SDK : les réactions des développeurs

Christophe Laporte |
De manière générale, développeurs, analystes et décideurs informatiques ont été agréablement surpris par les annonces de Steve Jobs. Beaucoup n’en attendaient pas tant.

Une nouvelle plate-forme

Paul Kafasis de Rogue Amoeba estime que "c’est une toute nouvelle plate-forme - une plate-forme que les développeurs voulaient depuis neuf mois, quand Apple affirmait que ‘les applications Web étaient la bonne solution. Il a fallu attendre, mais cela vient enfin et c’est une bonne nouvelle pour tout le monde. Sauf peut-être pour Palm, RIM et Win CE".

L’un des motifs de satisfaction de bon nombre de développeurs, c’est d’avoir un package complet avec des outils avec lesquels ils sont habitués de travailler sur Macintosh. John Casasanta à qui l’on doit iClip, affirme pour sa part que «c’est fantastique qu’Apple mette à disposition [des développeurs] les mêmes outils qu’ils utilisent en interne».



Le fait de proposer les mêmes outils que pour le Mac est une bénédiction pour eux. «Les développeurs Mac auront une longueur d’avance sur les autres. Pendant que les développeurs venus d’autres plates-formes devront se familiariser avec Xcode, les développeurs Mac auront déjà commercialisé leurs applications», estime Paul Kafasis. De son côté, John Gruber pense que le kit de développement l’iPhone va jouer le même rôle auprès des développeurs que l’iPod chez utilisateurs Windows : un effet halo ! Ils vont commencer à se faire la main avec l’iPhone, puis sortiront des logiciels pour Mac…

Techniquement, il faudra un peu de temps pour que les programmeurs s’aperçoivent des forces et faiblesses de l’environnement de développement de l’iPhone. Habitués aux multiples transitions imposées par Apple, ils se méfient des démonstrations de Steve Jobs qui a montré plusieurs exemples d’applications conçues en quelques jours. «Sauf si Apple a trouvé la solution magique, solution qu’elle s’est bien gardée de présenter hier, une petite application pour l’iPhone prendra toujours des mois à développer, et les applications les plus importantes des années», résume John Casasanta.

Pour sa part, John Carmack d'id Software qui n'a pas toujours eu des propos très tendres au sujet d'Apple (lire l'article : J. Carmack critique envers Apple et les jeux), estime que tout cela va dans la bonne direction. Apple offre selon lui le meilleur des deux mondes en proposant un simulateur et un débogueur natif.



Certains ont noté déjà l’absence de Core Data sur l’iPhone, ce qui n’est pas une mauvaise chose selon eux, car c’est une API relativement lourde. En revanche, ils se réjouissent qu’Apple ait intégré SQLite à son téléphone.

Tous souhaitent visiblement écrire des applications pour l’iPhone, mais demandent un peu de temps pour exposer leurs plans. Seul Paul Kafasis a rappelé qu’il s’était engagé à porter Airfoil sur un iPhone. Il devrait donc être possible tôt ou tard de diffuser la musique présente sur son iPhone sur une chaîne de salon reliée à une borne Airport Express.



La distribution

La décision d’Apple de prendre une commission de 30 % sur chaque transaction sur l’App Store les divise. Paul Kafasis estime que c’est un bon deal. Le pourcentage selon lui peut paraître élevé par rapport à la marge que réalise sa société sur la vente d’un logiciel Mac, mais l’App Store, avec sa forte visibilité, devrait permettre de faire du volume, indique-t-il en substance. Ken Aspeslagh, d’Ecamm Network, ne partage pas cet avis et trouve pour sa part ce pourcentage «élevé». Enfin, selon John Carmack, Apple est tout simplement en train de mettre au point le mode distribution du futur pour les terminaux mobiles.

L’entreprise

John Gruber note qu’Apple se donne les moyens d’attaquer le marché de l’entreprise avec l’iPhone. Même son de cloche chez Andy Ihnatko qui met enfin à disposition des décideurs informatiques les outils dont ils avaient besoin. David Sobotta qui a occupé par le passé plusieurs postes importants chez Apple se félicite du support d’Exchange. Sur son blog, il explique avoir milité - sans succès - il y a quelques années pour que le Mac offre une véritable compatibilité avec Exchange. Cette décision selon lui montre bien où est l’intérêt d’Apple et quel appareil a la préférence de Jobs.

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