40 ans du Mac : les souvenirs croisés de T. Lemke (GraphicConverter) et de P. Bonnaure (Mac V.F.)

Stéphane Moussie |

Que serait le Mac sans applications de qualité ? À l’occasion du quarantième anniversaire de l’ordinateur révolutionnaire d’Apple, nous remontons le temps avec des acteurs qui ont contribué à son essor. Voici les souvenirs croisés du développeur Thorsten Lemke et du traducteur Philippe Bonnaure, dont les créations respectives, GraphicConverter et Mac V.F., sont étroitement liées.

Thorsten Lemke (à gauche) et Philippe Bonnaure (à droite) à l’Apple Expo 2004.

Vous souvenez-vous du lancement du Macintosh en 1984 ?

Thorsten Lemke : Oui, bien sûr. Mais en tant qu’étudiant à l’époque, le Mac était hors de portée pour moi pour des raisons de cout.

Philippe Bonnaure : Oh oui, très bien ! Ce fut un évènement avec l’arrivée de la souris, de son Bureau et de son Finder. Mais les fans de l’Apple II, dont je faisais partie, n’en voulaient pas vraiment, c’était un produit plutôt élitiste. Apple a alors développé une interface pour connecter une souris à l’Apple IIe ainsi qu’une application ressemblant au Finder pour l’Apple II. Alors pourquoi passer au Mac qui était trop cher pour moi ? Et puis je venais d’acquérir l’Apple IIe…

Quel a été votre premier Mac ?

TL : Un Mac IIsi avec 17 Mo de RAM et un disque dur 40 Mo.

PB : En 1986, en tant que fan de l’Apple II, je suis passé à l’Apple IIGS (Graphique et Son) qui était en couleur et avec un écran plus grand que celui du Mac. Le Macintosh n’a été en couleur que six mois plus tard avec le Macintosh II. De plus mon IIGS était véloce à l’époque avec son processeur 65C816 16 bits et son mégaoctet de RAM, alors pourquoi passer au Mac ? Mais en 1994, j’ai franchi le pas en achetant mon premier Mac, un Power Mac 7100/66.

Comment en êtes-vous venu à utiliser un Mac ? Aviez-vous utilisé d’autres ordinateurs auparavant ?

TL : Jusqu’en 1985, j’avais un Commodore 64 sur lequel j’ai fait mes premiers pas en programmation, en BASIC et en assembleur. En 1985, j’ai basculé vers l’Atari ST, qui était très populaire en Allemagne. J’ai ensuite commencé à programmer dessus en C, Pascal et en assembleur. J’ai acheté mon premier Mac en 1991. J’avais économisé de l’argent grâce à un emploi à temps partiel en parallèle de mes études. Mon premier Mac et son moniteur coutaient ensemble 10 000 deutsche marks environ [plus de 5 000 €, sans prendre en compte l’inflation, NDLR].

PB : Je suis venu au Mac un peu contraint forcé, Apple ayant décidé d’abandonner l’Apple II. Ce dernier ne voulait pas mourir, alors Apple l’a tué en cessant sa commercialisation… Mais avec le recul cela serait arrivé tôt ou tard de toute façon. Le Power Mac 7100/66 était une superbe machine. J’ai découvert avec elle un nouveau monde qui m’a finalement assez vite fait oublier mon Apple II — bien qu’avec un peu de nostalgie pendant un certain temps.

Le développement en Pascal sur cette machine s’est rapidement avéré très chronophage et mon hobby n’était plus compatible avec une vie de famille. Je me suis donc mis à explorer les arcanes des ressources des applications pour les traduire en français, car autant avoir ses applications préférées dans sa langue natale, n’est-ce pas ? Il y avait à cette époque l’incontournable ResEdit pour cela !

GraphicConverter 6, sorti en 2007.

Philippe, votre activité de traduction d’applications Mac est intimement liée à GraphicConverter. Pouvez-vous nous raconter comment cela a démarré ?

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