Le nouveau clavier USB Apple

Vincent Absous |
Un nouveau matériel Apple, cela ne manque jamais de faire sensation. Encore plus quand il est annoncé au cœur de l’été. L’iMac, collection 2007, est certainement une belle machine et Apple a eu la bonne idée de repenser par la même occasion le clavier sans quoi ladite machine, aussi belle qu’elle soit, ne sait pas faire grand-chose.




Deux claviers valent mieux qu'un ?

La Pomme fait même mieux : ce sont deux claviers, assez différents, qu’elle propose d’associer à son Mac, son iMac ou son MacPro, voire à son portable. Le premier, d’ores et déjà disponible, est un clavier filaire ; l’autre, en attente d’homologation américaine, a coupé le cordon et a perdu aussi son pavé numérique. C’est le premier des deux que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui.



Nous avons dit que le nouveau clavier pouvait être associé avec tout Mac. En effet, il a beau avoir été présenté en même temps que l’iMac revu et corrigé, il a beau jouer avec l’aluminium de son encadrement, il se marie tout autant avec un “ancien” iMac (son pied n’a-t-il pas ce même aluminium pour décor), avec un Mac Pro, avec un MacBook Pro ou AluBook aussi. Certes, il jurerait peut-être un peu avec un MacBook, mais à bien y réfléchir : quelle importance ?

La mode minitel fait rage

L’important est certainement qu’avec ce clavier, Apple rompt avec un design qu’elle avait inauguré il y a longtemps déjà, un design où le plastique transparent jouait un rôle tout particulier, ludique avec l’iMac de 1998, robuste en 2000 (alors que l’iMac, pas encore tournesol, se faisait déjà plus sage), plus discret encore ensuite. Le clavier de 2007 se fait presque professionnel tant sa robe aluminium rappelle certes celle de l’iMac, mais aussi celle du Mac Pro.



Ce qui ne peut que surprendre à l’observation, c’est évidemment sa finesse. L’objet est fin, ultra-fin dit même Apple.



Entre 0,5 et 1,5 cm selon l’épaisseur qu’on cherche à mesurer, entre la “base” où se logent les ports USB et le rebord près duquel se posent les poignets. C’est certes très, très peu.



Rappelons toutefois que le clavier précédent était pour une grande partie engoncée dans une coque en plastique transparent qui servait à mieux l’asseoir (et, accessoirement, à stocker les miettes). Admirons toutefois le nouvel accessoire. Il sait en effet se faire très discret sur le bureau.

D’autant qu’Apple ne s’est pas contentée de le mettre au régime. Les touches, et c’est l’autre élément qui donne à l’objet tout son nouveau cachet, n’ont plus rien à voir avec celles du précédent Apple Pro Keyboard. Pour le coup, la Pomme n’est pas allée chercher loin son inspiration. Pas loin, cela veut dire chez le MacBook. Un an après avoir surpris son monde avec un clavier dont d’aucuns, Français évidemment, rappelaient que le nouveau portable prenait là un furieux air du minitel national, Apple adapte et homogénéise.



Mêmes touches carrées, assez écartées les unes des autres pour surprendre au début, en inquiéter certains qui se demandent si elles ne sont pas en fait trop petites et si la frappe ne va pas être une délicate opération, si, en gros, les doigts ne vont pas “taper” à côté. À dire le vrai, comme on l’avait fait à l’époque : la frappe sur ce nouveau clavier n’est rien moins qu’agréable. Pour dire encore mieux le vrai : dans cette affaire-là comme en d’autres, le mieux est encore d’essayer et de voir si cela convient. Pour notre part, nous y avons trouvé véritablement notre compte.

L'USB 2.0 est de mise

Mais les nouveautés ne s’arrêtent pas là. Autre changement “cosmétique” : l’emplacement des ports USB. Ils sont revenus aux extrémités du clavier, là où on les trouvait sur le modèle de clavier de l’an 2000. Enfin presque. Ils ne sont en fait pas visibles à regarder le clavier de haut (ce qu’on fait généralement, tout le monde en conviendra). Apple les a en effet placés quelque peu en retrait, sous la coque du clavier. Louable intention qui fait que la prise USB du périphérique qu’on y connecte (la souris notamment) ne se voit pas. Le problème est que certaines clefs USB, ayant un certain embonpoint, ne peuvent pas y être branchées : elles déséquilibreraient le clavier. Même problème pour des périphériques dont la prise USB fait corps avec eux. Exemple : le turbo.264. En revanche, que ceux qui possèdent un shuffle de première génération n’aient aucune inquiétude, l’iPod se branche sans problème au clavier.

Et c’est une très bonne chose, car Apple a eu l’idée lumineuse de faire en sorte que les deux ports du clavier répondent désormais à la norme USB 2.0. Les photographes équipés d’appareils ad hoc pourront donc en passer par là. Du coup, ne pas pouvoir profiter du port du clavier, mais devoir fouiner derrière l’iMac ou sous le bureau pour trouver le port adéquat du Mac Pro, c’est un peu idiot. Tout a un prix, la finesse aussi. Heureusement, si le clavier se fait plus fin, le reste du monde informatique aussi et rares seront certainement les cas où on ne pourra pas tirer profit de ces deux ports.

