Freebox Ultra : « c’est dans notre ADN d’être en avance de phase », selon Xavier Niel

Stéphane Moussie |

Après le lancement en fanfare, les explications. À la suite de la présentation de présentation de la Freebox Ultra, Xavier Niel a répondu aux questions brûlantes de BFM Business.

Xavier Niel lors de la présentation de la Freebox Ultra. Image MacGeneration.

Premier sujet qui fait beaucoup débat depuis hier, l’utilité des 8 Gbit/s aussi bien en download, qu’en upload, une première dans ce sens en France. Cette augmentation des débits, ça concerne qui, interroge BFM. « Ça concerne tout le monde à un instant de raison quand on en a besoin, répond le patron de Free. Bien sûr qu’on n’a pas besoin de la technologie 10 Gbit/s dans les deux sens toute la journée, tout le temps. Mais quand à un instant de raison on a besoin de télécharger un fichier, de télécharger une vidéo, quand ça prend 20 secondes c’est pas pareil que quand ça prend 1 heure. »

Et de poursuivre en attaquant les autres opérateurs :

C’est dans notre ADN d’être en avance de phase. Il y a cinq ans on nous disait "le 10 Gbit/s ça sert à rien". Maintenant tous nos concurrents disent "attendez on va faire du 10 Gbit/s on a déjà 1 million de prises". Ben on va aller plus loin, maintenant on va le mettre dans les deux sens.

Free avait effectivement donné un grand coup d’accélérateur fin 2018 en proposant d’emblée 8 Gbit/s en download sur la Freebox Delta, un débit que SFR et Bouygues Telecom ont mis plusieurs années à proposer à leur tour — chez Orange, le maximum est de 5 Gbit/s aujourd’hui. Maintenant que deux de ses trois concurrents sont à son niveau, Free appuie donc sur le champignon dans le sens inverse, et ce pour la quasi-totalité de son réseau de fibre optique.

Pour accompagner cette montée en débit sur le réseau, la Freebox Ultra intègre le Wi-Fi 7, capable d’offrir de meilleures performances sans fil à la maison. Quand BFM fait remarquer qu’il y a très peu d’appareils compatibles Wi-Fi 7 disponibles à ce jour (même aucun chez Apple), Xavier Niel réplique ainsi :

C’est toujours cette volonté de se dire, si je m’abonne aujourd’hui à une box, il faut que cette box soit up-to-date, la plus moderne possible. […] On est dans une évolution technologique. Ça veut dire aussi que nos Freebox peuvent vivre plus longtemps, parce qu’elles sont obsolètes moins vite.

La Freebox Révolution en est le parfait exemple. Treize ans après sa naissance (et avec l’aide d’une mise à jour matérielle intermédiaire), ce modèle est toujours commercialisé aujourd’hui en entrée de gamme.

Image MacGeneration.

Dans cette interview, pas un mot en revanche sur l’absence de nouveau décodeur. Alors que la Freebox Delta avait marqué les esprits à la fois par son Server innovant et par son Player Free Devialet démesuré et dispendieux, la Freebox Ultra reprend le petit Player Pop pour la télévision. Faut-il y voir un abandon progressif du décodeur TV au profit de l’app OQEE embarquée sur les plateformes de salon ? Pas nécessairement. Xavier Niel a confié à UniversFreebox qu’un nouveau décodeur dédié pour la Freebox Ultra est prévu, sans en dire plus. À On Refait Le Mac, il explique qu'il est plus difficile d'innover sur la box télé : « on pouvait vous présenter une Freebox 8K, mais on n’a pas de contenu 8K [ni] de télé 8K. »

Même si le décodeur de la Freebox Ultra n’est pas aussi impressionnant que celui de la Freebox Delta à son lancement (Free a ensuite donné la possibilité de prendre le Player Pop plus économique), les contenus sont toujours utilisés pour appâter le chaland. L’opérateur en a même inclus comme jamais : en plus de Netflix, Disney+ et Prime figurent désormais Universal+ et la chaîne Canal+ en direct. Ne manque finalement qu’Apple TV+, mais Xavier Niel trouve une pirouette : « les meilleurs contenus [d’Apple TV+] sont sur la chaîne Canal+. »

Au sujet de cette intégration inédite de Canal+ dans l’abonnement d’un opérateur, le patron de Free précise que le replay n’est pas disponible, mais le start-over (lecture au début d’un programme en cours de diffusion) est possible. Et d’observer de manière plus globale qu’après un cycle avec, puis un cycle sans, les opérateurs sont tous en train de réintroduire des contenus dans leurs offres pour attirer les clients. « C’est un éternel recommencement », s’amuse Xavier Niel.

C’est bien beau tout ça, mais est-ce qu’il y aura assez de Freebox Ultra pour tout le monde ? La question n’est pas anodine, les lancements de Free sont souvent suivis de longues périodes d’attente pour les premiers clients. « Le fait d’avoir un mois et demi de retard, ce qui n’est pas de notre faute car on attendait la certification Wi-Fi 7 qui est arrivée le 8 janvier, ça nous a permis de faire livrer des Freebox supplémentaires », répond le dirigeant. Reste à voir si ce stock supplémentaire sera suffisant pour répondre à la demande initiale.

BFM a profité de cet entretien pour aborder d’autres sujets, comme l’effervescence autour des offres par satellite, en particulier Starlink. « Le service qu’ils fournissent est incroyable, répond Xavier Niel, qui a d’ailleurs passé un partenariat avec eux en Suisse, pour son opérateur Salt. Mais ça ne remplace pas le téléphone mobile et ça ne remplace pas une connexion fixe en fibre optique. »

Calendrier oblige, le patron de Free a eu droit à une question sur le Vision Pro : est-ce un coup d’épée dans l’eau ou bien le futur de l’informatique ? »* « J’en ai aucune idée, mais ce que je sais, c’est que pour savoir, il faut lancer un produit et voir s’il marche. Et chez Apple, ils sont pas trop mauvais pour faire ça. Je ne sais pas si ça va marcher. Je dis juste qu’ils font de bons produits. » Et s’il juge « incroyable » son court essai du Vision Pro, il se garde bien de donner un avis définitif sur le casque.

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