Il faut sauver le soldat Schiller

Anthony Nelzin-Santos |
Mais où est passé Phil Schiller ? C'est la question que se posent ceux qui ont remarqué son absence dans les dernières vidéos de promotion d'Apple. Le vice-président d'Apple en charge du marketing mondial est en effet moins présent depuis la mi-2009, au profit de nouvelles têtes.

Philip W. Schiller a rejoint Apple en avril 1997, à l'époque du retour de Steve Jobs aux commandes. Ce diplômé en biologie est spécialiste du marketing : avant de devenir SVP marketing d'Apple, il occupait la même fonction chez Macromedia. Il fait partie de ces personnages clefs chez Apple dont les fonctions ont peu évolué ou presque depuis 13 ans : numéro 3 de l'organigramme de la société, il a vécu tous les grands succès de la firme de Cupertino.

Bras droit de Steve Jobs, il a souvent apporté un peu de chaleur aux présentations millimétrées du patron d'Apple : c'est certes celui qui fait planter la démonstration de Quake III, mais c'est aussi celui qui saute de plusieurs mètres à la Macworld New York 1999 pour démontrer le WiFi de l'iBook, celui qui se moque de Microsoft par conversation iChat interposée, ou encore celui qui dévoile iWork pour iPad.




Présentation d'iChat Theater : « Je n'ai pas un tas d'amis, il n'y a que Phil »


Lors du congé médical de Steve Jobs, si c'est Tim Cook qui prend les rênes de la société, c'est Phil Schiller qui assure le show : lors de la Macworld 2009, la dernière à laquelle ait participé Apple, Schiller mène le keynote de présentation d'iLife '09, iWork '09, du MacBook Pro Unibody 17" et dévoile la nouvelle stratégie de l'iTunes Store, abandonnant les DRMs et le prix unique.



Après ce rôle de premier plan, tout retour à la situation précédente paraît être une mise au placard. Le vice-président marketing d'Apple se fait plus rare, mais cela correspond à la mise en avant d'autres profils chez Apple. Pour la première fois, la firme de Cupertino pousse au premier plan des aspects techniques dans sa communication (le Retina Display, le processeur A4, l'usage de l'aluminium et du verre) : Jonathan Ive (SVP conception et design industriel) et Bob Mansfield (SVP ingénierie matérielle Mac) sont les plus à même d'en parler. L'iPhone a pris suffisamment d'importance pour nécessiter deux divisions : Scott Forstall est à la tête du logiciel, tandis que Greg Joswiak est responsable du marketing et des relations avec les partenaires.

Mécaniquement, il reste moins de place pour Phil Schiller, dont le rôle a changé : la communication d'Apple a subtilement évolué ces dernières années, passant d'une publicité faisant appel à l'imagination à une publicité où l'on fait montre de pédagogie, montrant et expliquant le produit.

D'autres personnages clefs d'Apple ne sont mis en avant que lorsqu'il le faut : Tim Cook, indispensable numéro 2 qui est le chef d'orchestre d'Apple (que l'on voit plutôt pendant les annonces de résultats financiers), ou Bertrand Serlet, patron de Mac OS X (habitué des WWDC). Deux personnes qui ont disparu du paysage médiatique à peu près en même temps que Phil Schiller, qui a eu des rôles différents, assurant par exemple le dialogue avec les développeurs lors des différentes affaires de rejet de l'App Store. Alors que 2011 devrait refaire parler du Mac, on peut se dire que pas de nouvelles, bonne nouvelle…
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