Breach : un navigateur web en HTML5

Mickaël Bazoge |

Le HTML5 est capable de bien des prodiges, et celui de Breach est sans doute un des plus impressionnants du moment : il s’agit en effet d’un navigateur web. Proposé dans sa version alpha 0.3, le logiciel ne comporte pas la floraison de fonctions et de possibilités offertes par la concurrence — il manque ainsi des choses aussi basiques qu’un gestionnaire de favoris, un historique, un outil de téléchargement et autres. Mais ça n’est pas le plus important pour le moment.

Car ce logiciel, dont le développement a débuté en juin 2013 par une toute petite équipe, vaut surtout par la très grande modularité qu’il offre. Outre son aspect open source, le navigateur est ouvert à toutes les envies des développeurs : si l’on souhaite des onglets verticaux, un moteur de recherche proposant des suggestions, et d’autres fonctions encore, il suffit de mettre les mains dans le cambouis du Javascript. La conception modulaire du logiciel (les briques sont des webapps fonctionnant dans leur propre pré carré) ouvre le champ des possibles en matière de personnalisation.

Breach est un sandwich à trois étages. La couche basse est un Node.js en charge du bon fonctionnement du cœur du navigateur, à savoir l’implémentation Javascript. La couche supérieure est Chromium, la déclinaison open source du navigateur de Google, qui apporte sécurité et performances. La couche finale intéressera tous les développeurs en herbe puisque c’est celle-ci qui leur permet de concevoir des modules en utilisant des technologies web bien connues (l’habituelle triplette HTML, CSS et Javascript).

Cette version envoie par défaut des statistiques d’usage anonymes (pas d’URL ni de données personnelles), afin d’alimenter le développement du navigateur. Si Breach est un navigateur déjà très capable (et véloce), il ne conviendra sans doute pas aux internautes grand public habitués aux possibilités offertes par d’autres butineurs plus complets. Cela reste néanmoins un projet à suivre.

Les développeurs, qui espèrent que cette première mouture sera à même d’intéresser d’autres fous du code, devraient proposer des mises à jour sur un rythme rapide.

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