PopCorn Time, connu également sous le sobriquet « Netflix du piratage », permet d’accéder aux films les plus récents échangés en P2P, ce qui est complètement illégal. Et à la différence de Netflix, l’usage de PopCorn Time est gratuit, au grand dam des majors. La « branche » PopcornTime.io du service (l’autre étant Popcorn-Time.se) se cherche cependant une respectabilité.

Un des développeurs français à l’œuvre dans la conception du logiciel, watdafox, explique à L’Obs que PopCorn Time va développer une offre légale, à côté des gros blockbusters piratés. « Nous travaillons actuellement sur une version de PopCorn Time qui ne proposera que du contenu légitime », explique-t-il. L’idée est de proposer aux utilisateurs des œuvres libres de droits ou tombées dans le domaine public.

PopCorn Time planche aussi sur un système permettant aux jeunes cinéastes de distribuer leurs créations. Mais voilà, « le problème, c'est qu'il n'y aura pas d'argent à la clé, puisque notre logiciel est entièrement gratuit. Nous réfléchissons donc à mettre en place un système de donations ». Pas sûr que cela adoucira la fureur des majors…

Watdafox ne se fait pas d’illusions : « Nous proposons un logiciel qui permet à quiconque de regarder du contenu piraté. C'est un fait. Après, Popcorn Time n'est qu'un agrégateur de contenus. Nous n'avons pas le moindre contrôle sur ceux-ci. En soi, PopCorn Time n'est pas illégal même si, oui, son utilisation peut l'être. En tout cas en France, puisque dans d'autres pays, comme au Canada, l'utilisation n'est pas répréhensible ».

Alors que « le cinéma n'a jamais généré autant de revenus qu'aujourd'hui », le développeur préconise une plus grande souplesse dans la chronologie des médias, ainsi que des offres audacieuses de la part de l’industrie : « Si les studios de cinéma s'unissaient pour proposer une offre avec autant de contenus que PopCorn Time, sans aucune restriction territoriale, et pour 20 ou 30 euros mensuels, ça serait le buzz ». Ces solutions n’étant pas encore à l’ordre du jour, PopCorn Time a encore de beaux jours devant lui.