Il y a peu, Snap lançait Snapchat+, une formule par abonnement offrant aux utilisateurs mobiles une poignée de fonctions premium ainsi que la promesse de pouvoir mettre la main sur des nouveautés en avant-première. L'entreprise vient de dévoiler la première de ses fonctions exclusives : un accès à Snapchat depuis un navigateur, ce qui va permettre de prendre un appel et de continuer à discuter sans avoir à changer d'appareil.

La fonction va passer par un site dédié, qui n'est pour le moment utilisable que via Chrome. Si elle est actuellement réservée aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande, l'entreprise envisage de la déployer plus globalement à l'avenir. Les filtres qui ont fait la popularité de l'application ne seront pas activés au lancement, mais devraient arriver par la suite. Il sera cependant possible de discuter par messages, de modifier son avatar ou encore d'envoyer des images éphémères à l'aide de sa webcam.

Ce changement de stratégie de la part de Snap est intéressant : Snapchat est depuis sa création limité aux systèmes mobiles et l'entreprise ne s'était jamais sérieusement lancée sur d'autres plateformes. L'arrivée de l’app sur le web en fait un nouveau challenger dans le domaine des messageries multiplateformes comme WhatsApp ou Telegram. Si cette version pour ordinateur va être réservée pendant un temps aux abonnés à Snapchat+, elle devrait finir par être accessible à tout le monde passé un certain temps.

Il y avait visiblement une demande pour une version de Snapchat en navigateur. Le responsable des produits de messagerie du groupe a expliqué à The Verge que 100 millions de personnes s'appellent sur Snapchat chaque mois : elles y passent en moyenne plus de 30 minutes par jour. À l'avenir, Snap envisage de proposer davantage de fonctions sur le web.

Cette nouveauté est déployée alors que Snap se trouve dans une situation incertaine et cherche de nouveaux moyens de monétiser son service. Le groupe a annoncé vouloir ralentir les embauches au mois de mai après des estimations pour le deuxième trimestre moins bonnes qu'espérées. Selon le CEO, ces mauvais résultats s'expliquent en partie à cause de l'inflation, de la guerre en Ukraine, mais aussi de l'encadrement du pistage publicitaire sur iOS arrivé avec iOS 14.5.