Test de YummySoup!

ange |
Quel logiciel se cache derrière ce drôle de nom de « soupe délicieuse » venu d'un éditeur au nom plus étonnant encore de « HungrySeacow », la vache de mer ? Il s'agit en fait d'un gestionnaire de base de données de recettes proposant quelques fonctionnalités intéressantes, s'appuyant principalement sur la séparation du fond (la recette) et sa présentation, et proposant une importation performante.

Interface/Principes
De prime abord, l'interface est agréable, avec le classique aspect des catalogueurs : listes à gauche, contenu au centre, barre de menus au-dessus d'un simili-Cover Flow.



La force de ce logiciel est la présentation des recettes. Que cela soit dans l'affichage, l'impression ou l'envoi de mail, plusieurs présentations des recettes sont disponibles par le biais de thèmes graphiques.



Chaque thème offre le choix entre deux présentations avec un agencement différent des ingrédients et de la description. Le logiciel ne propose pas vraiment d'éditeur de style intégré, mais le guide (en anglais) indique comment créer ses propres thèmes si on s'y connaît en CSS/HTML. Comme il s'agit d'un logiciel d'origine américaine, il propose le format US Letter plutôt que A4.

YummySoup! dispose d'un mode plein écran plutôt bien conçu laissant un maximum de place à la recette et n'affichant les différents menus qu'à l'approche de la souris sur les bords. Des raccourcis-claviers permettent de rapidement agrandir (et réduire) le texte. Un simple appui sur la touche Esc permet de revenir à l'interface normale. Voilà qui conviendra parfaitement à l'utilisation avec un MacBook sur le comptoir de la cuisine, en attendant la version iPad…

Pour trouver une recette, on peut soit se promener dans la bibliothèque avec le carrousel Cover Flow, soit utiliser le champ recherche qui a le bon goût de permettre de faire une recherche globale ou au contraire focalisée sur certains champs. La recherche est rapide et l'interface mise à jour au fil de la saisie. Bien sûr, la recherche est fonction de la bibliothèque, du groupe ou du groupe intelligent sélectionné.



Les groupes sont gérés en coordination avec les mots-clefs. Si vous glissez une recette sur un groupe, automatiquement le mot-clef correspondant sera ajouté à la recette. Et si vous supprimez ce mot-clef, la recette sera supprimée du groupe. Par contre, il n'y a pas forcement bijection : si vous créez un nouveau mot-clef dans une recette, un groupe ne sera pas automatiquement créé. Les groupes peuvent être ordonnés, voire hiérarchisés.



Dans ce cas, l'ajout d'un mot-clef d'un sous-groupe ajoute aussi le groupe principal ("Veau" > "Plat principal"). YummySoup! gère aussi les groupes intelligents, et ce, de façon assez complète.



Les noms des groupes intelligents sont cependant ajoutés aux mots-clefs comme les groupes classiques : le mot-clef est conservé même si on supprime le groupe intelligent.

YummySoup! propose aussi un calendrier, à affichage hebdomadaire : on peut y ajouter recettes et notes au jour le jour. Ce calendrier gagnerait à être enrichi de quelques fonctions, comme une intégration avec iCal, ou, encore mieux, la possibilité de créer une liste de courses en fonction du plat prévu pour le prochain repas ! Enfin, détail d'interface : le bouton Nouveau semble lié au calendrier ; il est en fait lié aux groupes.



D'ailleurs, l'interface propose quelques choix de conception surprenants : les boutons de création, suppression ou d'édition des recettes sont très mal placés, entre le Cover Flow et la recette courante. Pourquoi ne pas les avoir mis classiquement dans la barre des menus ? Il y a quelques autres petits points de friction, comme la traduction française de l'interface, très québécoise (« rendement » pour indiquer le nombre de personnes, par exemple), et encore largement incomplète.

L'influence québécoise ne s'arrête pas là : toute nouvelle base est créée avec 20 recettes issues de recettes.qc.ca, sans accès direct à d'autres sites francophones comme Marmiton. On peut en effet créer plusieurs bibliothèques (par le menu YummySoup! au lieu du plus classique menu Fichier, elles sont stockées dans ~/Bibiliotheque/YummySoup!/YummySoup! Library sous la forme d'un paquet .library). La création d'une nouvelle bibliothèque nécessite le redémarrage du logiciel — ce n'est heureusement pas le cas lorsque l'on passe d'une bibliothèque à l'autre.



Les listes de mesures, de type de cuisines et d'ingrédients sont stockées dans les différentes bibliothèques et ne sont pas accessibles dans l'ensemble des bibliothèques : cela peut paraître étonnant, mais c'est en fait normal, recettes et ingrédients étant intimement liés.

Dans le guide, qui remplace une aide en ligne inexistante et qui est téléchargeable sur le site de l'éditeur, les développeurs de YummySoup! indiquent comme partager des librairies entre 2 comptes. Les bibliothèques étant des paquets, on peut facilement se les échanger sur une même machine en mettant les librairies communes dans un répertoire partagé, ou entre machines avec MobileMe ou Dropbox.

