Se faire un modem 4G pour la maison, ça marche, mais c'est interdit

Florian Innocente |

La commercialisation progressive par Bouygues Telecom d’une offre grand public avec un modem 4G pour la maison a fait réagir des lecteurs intéressés par ce type de solution et d’autres… qui s’en sont déjà bricolé une d’identique.

Bouygues teste dans une poignée de villes en province une formule “1 Play”, où un modem 4G dessert en Wi-Fi tous les équipements de la maison pour 27,99 € par mois (3 € de location du modem inclus). Pas de téléphonie fixe, pas de télévision, juste de l’internet avec de la DATA illimitée pour les foyers oubliés par la fibre et mal desservis par l’ADSL. Cette offre sera formalisée et étendue l’année prochaine au vu des retours d’usages des premiers clients.

Le modem 4G de Huawei choisi par Bouygues pour son test — via @R__Johann

Cette offre et celles qui suivront peut-être ne résoudront pas le problème des particuliers qui, en plus d’avoir peu ou pas d’ADSL, souffrent d'une piètre couverture cellulaire. Mais pour d’autres, c’est un moyen d’accéder à internet dans de meilleures conditions. Cela n'a strictement rien de nouveau en soi. Mais entre les offres des uns et les promotions des autres, il devient presque facile d'avoir un forfait comportant quelques dizaines de giga-octets de DATA, rendant la solution plus viable.

L’un de nos lecteurs nous a expliqué avoir mis en place chez lui ce type d’accès depuis deux mois. Sa couverture en 4G par Free est aussi bonne que son accès ADSL est mauvais. Il a donc pris un forfait 4G à 20 € chez cet opérateur avec le quota de 50 Go (en plus de deux autres forfaits pour lui et son épouse).

Cette troisième carte SIM a été glissée dans un modem routeur Asus 4G-AC55U. Il n’a pas d’autre accès internet chez lui, tout passe par cette box maison. Sa dernière consommation mensuelle lui a montré qu’il lui restait environ 20 Go sur les 50 Go disponibles.

Ce lecteur n’utilise pas de services de streaming tels que Netflix ou Spotify, pas de téléchargement de contenus illicites non plus. Mais il ne se rationne pas pour autant et il utilise de temps en temps des services de replay en vidéo. Dans ce cas de figure, ces 50 Go peuvent suffire, mais on n’en fera certainement pas une généralité.

Cette solution, qu’il juge efficace, a néanmoins un défaut rédhibitoire qui empêche de la conseiller : elle est tout bonnement proscrite. Point. Free ou par exemple Orange l’écrivent noir sur blanc. « La SIM est strictement personnelle, exclusivement réservée à l’utilisation du Service, dans un mobile agréé et dédié aux communications interpersonnelles » écrit le premier, tandis que le second indique « Dans le cadre de la souscription d’une offre de service permettant l’accès aux réseaux GSM et 3G de Orange France, l’abonné s’engage à utiliser la carte SIM qui lui a été remise avec un terminal agréé 3G. Orange France est matériellement et contractuellement indépendante du terminal 3G utilisé par l’abonné ».

Ce n’est pas pour rien que les opérateurs ont des formules optionnelles qui proposent de tels accès, mais forcément moins intéressantes financièrement parlant. C'est aussi un moyen de s'exempter de différentes responsabilités vis-à-vis de leurs clients quant au bon fonctionnement de cette solution toute particulière, par exemple si le routeur utilisé est défaillant, qu'un problème du réseau cellulaire survient, etc.

Accédez aux commentaires de l'article