Apple collecte vos infos de localisation : le Congrès US n'apprécie pas

Anthony Nelzin-Santos |
Le Los Angeles Times pointe du doigt le fait qu'Apple collecte et conserve des données de géolocalisation des utilisateurs iOS, « précises » et « en temps réel », et qu'elle les partage avec des « partenaires » inconnus. Une collecte qui attire aujourd'hui l'attention du Congrès américain, par la voix de Ed Markey et Joe Barton.

Ces deux membres du Congrès ont envoyé une lettre à Steve Jobs lui demandant de s'expliquer sur les enjeux de cette collecte : « étant donné le peu de possibilités laissées aux utilisateurs Apple pour [refuser la mise à jour des conditions d'utilisation] tout en continuant à utiliser leurs appareils à leur pleine capacité, nous sommes inquiets au sujet de l'impact d'une telle collecte de données sur la vie privée des utilisateurs Apple ». C'est en effet la mise à jour des conditions de l'iTunes Store qui a révélé cette collecte.

Pourtant, cette pratique est ancienne : Apple collecte les données de géolocalisation depuis 2008. La mise à jour des conditions d'utilisation n'a fait qu'unifier des conditions qui étaient jusque là différentes entre les produits. Market et Barton touchent cependant du doigt quelque chose de juste : on ne peut pas refuser une mise à jour des conditions de l'iTunes Store, sous peine de ne plus rien pouvoir y télécharger.



Cependant, le problème est en partie un faux problème. Même si on est forcé d'accepter la mise à jour des conditions de l'iTunes Store, on peut très bien couper les services de localisation dans les Réglages d'iOS, section « Service de localisation ». L'iOS 4 a grandement affiné le contrôle de ces services : on peut préciser quelle application peut accéder à quelles informations, et même savoir si une application a utilisé la géolocalisation dans les dernières 24 heures.

Apple assure que les données sont transmises de manière tout à fait anonyme, dans le seul but d'abord de géolocaliser l'utilisateur pour faire fonctionner les applications, mais aussi pour collecter des informations à grande échelle afin « d'améliorer les produits et services basés sur la géolocalisation ». Certains chercheurs estiment cependant que cette mise en commun des données pose problème : en faisant ressortir des tendances d'utilisation, elle permet de créer des profils d'utilisateurs, ce qui est déjà une forme de violation de la vie privée.

Google collecte aussi les données de localisation des utilisateurs d'Android, et n'est pas beaucoup plus claire sur ce qu'elle en fait. Steve Jobs a jusqu'au 12 juillet pour répondre. La question de la préservation de la vie privée semble lui tenir à cœur ces derniers temps, il devrait donc apporter des précisions sur le fonctionnement précis de cette collecte, renseignements qui sont toujours bons à prendre.
Accédez aux commentaires de l'article