De toute façon, ce n’est pas là encore que se trouve la nouveauté essentielle de ce clavier 2007.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Non, la grande nouveauté, mais finalement, ce n’est pas vraiment une nouveauté, c’est qu’Apple est capable de confondre l’utilisateur. A priori, donner un accès immédiat par les touches spécifiques à certaines fonctionnalités du système est une très bonne idée. Ce n’est d’ailleurs, là non plus, nouveau. Depuis un certain temps, on peut réduire ou augmenter le volume sonore, la luminosité, éjecter un disque, convoquer Dashboard ou jouer avec Exposé. On peut même dire que les utilisateurs Mac s’étaient faits assez bien à la chose. Les touches dédiées au volume et à l’éjection d’un CD ou d’un DVD se trouvaient au-dessus du pavé numérique. Celle permettant de débarrasser d’un coup le Bureau était définie comme étant par défaut la touche F11, etc. Désormais, on peut facilement piloter iTunes sans que celui-ci soit au premier plan.

Un bémol, toutefois. Pour profiter de ces touches-là, il faut en passer par une mise à jour du logiciel Apple Keyboard qu'il faut savoir trouver sur le site. Ça n'a pas été une partie de plaisir, pour la bonne et simple raison, mais peut-on vraiment s'en plaindre, qu'on a reçu le clavier avant qu'Apple mette la révision au téléchargement… 



Quelle mouche a alors piqué la Pomme de tout changer ? Voilà que la touche d’éjection se trouve très éloignée de son endroit habituel. Même punition pour les touches dédiées au volume. Les voici maintenant en F10, F11 et F12. Apple symbolise Exposé sur son clavier en F3, mais Exposé, ce sont trois fonctions… Que faire des deux autres (F3 affiche un pictogramme symbolisant l’affichage simultané de toutes les fenêtres ouvertes). Il faut ainsi attribuer à d’autres touches, éloignées nécessairement de F3, ce que font F9 et F10 sur un autre clavier… C’est ballot. Mais, ce qui aggrave encore la chose, c’est que pour rendre efficientes ces touches de fonctions F3 et F4 et leur permettre de convoquer Exposé ou Dashboard, il faut appuyant en même temps sur la touche fn…

Si, par-dessus le marché, vous êtes aussi utilisateurs d’un portable, attendez-vous à des déconvenues. Sur le clavier d’un MacBook, F3, F4 et F5 permettent de régler le volume, F9 d’afficher toutes les fenêtres ouvertes, F10 de ne le faire qu’avec les fenêtres de l’application courante, F11 de débarrasser le Bureau, F12 d’appeler Dashboard. Certes, l’affectation de toutes ces touches est modifiable dans les Préférences Système, mais c’est Apple, elle-même, qui les a définies ainsi. Pourquoi, n’a-t-elle pas conservé la même organisation ? Il y a franchement de quoi être dérouté.

Mais le plus déroutant est encore à venir. La touche Pomme a disparu. Si ! Apple a tué la pomme. Certes, depuis longtemps, la touche s’appelait “Command” et non Pomme, mais le petit symbole qu’elle représentait avait un charme évident. Quel joli plaisir était-ce d’entendre Thierry Ardisson mettre fin à son Rive droite / Rive gauche d’un mystérieux “Pomme-Q” pour qui ne connaissait pas le Mac ! Plus encore, ce symbole était une réponse à la fenêtre volante des claviers Windows. Voilà un vrai regret.

Signalons enfin deux problèmes rencontrés avec ce clavier : les polices American Typewriter et Helvetica Neue, quoique toujours présentes sur l'ordinateur, n'étaient plus accessibles et le Livre des Polices les ignoraient. Ennuyeux, évidemment. Heureusement, nous avons trouvé la parade en supprimant le cache des Polices et en les réimportant (voir cette dépêche pour plus d'informations). Autre problème : l'impossibilité d'accéder aux Raccourcis clavier dans le tableau de bord Clavier et Souris des Préférences Système. Nous y sommes parvenus cette fois en choisissant temporairement l'anglais comme langue par défaut. Ces deux problèmes ne semblent pas avoir été rencontrés par les utilisateurs américains. À suivre donc.

Le mot de la fin

L’Apple Keyboard offre une frappe très agréable. Son look, mais tout est affaire de goût évidemment, est plutôt bien et il ne dépariera avec aucun Mac de bureau récent. Pas de doute, il est élégant. Reste tout de même qu’on se demande bien pourquoi Apple joue ainsi avec ses touches du clavier d’un ordinateur de bureau à celui d’un portable.

Note

Les plus :

- Le design et la finesse - La frappe très agréable - Les touches dédiées à certaines fonctions - Les ports USB plus discrets - L'USB 2.0 depuis son clavier - La (petite) rallonge USB livrée

Les moins :

- L'absence de pilote livré avec le matériel - La distribution des touches de commande qui n'est pas très cohérente - Une distribution d'ailleurs assez incomplète - Des bogues étonnants
7
10

Prix :

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