Un bénéfice trimestriel de plus de 6 milliards de $ pour Nvidia grâce à l'intelligence artificielle

Pierre Dandumont |

Nvidia vient de dévoiler ses résultats et le moins que l'on puisse dire, c'est que la société de Jensen Huang va bien. Pour l'exercice fiscal du second trimestre 2024 (oui, 2024, c'est un exercice décalé), le chiffre d'affaires est de 13,5 milliards de dollars (le double de l'année dernière, 88 % de plus qu'au trimestre précédent) et le bénéfice de 6,2 milliards, environ neuf fois plus qu'il y a un an (656 millions). C'est nettement plus que ce que les analystes avaient prédit (11,1 milliards).

Jensen Huang imagine la largeur de sa nouvelle cuisine (Nvidia, CC BY-NC-ND 2.0)

Les raisons qui expliquent cette hausse ne viennent pas des jeux vidéo (et des GeForce) mais bien du fait que les IA génératives sont à la mode et que toutes les grosses sociétés s'équipent, comme Oracle. Et comme cette vieille citation l'explique « pendant la ruée vers l'or, ce ne sont pas les chercheurs d'or qui se sont le plus enrichis, mais les vendeurs de pelles et de pioches. ». Et Nvidia, avec ses cartes dédiées aux serveurs (qui sont de moins en moins des cartes graphiques) vend des pioches, beaucoup de pioches.

Des cartes qui remplissent les poches de Nvidia.

Pour se donner une idée, la société explique que le secteur des cartes graphiques pour les joueurs est en hausse de 11 % sur le trimestre et de 22 % sur l'année, pour un chiffre d'affaires de 2,49 milliards de dollars, soit moins de 20 % des revenus. Mais les GeForce ne peuvent pas lutter contre les cartes dédiées aux calculs, car les modèles les plus chers se vendent aux alentours de 2 000 € (pour une GeForce RTX 4090) quand les cartes de la famille Ampere se négocient vers 20 000 € et que les modèles Hopper (plus rapides) valent le double. Et la société travaille évidemment déjà sur la suite (Grace Hopper) pour encore augmenter les performances.

Nvidia possède plusieurs avantages évidents dans le monde de l'IA, mais le principal reste l'absence de concurrence sérieuse actuellement : les deux autres grands du secteur (AMD et Intel) sont nettement en retraits et tentent pour le moment de rattraper leur retard sur les performances, alors que Nvidia peut capitaliser sur des cartes qui sont disponibles, avec des architectures et des API connues et bien prises en compte par les développeurs. Qui plus est, le problème principal de Nvidia actuellement n'est pas de vendre ses cartes, mais de les faire produire par TSMC.

Terminons par la valorisation boursière en hausse (à 1 160 milliards de dollars) et des prévisions elles aussi en hausse pour le prochain trimestre : 16 milliards selon Nvidia (12,6 milliards pour les analystes).

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