Setapp : prise en main du Netflix des applications Mac

Mickaël Bazoge |

Qu’on l’apprécie ou pas, le modèle de l’abonnement logiciel s’impose de plus en plus. Les éditeurs y trouvent là une source de revenus stables et réguliers, et les utilisateurs des mises à jour régulières et des prix plus abordables qu’un achat unique (gare aux mensualités). Apple ne s’y est pas trompée en favorisant les abonnements sur ses boutiques en ligne.

MacPaw, éditeur de logiciels Mac bien connus (CleanMyMac, CleanMyDrive, …) veut aller encore plus loin en empruntant la même formule que Netflix : un abonnement mensuel qui ouvre droit à l’utilisation illimitée d’une sélection d’applications. Pas de pub, pas de mises à jour payantes, pas de frais supplémentaires, mais un simple abonnement mensuel de 9,99 $ : c’est la recette de Setapp, que nous avons pu tester.

Cliquer pour agrandir

Setapp se présente sous la forme d’un dossier du Finder, affichant un certain nombre d’applications. 41 pour être précis, à l’heure actuelle : dans le lot, on retrouve bien sûr les propres logiciels de MacPaw, mais également des indispensables comme iStat Menus, l’éditeur texte Ulysses, Yummy FTP Pro, l’outil de monitoring Simon, RapidWeaver… Tous ces logiciels peuvent être utilisés sans restriction.

Setapp, comment ça marche ?

Le fonctionnement de Setapp est on ne peut plus simple. Après le téléchargement et l’installation de l’application, on retrouve Setapp dans le Finder et dans le Dock de macOS.

Cliquer pour agrandir

Dans le dossier Setapp, on voit toutes les applications disponibles, mais ce ne sont que des raccourcis, elles ne seront réellement disponibles qu’après leur téléchargement. Un clic sur un logiciel affiche une fenêtre flottante qui rappelle les fiches de l’App Store : l’application y est brièvement présentée avec un descriptif et des captures d’écran. Il suffit de cliquer sur Open pour l’installer définitivement sur son Mac.

Les applications téléchargées depuis Setapp apparaissent dans le Launchpad. C’est un moyen simple d’y accéder, mais on aurait aimé pouvoir les masquer ou qu’elles présentent un petit badge Setapp, car rappelons-le il s’agit de logiciels loués. Sachez pour finir que lors de l’installation, ces applications n’écrasent pas les versions que vous auriez pu télécharger précédemment ; les apps Setapp s’installent dans le dossier /Setapp, lui même présent dans le dossier /Applications.

Cliquer pour agrandir
Cliquer pour agrandir

Setapp installe également un menulet dans la barre du haut, permettant d’ouvrir le dossier Setapp et jeter un œil sur son compte (le logiciel ouvre alors une fenêtre du navigateur web par défaut). Difficile de faire plus simple.

Les applications disponibles au sein de l’offre Setapp peuvent donc être utilisées de manière illimitée, du moment que l’abonnement est dûment payé évidemment. Aucune restriction donc, et aucune mention de Setapp dans les menus des logiciels, c’est comme si on les avait achetés « à la pièce » de manière traditionnelle. Et les logiciels fonctionneront même sans accès à internet, il est important de le souligner.

Et pour les développeurs ?

MacPaw ouvre grande la porte aux développeurs évidemment, en sachant tout de même qu’il y a une validation effectuée par l’éditeur selon des critères de qualité, de design ou encore de réputation. Les développeurs intéressés peuvent s’inscrire à cette adresse. MacPaw veut conserver un certain niveau de qualité, sans étouffer l’utilisateur sous le nombre d’applications. 300 logiciels, c’est le maximum que s’est d’ailleurs fixé le créateur de Setapp.

Les développeurs conservent la possibilité de vendre leurs applications en dehors de Setapp. Au contraire d’Apple qui rend les choses très compliquées, ils auront aussi la possibilité de communiquer avec les utilisateurs de Setapp.

La rémunération des développeurs est assez compliquée, elle s’appuie sur un système de multiplicateur lié au prix des applications ainsi qu’à l’utilisation des logiciels par les abonnés. Les développeurs qui apporteront des utilisateurs à Setapp (via un bandeau depuis leur site, par exemple) se verront rétribuer un minimum garanti de 20% de ce que verseront chaque mois ces nouveaux abonnés.

MacPaw prélève de son côté 30% de commission sur chaque abonnement, un taux qui peut tomber à 10% si l’abonné vient directement d’un éditeur partenaire. Évidemment, ce qui importe c’est de multiplier le nombre d’abonnés pour que tout le monde y trouve son compte. MacPaw compte promouvoir Setapp auprès de ses 5 millions d’utilisateurs, une bonne base pour commencer.

Durant notre prise en main, Setapp a parfaitement fonctionné ; surtout, cette formule inaugure un système finalement très intéressant pour l’utilisateur : la somme de tous les logiciels proposés dépasse largement le prix de l’abonnement. Il faut évidemment avoir une utilité régulière de plusieurs applications du bouquet pour que l’offre soit rentable au bout d’un an d’abonnement.

Une version en français (et en euros, sans doute) est dans les tuyaux de MacPaw. Lorsque Setapp sera lancé (en début d’année prochaine), le service offrira un mois d’essai gratuit durant lequel il sera possible d’utiliser tous les logiciels, sans restrictions. Si vous êtes intéressé, il est possible de s’inscrire à une liste de diffusion.

Accédez aux commentaires de l'article