La nouvelle carte d'identité commencera à être émise pour tous les Français à partir du 2 août¹. Ce projet au long cours, annoncé en 2019, va d'abord être testé grandeur nature dans l'Oise avant son extension partout ailleurs. Le gros changement, il est de taille : la carte est désormais au format « portefeuille », elle sera donc plus facile à transporter sur soi que l'encombrant modèle actuel.

La durée de validité est ramenée à 10 ans au lieu de 15 pour « garantir que les composants seront à jour des dernières évolutions technologiques », explique au Parisien Marlène Schiappa, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté. De technologies, il en est effectivement question puisque la carte intègre une puce électronique « impossible à falsifier » contenant des données biométriques.

La puce embarque les informations de la carte, la photo ainsi que les empreintes digitales du citoyen, qu'il lui faudra obligatoirement donner (sauf les mineurs de moins de 12 ans) et qui seront conservées dans une base centralisée. Il sera toutefois possible de demander que les empreintes digitales en soient retirées au bout de 90 jours, sinon elles seront conservées 15 ans. Ces informations biométriques ne pourront être utilisées que par les autorités publiques afin de vérifier qu'elles correspondent au nom écrit sur la carte, « en aucun cas, elles ne pourront servir à d'autres fins que l'identification », assure Marlène Schiappa.

La puce permettra aussi de simplifier le processus de renouvellement en cas de vol ou de perte : « Ce sera moins de paperasse ! », estime la ministre. Le gouvernement marche sur des œufs au vu de la défiance d'une partie de la population envers les solutions numériques des pouvoirs publics, c'est pourquoi il s'appuie sur un avis de la Cnil et du Conseil d'État pour valider la démarche.

En plus de la puce, la carte embarque un code QR avec la signature électronique sécurisée (CEV pour cachet électronique visible), le nom, le sexe et le lieu de naissance. Le document, qui reste gratuit et toujours facultatif, permet de voyager dans l'Union européenne sans passeport, il sert aussi à lutter contre l'usurpation et la falsification d'identité. Enfin, tous ceux qui espéraient une carte d'identité dématérialisée comme en Allemagne, c'est râpé : « Ce sont des cultures différentes. En France, on est attaché à la carte matérielle », selon la ministre. 🙄.