Foxconn développe ses « lignes de fabrication dans le noir »

Florian Innocente |

L'utilisation de robots et systèmes automatiques se poursuit chez Foxconn. Le principal sous-traitant d'Apple emploie toujours un nombre faramineux d'ouvriers et de techniciens mais il progresse dans l'automatisation de certaines lignes de production.

Dai Jia-peng, en charge de ces développements chez Foxconn, a expliqué que la transformation se fait en trois mouvements. D'abord, de petites unités automatisées de production sont installées pour s'occuper de travaux que rechignent à faire les employés ou qui s'avèrent dangereux.

Ensuite, une ligne de production toute entière est rendue largement autonome. Enfin, ce principe est étendu à l'échelle d'une usine et Foxconn n'a plus besoin que d'une fraction d'employés autour des machines. Ils s'occupent principalement de l'approvisionnement en pièces, des tests et vérifications.

On parle dans ce dernier cas de "fabrication dans le noir", parfois au sens littéral du terme. Lorsque l'organisation de la production le permet, le fabricant peut en effet économiser sur la facture électrique.

Foxconn dit en être aux phases 2 et 3 dans ses usines de Chengdu, Shenzhen et Zhengzhou. Cela ne veut pas dire que ces installations ont été intégralement automatisées. On a vu avec le reportage publié par le New York Times (lire Zhengzhou transformée en « iPhone City » à grands coups de subventions) que l'usine de Zhengzhou employait à elle seule jusqu'à 350 000 personnes pour assembler les iPhone. Ces smartphones sont des produits où le niveau de précision oblige encore à des interventions manuelles.

Mais pour des produits comme des ordinateurs de type monobloc (l'article ne cite pas expressément l'iMac) ou des moniteurs, Foxconn a déjà dix lignes de "production dans le noir" dans quelques-unes de ces usines, ainsi que des machines-outils à commande numérique qui peuvent fonctionner seules pour des usinages à la chaine.

À ce jour, Foxconn a déployé 40 000 robots conçus par ses soins, et il peut en fabriquer 10 000 de plus par an. Dai Jia-peng insiste néanmoins sur l'impossibilité de remplacer complètement les hommes. Notamment parce qu'ils sont plus flexibles que les machines pour passer très rapidement d'une tâche à une autre.

Accédez aux commentaires de l'article