Apple présente Pkl, un langage de programmation pour la configuration

Anthony Nelzin-Santos |

Apple présente Pkl, prononcé pickle comme un cornichon, « un langage de programmation pour la configuration ». Les fichiers de configuration des environnements de développement, des intégrations continues ou d’autres projets sont généralement rédigés avec des langages statiques comme JSON ou YAML. Pkl veut faciliter leur création et surtout leur maintenance en apportant une plus grande expressivité et un mécanisme de validation.

Image Apple.

Les langages statiques comme JSON ou YAML, sans parler des listes de propriétés au format XML largement employées par Apple, ont les inconvénients de leurs avantages. S’ils sont relativement lisibles, ils obligent généralement à répéter le code lorsque la configuration s’allonge, sans intégrer de mécanismes de validation pour éviter les erreurs. Les outils permettant de combler ces lacunes imposent une complexification de la syntaxe à l’opposé de l’objectif premier de ces langages.

Des langages plus généraux peuvent être utilisés pour générer des fichiers de configuration, mais comme ils n’ont pas été spécifiquement conçus pour cet usage, leur manipulation peut se révéler complexe. Pkl tente de résoudre la quadrature du cercle : c’est un langage aussi expressif que JavaScript ou Ruby, qui permet ainsi d’éviter de se répéter, mais spécifiquement pensé pour la rédaction de fichiers de configuration, qui peut ainsi produire aisément du code JSON, YAML ou encore PLIST.

« Nous voulons prendre le meilleur des deux mondes », explique Apple, « proposer un langage déclaratif, simple à lire et écrire, mais enrichi de fonctionnalités empruntées aux langages généralistes. » Pkl propose ainsi des classes, des fonctions et des structures conditionnelles. Les développeurs pourront créer et publier des paquets pour partager leur code, notamment pour intégrer des configurations Pkl aux chaines de production Swift, Go, Java ou Kotlin.

Apple dit avoir voulu concevoir un langage qui « détecte les erreurs de validation avant le déploiement », s’adapte « aux cas d’usage les plus simples comme les plus complexes » et surtout est « un plaisir à écrire grâce à nos excellentes intégrations aux IDE ». Pkl peut effectivement être intégré à IntelliJ, Visual Studio Code et Neovim avec des extensions, mais pas encore Xcode, comme le note malicieusement le développeur Marcin Krzyzanowski.

Pkl semble avoir été construit avec l’aide du framework de constructions de langages Truffle, qui repose lui-même sur le compilateur Java de la distribution GraalVM, l’un comme l’autre développés par Oracle. On comprend bien que ce langage navigue quelque part entre les plateformes d’Apple et l’univers Android. Apple propose une documentation complète avec de nombreux exemples et le code sous licence Apache sur Github.

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