L'indépendance de la résolution en brevet

Anthony Nelzin-Santos |
L'indépendance de la résolution, ce concept qui permettrait à une interface de s'ajuster à n'importe quelle résolution d'écran, est une arlésienne du Mac : on en parle depuis Mac OS X 10.0, on en a vu quelques signes dans Mac OS X 10.4, un peu plus dans Mac OS X 10.5… et puis plus rien. Alors qu'on parle de la mise en place d'un mode HiDPI dans Mac OS X Lion et que la résolution des MacBook Air monte à 135ppp, un nouveau brevet signé Apple sur l'indépendance de la résolution est apparu à l'USPtO.

La résolution de 135ppp du MacBook Air 11" double celle du Mac original, sans que l'interface n'ait particulièrement plus évolué : du texte en 12pt apparaît sur le MacBook Air 11" comme le texte en 6,5pt apparaissait sur le Macintosh. Les éléments d'interface comme les boutons, les menus, les ascenseurs sont 30 % plus grands sur l'iMac 27" que sur le MacBook Air 11", pour ne comparer que les deux extrêmes de la gamme. Il s'agit donc d'éviter qu'en augmentant la résolution des écrans (définition supérieure pour une même diagonale d'écran), on ne diminue trop la taille des éléments d'interface. Apple a résolu le problème avec iOS et le mode HiDPI (éléments 1x pour les écrans normaux, 2x pour les écrans Retina), mais on peut faire plus élégant.

Une piste explorée depuis longtemps est la conception d'interface avec des éléments vectoriels, c'est-à-dire des éléments dont les formes sont calculées par des formules mathématiques et peuvent donc être adaptées à toutes les résolutions. Ou presque : le système a des limites, notamment pour les éléments de petite taille dont le tracé ne doit pas être simplement mis à l'échelle, mais simplifié pour plus de lisibilité.



Dans le brevet 7,907,146 (via), Apple expose une possible solution qui n'est pas éloignée de l'approche vectorielle. L'idée serait de définir les éléments d'interface par leurs propriétés : forme, texture, couleur, reflets, etc.. Tous ces paramètres seraient stockés dans un petit fichier (hiérarchisé comme un fichier XML) qui permettrait au système de « dessiner » l'élément d'interface en fonction de ce qui est décrit de lui (programmation procédurale). Le concepteur de l'interface pourrait même décrire comme tel ou tel élément pourrait être affecté par son déplacement, son redimensionnement…

Reste à savoir, comme d'habitude, et encore plus avec ce sujet, quand on passera de la théorie à la pratique. Ce système est implémenté dans Mac OS X 10.6 et 10.7, mais n'est pas actif.
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