technologie Bluetooth. Dans le cas où l'unité centrale n'est pas loin (iMac, par exemple, portable évidemment), on enfichera le module directement dans un port USB libre. Dommage peut-être que Logitech n'ait pas profité de l'occasion pour proposer un port USB supplémentaire sur son support. C'est évidemment le problème de la technologie retenue : il faut faire le sacrifice d'un port USB, une denrée rare pour certains.

Le Logitech Control Center



Le Cordless Desktop S 530 peut être utilisé sans installer un quelconque pilote. Mac OS X propose ce qu'il faut. Évidemment, on ne pourra pas accéder alors à toutes les fonctions qu'offre l'ensemble. Pour cela, il faut installer le Control Center qu'on trouve sur un CD (ou sur Internet). À noter que le programme d'installation propose aussi ce qu'il faut pour désinstaller les fichiers placés sur le disque dur de l'utilisateur.



Le Control Center permet de définir assez précisément l'utilisation des touches et boutons. Pour ce qui est des autres réglages (vitesse de la frappe du clavier ou du déplacement du curseur de la souris, par exemple), on continue à utiliser les Préférences Système traditionnelles. Ainsi, pour ce qui est du clavier, on peut ainsi préciser le comportement de chacun des boutons latéraux. Ce sera notamment indispensable pour définir quel logiciel de courrier électronique on utilise. Pour ce qui est de la navigation Internet, ce n'est pas un logiciel qu'on choisit (le pilote s'appuie sur le programme définit par défaut dans le système), mais une adresse. On peut choisir d'affecter un raccourci clavier à chacune de ses touches et remplacer le Pomme+Espace+Alt qui ouvre une fenêtre de recherche Spotlight, par le simple Pomme+Espace qui lance une requête Spotlight depuis la Barre des menus. Si on le préfère, on peut définir le lancement de Sherlock (certes, on n'en voit moins l'intérêt aujourd'hui).





Pour ce qui est de la souris, il en va de même. Les touches permettant le contrôle du volume ne vous servent à rien ? Redéfinissez leur comportement et demandez que l'une ouvre une fenêtre du Finder. Dommage tout simplement que Logitech n'ait pas mieux pris en compte Mac OS X. Certes, parce que c'est une application, on peut lancer Dashboard en cliquant sur l'un des boutons, mais on ne peut pas le refermer en appuyant sur le même bouton. En règle générale, la configuration par défaut n'aura toutefois pas à être modifiée.





Conclusion

Le Logitech Cordless Desktop S 530 est assurément l'un des meilleurs ensembles clavier+souris du marché. Un mot vient immédiatement à l'esprit : "ergonomie". C'est assurément le mot qui convient. Le fabricant montre par là que le marché Mac est désormais à reprendre en considération. Certes, tout n'est pas parfait, mais l'ensemble vaut assurément qu'on s'y intéresse.

Note

Les plus :

- Le design - L\'ergonomie des deux accessoires - Les touches dédiées - L\'autonomie

Les moins :

- Pas de témoin lumineux pour les majuscules - Implique la \"perte\" d\'un port USB
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