Lanceurs : aperçu des nouveautés d’Alfred 3

Nicolas Furno |

Le lanceur multifonctions Alfred prépare sa troisième mise à jour majeure, une version qui reprend et améliore la majorité de ses fonctions. Cette 3.0 n’est pas encore disponible, mais une bêta publique est proposée à quelques utilisateurs depuis plusieurs jours. L’occasion de faire le tour des principales nouveautés attendues, sans oublier qu’il ne s’agit pas d’un logiciel finalisé et que des changements sont encore prévus.

Avant de lister les nouveautés, un rappel sur le modèle économique du logiciel. Alfred est proposé gratuitement au téléchargement, mais le lanceur est alors bridé et il ne propose qu’une petite partie de ses fonctions. Pour en bénéficier pleinement, il faut payer une licence PowerPack, vendue une vingtaine d’euros.

Pour le moment, seuls les propriétaires d’une licence « Mega Supporter » (plus coûteuse, mais qui permet d'obtenir gratuitement toutes les mises à jour) peuvent tester Alfred 3. De toute manière, la majorité des nouveautés sont aussi réservées à ces utilisateurs.

Presse-papier

Alfred peut faire office de gestionnaire de presse-papier et mémoriser tout ce que vous copiez sur le Mac. L’intérêt ? Stocker dans la durée un bout de texte et le retrouver ensuite, soit en parcourant la liste, soit en utilisant le moteur de recherche intégré. Jusque-là, le logiciel ne pouvait stocker que du texte brut, mais la version 3 gère tout ce que l’on peut copier.

L’une des nouveautés d’Alfred 3 : son gestionnaire de presse-papier n’est plus réservé au texte. Ici, une image est stockée.

Si vous copiez une image depuis le navigateur web, par exemple, elle sera stockée par Alfred 3. N’importe quel fichier copié depuis le Finder sera également conservé dans le logiciel. Vous pourrez ensuite récupérer l’élément et le coller ailleurs : en fonction de la destination, vous aurez du texte — le chemin du fichier — ou le fichier collé directement.

Quand Alfred se contentait de stocker du texte brut, la base de données associée à cette fonction était toujours très légère. Mais avec des images, la quantité de données peut augmenter très rapidement. C’est pourquoi cette version gère différemment chaque type d’élément stocké : on peut ainsi conserver le texte brut pendant trois mois, mais les images une semaine seulement.

Les réglages d’Alfred 3 associés au presse-papier s’enrichissent pour gérer différemment le stockage du texte brut, des images et des fichiers. — Cliquer pour agrandir

Les images sont stockées dans le dossier Application Support d’Alfred 3. En revanche, les fichiers copiés depuis le Finder ne sont pas dupliqués dans ce dossier, c’est leur chemin qui est mémorisé.

Abréviations

L’autre grand volet d’Alfred 3 concerne les abréviations. Le logiciel pouvait déjà stocker des bouts de texte à réutiliser ultérieurement, mais il fallait passer par une interface pour les trouver et les insérer. Désormais, le lanceur devient un vrai gestionnaire d’abréviations, un concurrent à TextExpander et les autres. Concrètement, il suffit de taper un bout de texte que vous avez défini (par exemple !happy) et insérer un extrait de texte (par exemple « \(^ ^)/ »).

Gestion des abréviations dans Alfred 3 — Cliquer pour agrandir

Autant le dire, la version actuelle n’est pas encore au niveau de la concurrence, mais il convient de rappeler que nous n’avons qu’une bêta, et que le développement est toujours en cours. Les fonctions de base sont au rendez-vous, mais il manque encore au logiciel toutes les subtilités que TextExpander et les autres ont apporté au fil des années.

Avant d’abandonner un autre logiciel sur le segment, il faudrait pouvoir importer les données, ce qui n’est pas encore possible. Néanmoins, Alfred 3 stocke les abréviations dans des fichiers JSON et on devrait pouvoir facilement créer des convertisseurs, ne serait-ce qu’en utilisant son propre système de processus.

