ARM prépare l’« internet de tout » avec un processeur plastique bon marché

Nicolas Furno |

Vous avez aimé l’« internet des objets » (« Internet of Things » ou IOT en version originale) ? Vous allez adorer l’« internet de tout » ou « internet of everything » comme le revendique ARM pour présenter sa dernière innovation. L’entreprise a présenté PlasticARM, le prototype créé en partenariat avec PragmatIC d’une nouvelle puce en plastique souple qui permet d’ajouter un ordinateur à n’importe quel produit, y compris du carton ou du papier.

Des processeurs sans silicium, imprimés sur du plastique souple (image PramatIC).

Outre sa capacité à se plier dans tous les sens sans casser, son prix serait suffisamment réduit pour envisager de l’intégrer à des produits jetables. ARM donne un exemple : la date de péremption de bouteilles de lait pourrait être enregistrée dans cette puce pour limiter les pertes lors du stockage. L’entreprise envisage un futur où ces ordinateurs souples et pas chers pourraient envahir notre quotidien en s’intégrant à plus de mille milliards d’objets au cours de la prochaine décennie.

Le prototype actuel n’est pas la puce la plus puissante conçue par ARM, pour sûr, mais c’est la plus puissante puce souple à ce jour. Un processeur 32 bits à un seul cœur Cortex-M0 capable de tourner à une vingtaine de kilohertz est associé à 456 octets de stockage et 128 octets de RAM. On parle bien de KHz et d’octets, pas de MHz et Mo : c’est très peu de puissance et très peu de stockage. Et surtout, le prototype doit être programmé lors de la production, il ne peut pas être modifié par la suite. Cette dernière limite devrait être levée dans une future version toutefois et on aura ainsi un vrai ordinateur miniaturisé, pas très rapide certes, mais aussi souple sur le plan logiciel que matériel.

Le prototype actuel du PlasticARM.

Outre les performances limitées, ce prototype souffre de deux autres défauts : d’une part, il est grand avec une surface proche des 60 mm², ce qui est 1 500 fois plus grand qu’une puce traditionnelle utilisant le même processeur, comme le note AnandTech. Ensuite, il consomme beaucoup trop par rapport à ce qui est nécessaire : ARM annonce une consommation de 21 milliwats, ce qui semble peu, mais 99 % de cette énergie est gâchée dans le PlasticARM.

Autant dire que l’on n’est pas encore tout à fait sur le point d’avoir des ordinateurs sur toutes les bouteilles de lait. Mais il ne fait aucun doute que les recherches vont continuer et que ce type de puces fera probablement partie de notre futur…

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