HHKB lance le Studio, un clavier atypique pour ceux qui aiment la frappe

Pierre Dandumont |

Dans le monde des claviers, il y a les adeptes des claviers mécaniques, qui ne toucheraient un mécanisme à dôme comme ceux d'Apple pour rien au monde, et puis il y a ceux qui veulent un clavier HHKB, pour Happy Hacking Keyboard, et c'est quelque chose d'encore plus particulier. Et le nouveau modèle Studio offre des solutions inédites et intéressantes, tout en gardant l'agencement minimaliste, mais pas l'absence de marquage caractéristique des claviers de la marque.

Le nouveau clavier HHKB.

Avant de parler du clavier, quelques explications (très) rapides. Dans un clavier mécanique, chaque touche repose sur un interrupteur doté d'un ressort, qui va effectuer un contact avec un circuit imprimé quand elle est pressée. Le comportement exact de la touche va varier en fonction du type d'interrupteur, souvent caractérisé par une couleur qui correspond à la force nécessaire pour activer la touche mais aussi à la présence (ou l'absence) d'un contact audible. Les claviers mécaniques sont très stables, mais parfois bruyants et surtout onéreux. En face, les claviers à dômes reposent sur un principe différent : les touches sont placées sur un dôme en caoutchouc, et une pression va plier le dôme, qui va effectuer le contact. La technologie est silencieuse et permet la création de claviers fins, mais la présence du dôme peut donner l'impression d'une frappe un peu molle. Enfin, les HHKB utilisent habituellement une technologie dite Topre. Cette solution hybride, issue d'une société japonaise, se base sur un mécanisme capacitif et propose une frappe très précise, mais avec un coût élevé.

L'interrupteur d'un clavier mécanique.

Maintenant, parlons du HHKB Studio, donc. Premier point, il reprend l'agencement très épuré des modèles classiques : il n'y a ni touches de fonctions (les fameuses touches F) ni flèches. Le clavier ne propose pas non plus de pavé numérique et certaines touches sont à un emplacement inhabituel, comme le control placé à la place habituelle du verrouillage des majuscules. Deuxièmement, le clavier ne passe pas par une technologie Topre, mais par des interrupteurs maison. Il s'agit donc d'un clavier mécanique. La marque indique qu'ils sont linéaires, c'est-à-dire avec un mouvement constant sans clic audible à l'activation, et nécessitent une force d'activation de 45 grammes. Si vous connaissez les interrupteurs MX de chez Cherry, ils sont donc a priori semblables aux MX Red.

On peut voir le trackpoint au centre.

Ensuite, le clavier intègre un dispositif de pointage rare mais efficace : un trackpoint. Ce système vu dans les PC portables d'IBM et Lenovo et de temps en temps chez Dell ou Toshiba est une sorte de minuscule joystick qui permet de manipuler le curseur sans lâcher le clavier des mains. Il est couplé à trois boutons. Enfin, il dispose de quatre zones tactiles latérales qui peuvent permettre de régler le volume, déplacer des données, etc. Elles sont totalement paramétrables et désactivables. Par ailleurs, le logiciel fourni permet aussi une configuration très poussée des fonctions des différentes touches.

Quelques options possibles.

Pour terminer, le clavier se connecte en USB-C avec un câble amovible, mais peut aussi fonctionner en Bluetooth avec la possibilité de se connecter à quatre appareils différents. Pour éviter le côté jetable, la société a choisi de l'alimenter avec de simples piles AA (quatre). Reste évidemment le problème du prix : ce clavier (très) personnalisable mais assez spartiate dans l'absolu vaut 330 $ sur le site de la marque (et visiblement 450 $ en temps normal). Mais vous l'avez probablement compris, ce genre de clavier cible des personnes qui écrivent beaucoup et qui ne veulent aucune distraction possible pendant la frappe, avec de nombreuses optimisations pratiques pour éviter de lâcher le clavier… ce qui a un prix (élevé).

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