Une carte à la crème : mais où va la fondation Raspberry Pi ?

Pierre Dandumont |

Plus puissant, plus cher, plus énergivore… Le Raspberry Pi 5 trahit une bonne partie des fondamentaux de cette carte tant appréciée des bidouilleurs. La fondation éponyme pourrait se rattraper en proposant un environnement de bureau plus abouti, pour réorienter le Raspberry Pi 5 comme un minuscule ordinateur de bureau, notamment dans le monde de l’éducation où elle s’est déjà fait une place, mais il n’en est rien. Voilà qui pose une question : mais où vont donc la fondation et son Raspberry Pi ?

Une grosse dizaine d’années séparent les deux cartes. Image MacGeneration.

Une orientation vers le desktop et la puissance

Après le premier modèle en 2012, le Model B+1 finit de fixer le format du Raspberry Pi, avec ses fameuses broches GPIO. Malgré le repositionnement de quelques composants, tous les modèles « B » semblent depuis sortir du même moule. Les Raspberry Pi 2 (2015), 3 (2016) et 3+ (2018) se ressemblent sur le plan technique : la fondation choisissait à l’époque des cœurs ARM basse consommation. Si l’éducation était toujours l’objectif principal, les utilisateurs employaient les cartes en masse pour d’autres usages : serveur pour la domotique, media center, émulation… Les modèles de cette génération sont bien adaptés à ces usages : ils consomment assez peu, offrent une puissance suffisante pour une bonne partie des tâches et étaient peu onéreux2.

La sortie du Raspberry Pi 4 en 2019 marque un point d’inflexion : le système sur puce passe sur des cœurs « rapides » de chez ARM, la consommation monte en flèche et le prix augmente aussi très largement. La première raison vient de l’accroissement de la capacité de la mémoire vive (le Raspberry Pi 4 peut être équipé de 8 Go de RAM), la seconde de la situation géopolitique, entre Covid, guerre en Ukraine et forte demande.

Ce Raspberry Pi 4 8 Go a été aussi introuvable qu’une PlayStation 5. Image MacGeneration.

C’est aussi à ce moment que les Raspberry Pi commencent à devenir à peu près utilisables pour du desktop. Avant le Raspberry Pi 4, la fondation mettait certes en avant la possibilité de travailler avec des interfaces graphiques, mais c’était une sorte de vœux pieux : la puissance et le manque d’optimisation ne permettaient pas d’obtenir un résultat satisfaisant. Certains tentaient bien l’aventure pour des raisons idéologiques ou en considérant que les usagers allaient passer outre les limites, mais les faits sont là : les cartes n’étaient pas adaptées. L’arrivée du Raspberry Pi 400 (un modèle intégré dans un clavier) a levé les doutes sur les objectifs de la fondation : c’est une machine qui vise une utilisation grand public et pas la bidouille.

Le Raspberry Pi 5 n’est pas un bon ordinateur pour la bureautique

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