Google développerait des processeurs ARM pour ses serveurs

Mickaël Bazoge |

Google est le plus gros client d’Intel en ce qui concerne les processeurs destinés aux serveurs. Le moteur de recherche a des besoins considérables en la matière, ce qui n’est guère étonnant au vu de la popularité de ses services.

Fin 2012, Intel — qui contrôle 99% de ce marché — indiquait que Google achetait plus de ses puces pour serveurs que les cinq autres gros clients du fondeur, dont HP et Dell. Et il y a fort à parier que cela n’a pas dû beaucoup changer : d’après IDC, Google capte 5% de la production mondiale des processeurs pour serveurs, ce qui représente environ 1,2 million de puces.

En octobre dernier, Qualcomm annonçait sa plateforme de développement serveur — Cliquer pour agrandir

Google conçoit ses propres serveurs et compte bien ne pas dépendre d’un seul fournisseur pour ses processeurs. Wired explique que l’entreprise devait se fendre d’un petit discours durant une réunion d’actionnaires au siège social de Qualcomm. L’idée était de donner à Qualcomm, devant ses investisseurs, un satisfecit pour un nouveau processeur destiné non pas aux produits mobiles, mais… aux serveurs.

La rencontre n’a finalement pas eu lieu, mais si cela avait été le cas, nul doute qu’Intel en aurait fait quelques cauchemars : cela signifie en effet que Google a l’intention de se choisir un nouveau partenaire pour équiper ses serveurs. Faire courir la rumeur d’une présence — finalement annulée — chez Qualcomm peut aussi être un moyen habile de pression sur Intel pour faire baisser les prix de ses puces.

S’il est avéré, l’intérêt de Google pour les processeurs de Qualcomm démontrerait qu’à Mountain View, on voit les puces ARM capables de propulser des dizaines de milliers de serveurs. Des puces suffisamment puissantes donc, et qui consomment très peu : de quoi effectivement attirer une entreprise dont le succès repose sur des serveurs efficaces et peu coûteux. Qualcomm est parfaitement au courant du cahier des charges de Google, qui est aussi celui d’Amazon, de Facebook et d’autres encore.

Mais Google pourrait même aller au-delà en concevant ses propres processeurs ARM. On sait depuis quelques temps que la filiale d’Alphabet nourrit cette ambition pour ses produits grand public (lire : Comme Apple, Google voudrait son propre processeur). Et il y a quelques jours, dans une contribution à un projet open source, Google dévoilait un CPU maison, à usage interne et encore incapable de prendre le relais d’un processeur Intel pour serveur.

Les processeurs ARM ne représentent actuellement qu’un petit pourcent du marché des serveurs, mais la mayonnaise commence à prendre (lire : Online généralise l’ARM pour les offres mutualisées). Google se contenterait pour le moment d’expérimentations, mais qui sait ?

Accédez aux commentaires de l'article