Twitter ferme de plus en plus son API gratuite, y compris pour publier du contenu alors que c’était l’une des fonctionnalités qui devaient être maintenues. Encore une promesse d’Elon Musk qui a du plomb dans l’aile, comme on pouvait d’ailleurs s’en douter lors de la présentation des nouvelles API payantes. L’offre gratuite est limitée à 1 500 publications par mois, ce qui est bien insuffisant pour la majorité des services de publication.

De fait, ces services annoncent peu à peu l’arrêt du partage sur Twitter, du moins l’arrêt des partages gratuits. Ainsi, le concurrent à IFTTT Zapier a annoncé à ses utilisateurs le 19 avril dernier que les partages sur réseau social à l’oiseau bleu allaient devenir payants à partir du 19 mai. À cette date, il faudra souscrire à un abonnement facturé à partir de 28 € HT par mois pour continuer à exploiter Twitter et encore, avec une limite sur le nombre de publications mensuelles. IFTTT n’a pas encore fait d’annonce en ce sens, mais il est probable que ce sera pareil et que l’offre gratuite ne suffira plus à terme.

La dernière victime de la nouvelle API est un poids-lourd dans le monde du web : Automattic a annoncé la fin du partage automatisé sur Twitter via JetPack, son module pour les blogs WordPress. Il s’agit de l’un des modules les plus populaires (on sait uniquement qu’il a dépassé les 5 millions d’installations) destinés au moteur de site web le plus populaire sur internet depuis des années. La coupure pour ces millions de sites qui publiaient automatiquement sur Twitter est brutale, puisqu’elle a lieu dès aujourd’hui, 1er mai 2023.

Alors que Twitter se ferme de plus en plus aux contenus pourtant légitimes publiés automatiquement, sa modération a encore fait parler d’elle ce week-end. Ou plutôt, son absence de modération, puisqu’un utilisateur a publié l’intégralité du film Super Mario Bros hier, dimanche 30 avril, et son tweet avec le contenu piraté est resté en ligne pendant 10 heures. De quoi attirer 11 millions de lectures d’après les chiffres fournis par le site et même s’ils sont optimistes (une lecture est comptée dès que le message est chargé), il ne fait guère de doute que quelques malins ont pu le voir entre temps.

Le réseau social ne semble pas pressé de corriger le tir, comme le montre son temps de réaction, et il y a manifestement d’autres films illégalement en circulation actuellement sur Twitter. Les utilisateurs qui diffusent ces films sont tous abonnés à l’offre payante Twitter Blue, sinon ils ne pourraient pas diffuser des vidéos aussi longues¹, et ils n’ont pas été bannis jusque-là, ce qui leur permet de recommencer même après la suppression d’un message. À ce rythme, le patron de Tesla va aussi réussir à se mettre Hollywood à dos…

En attendant, Elon Musk s’est trouvé un allié en la personne de Daniel Ek. Le fondateur de Spotify a apporté son soutien à celui de Twitter, qui se plaignait du délai de validation de l’App Store pour les abonnements proposés dans le client iOS du réseau social, tout en ajoutant une plainte récurrente de sa part concernant les frais prélevés par la pomme. C’est en effet loin d’être la première fois que Daniel Ek se plaint de la boutique d’apps proposée par Apple et il espère peut-être un coup de main de son homologue.