Pour le reste, il faut se contenter d’un très petit nombre de données dynamiques : on peut insérer le presse-papier, l’heure ou la date dans les abréviations, et c’est tout. Pour bien faire, il manque au moins la gestion du curseur et peut-être la possibilité d’utiliser un script pour des abréviations plus complexes. Ajoutons que l’on n’a que du texte brut en sortie : on ne peut pas insérer une image ou du texte mis en forme.

Processus

Les « workflow » étaient la nouveauté majeure d’Alfred 2 et ces processus ont permis de considérablement enrichir le logiciel. Leur objectif est d’offrir une interface pour automatiser des tâches, un petit peu comme le propose Automator d’Apple. C’est certainement la fonction la plus puissante du logiciel, la plus complexe aussi, mais cette mise à jour essaie justement de la rendre plus accessible.

Exemple de processus permis par Alfred 3 : on choisit d’abord un dossier, puis on cherche un fichier à l’intérieur du dossier. C’est la brique de filtre, en rouge, qui rend ce processus possible. Au passage, notez deux autres nouveautés : la couleur et les notes. — Cliquer pour agrandir

Pour cela, le créateur du processus peut désormais l’enrichir avec des notes explicatives. Chaque brique composant le processus peut être associé d’une note qui explique à quoi elle sert et liste éventuellement les options associées. De quoi comprendre plus simplement ce qui se passe et le cas échéant, simplifier les modifications. Autre ajout de ce côté, on peut colorer les briques et les regrouper ainsi visuellement, là encore, pour rendre l’ensemble plus compréhensible. Les utilisateurs de trackpad pourront aussi zoomer en pinçant les doigts.

Alfred 3 ajoute aussi de nouvelles briques, pour concevoir des processus encore plus puissants. Nous n’allons pas entrer dans les détails et lister toutes les nouveautés, d’autant que la version finale comptera peut-être d’autres éléments encore. Néanmoins, voici un exemple intéressant avec la brique de filtre qui fera partie des nouveautés de la 3.0. Ce processus permet de trouver un fichier, en sélectionnant au préalable un seul dossier. Comme on le voit ci-dessous, on saisit d’abord le nom du dossier (ici, « News ») puis le champ de recherche se vide et on peut saisir le nom du fichier (« Alfred »).

C’est un exemple assez simple, Alfred 3 devrait permettre d’aller beaucoup plus loin. Rappelons que vous n’avez pas à créer les processus vous-même pour les utiliser : il existe des centaines de processus prêts à l’emploi sur le site officiel du lanceur.

Éditeur de thème

Alfred est livré avec quelques thèmes par défaut, mais le logiciel propose depuis ses débuts de les modifier, voire de créer un thème sur mesure. La troisième version améliore l’éditeur de thèmes intégré et la mise à jour permet de changer plus rapidement tout, ou partie de l’interface.

L’éditeur de thèmes d’Alfred 3 — Cliquer pour agrandir

Plus rapidement, mais pas forcément plus simplement. Pour changer la taille des textes, on peut désormais cliquer et glisser le curseur de la souris vers le haut ou vers le bas. Glisser le curseur permet aussi de changer la police, quand on est dans ce mode. En utilisant des touches spécifiques quand on clique sur un élément, on peut changer la couleur ou régler une police toute seule. Alfred 3 permet aussi de gérer le niveau de flou derrière la fenêtre.

Il y a beaucoup de possibilités et on s’y perd un peu, mais le logiciel est fourni avec un nouveau thème par défaut qui fera l’affaire dans la majorité des cas. Une version sombre est aussi fournie.

Autres nouveautés à découvrir

La liste de nouveautés est encore longue et puisqu’il n’y a pas de changelog exhaustif à ce stade, nous ne les avons certainement pas toutes repérées. Par exemple, on peut désormais spécifier l’encodage des espaces dans la requête (selon les sites, on utilisera + ou %20) des recherches web. On imagine qu’il y a bien d’autres petites subtilités à découvrir, et qu’Alfred 3 en gagnera davantage au fil de la bêta.

Ajout d’une option pour les recherches web : on peut spécifier comment les espaces sont encodés.
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