La VDSL2 autorisée d'ici la fin de l'année

Anthony Nelzin-Santos |

Avec quatre ans de retard sur la Belgique et après sept ans de tergiversations, le déploiement de la VDSL2 devrait pouvoir commencer d'ici la fin de l'année.





Le comité d’experts indépendants pour les boucles locales cuivre et fibre optique devrait autoriser son utilisation fin septembre au plus tôt, sauf « imprévu peu probable », dixit Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep. Cette autorisation donnera le coup d'envoi du déploiement, qui pourra être immédiat chez certains opérateurs : « Rien d’autre n’est nécessaire. Les déploiements de cette technique peuvent démarrer immédiatement après, à condition de respecter les modalités d’emploi préconisées. », explique Catherine Mancini, présidente du comité d'experts nommés par l'Arcep. Rien d'autre que la compatibilité des équipements, qui n'est assurée que chez OVH, Free (Freebox Revolution) et Bouygues (BBox Sensation).



L'autorisation tardive, qui a d'ailleurs été repoussée d'un an, peut être en partie expliquée par l'intense pression d'Orange, membre du comité et réticente à l'idée que son réseau puisse être exploité par d'autres pour fournir des débits supérieurs. La VDSL2 permet en effet d'exploiter le réseau cuivre à son maximum : elle offre 50, 100 voire 150 Mbit/s en téléchargement (contre 25 Mbit/s pour l'ADSL 2+), et 25, 50 voire 75 Mbit/s en téléversement (contre 1 Mbit/s pour l'ADSL 2+). Comme l'ADSL 2+, la VDSL2 souffre cependant d'une forte atténuation : si l'on se situe à plus de 1,5 km du répartiteur le plus proche, la différence ne sera plus sensible. Elle permettra néanmoins de faire monter les débits vers le haut y compris dans des zones reculées, avec des investissements mineurs : la VDSL2 exploite les 100 000 sous-répartiteurs existants, un maillage bien plus fin que celui des 13 000 répartiteurs ADSL.



Le retard français en matière de VDSL2 peut aussi s'expliquer par une volonté de ne pas parasiter le déploiement de la fibre optique, dix fois plus chère certes, mais autrement plus rapide et plus évolutive. L'Arcep promet que l'amélioration du cuivre ne se fera pas au détriment de la fibre : la « VDSL2 sera déployée, mais pas partout, pour que la fibre puisse se développer sur tout le territoire. » Les opérateurs ont pourtant d'ores et déjà freiné leurs déploiements de fibre optique en attente de cette autorisation — la France est aujourd'hui au 17e rang européen en matière de très haut débit. À court terme, la VDSL2 permettra d'augmenter les débits certes ; mais à long terme, elle pourrait tout simplement handicaper l'économie française face à des voisins autrement mieux équipés.

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