Édition
En regard de la présentation configurable des recettes, YummySoup! gère le contenu des recettes sous forme de base de données. L'interface d'édition des recettes est assez explicite.



La partie la plus intéressante est la section consacrée aux ingrédients, partagée en 4 parties : « quantité », « mesure », « ingrédients » et « détails ». À chacun des champs est associée une liste : cela permet de ne pas avoir à saisir plusieurs fois le même terme, en prenant le risque de se tromper et donc de créer des doublons fautifs. Ces listes, qui peuvent être modifiées dans les préférences, s'enrichissent à chaque nouvelle saisie et complètent automatiquement toute nouvelle mesure ou tout nouvel ingrédient au fur et à mesure de la création d'une recette.

Les développeurs ont aussi eu la bonne idée de penser à faire des regroupements et proposent de transformer des lignes en titre de groupe.



Un bogue de la version francisée : si on tape « c. à soupe », il se transforme automatiquement en « cups à soupe » à chaque enregistrement (au lieu de « cuillère à soupe »).

Au niveau interface, plutôt qu'un menu action, un bouton par action aurait été plus pratique.
Autre fonction utile proposée : la mise à l'échelle. Derrière ce terme se cache une fonction de calcul de quantité d'ingrédients en fonction du nombre de parts : vous saisissez le nouveau nombre de parts, et le logiciel recréé la recette avec le nombre d'ingrédients en proportion. Afin de ne pas perdre la recette originale, la recette est dupliquée avant de modifier les quantités. Il est alors possible de supprimer cette recette (ou l'originale) pour ne pas conserver de doublon.



Il est possible d'intégrer des photos aux recettes. La première illustre la recette (et s'affiche dans Cover Flow), mais il est possible aussi d'illustrer la préparation, simplement en glissant les photos dans les instructions où la photo est alors remplacée par le mot-clef.

On regrettera l'absence d'une fonction de duplication tant pour les recettes que pour les listes d'ingrédients, mais les développeurs se sont concentrés sur une autre fonction permettant de gagner du temps : l'importation plus ou moins automatique des recettes.

Importation
On peut importer des fichiers de recettes sous différents formats, mais aussi et surtout importer des recettes directement depuis des sites Web spécialisés via la fenêtre d'importation.



La fenêtre propose une liste de sites de recettes depuis lesquels l'importation est automatique, mais le choix se limite à un seul site francophone et quelques sites américains. Il faut toutefois noter que l'importation automatique est impressionnante : en trois clics, la recette passe quasi sans erreurs, du site à la bibliothèque.



Les ingrédients ne sont pas toujours bien reconnus. Dans le cas où cela arriverait, mais aussi pour importer des recettes d'autres sites (Marmiton, etc.), YummySoup! dispose d'outils d'importation bien pensés. Ils consistent en un balisage couleur des différents composants d'une recette : on sélectionne du texte, puis on l'associe à l'entité ou le champ correspondant (ingrédients, temps de cuisson, instructions…).



Avant l'ajout dans la base proprement dit, on repasse par la fenêtre d'édition, afin d'apporter d'éventuelles corrections et d'ajouter des mots-clefs et d'autres photos. En cas d'erreur sur l'association, il semble préférable de réinitialiser tout le processus plutôt que de chercher à associer un texte déjà associé à une nouvelle catégorie, sinon le texte se retrouve plusieurs fois importé.



Le logiciel importe ensuite automatiquement le site source dans les notes (premier terme de l'URL). Attention, si vous importez une recette alors que vous avez sélectionné un groupe ou un groupe intelligent, le mot-clef correspondant s'ajoute alors automatiquement.



Un regret au niveau de l'importation des ingrédients : les '-' souvent mis devant chaque ingrédient sont intégrés aux quantités et ne sont pas vu comme des symboles à ne pas prendre en compte. Il faudrait pouvoir indiquer au module d'importation des symboles ou éléments à ne pas prendre en compte.

Pour les recettes en format texte déjà stockées sur votre disque dur, il est possible de les « importer » par le même processus. On ne peut importer directement les fichiers Word, PDF ou TXT, mais il suffit de les ouvrir, de copier tout le texte et de le coller dans cette même fenêtre d'import (une fois mise en mode texte par le bouton "T").



On repasse alors par la même phase de balisage. En quelques clics, puis l'ajout d'une bonne photo et la recette est alors proche de celles présentées dans les magazines !



Conclusion
YummySoup! rend les recettes agréables à consulter, simples à rechercher et pratiques à partager. Graphiquement réussi malgré quelques maladresses d'interface, il est l'un des meilleurs catalogueurs de recettes. L'import de recettes est bien pensé, mais il reste un effort à faire envers la communauté francophone. À utiliser sans modération.

Bon appétit !

Note

Les plus :

  • thèmes graphiques de présentation des recettes
  • module d'importation
  • impression/mail

Les moins :

  • support minimaliste du français
  • les « - » gênant l'importation
  • quelques maladresses et contorsions dans l'interface
8
10

Prix :

Accédez aux commentaires de l'article