Amazon présente sa tablette Kindle Fire et un Kindle à 79 $

Anthony Nelzin-Santos |
Comme prévu par la rumeur, Amazon a aujourd'hui présenté sa première tablette, la Kindle Fire. Elle ne concurrence pas directement l'iPad, mais est plutôt conçue pour rivaliser avec le Nook Touch de Barnes & Nobles : dotée d'un écran 7", elle est proposée à 199 $. La firme de Jeff Bezos a aussi présenté un nouveau Kindle, dont le prix est extrêmement agressif.



La Kindle Fire est d'abord et avant tout une tablette Kindle, plus qu'une tablette multimédia : elle n'a pas de capteur photo, pas de microphone, pas même de puce 3G (mais une puce WiFi quand même). Ces sacrifices permettent de définir cette tablette en même temps qu'ils tirent son prix vers le bas. Amazon ne le dit pas, mais sa tablette dispose de 8 Go de stockage interne et d'une autonomie de 8h. Il s'agit non pas tant de rivaliser avec l'iPad que de répondre aux liseuses survitaminées comme le Nook Touch de Barnes & Noble.



Le PDG d'Amazon croit que le succès de sa tablette viendra de la force de son écosystème de contenus : Amazon est sur ce plan le seul rival d'Apple (lire : Amazon, le meilleur ennemi d'Apple), les deux sociétés étant à des années-lumières de HP, RIM et même Google. Amazon a posé patiemment ses pions ces dernières années : livres évidemment (Kindle), mais aussi musique (Amazon MP3), films, séries TV (Amazon Prime), applications (AppStore), et maintenant magazines. Ces contenus sont le meilleur argument de la Kindle Fire, qui est d'ailleurs vendue avec un essai de 30 jours à Amazon Prime, le service premium d'Amazon qui comporte un système de VOD (11 000 films et séries TV).



Amazon reprend ainsi un petit format, proche du livre, le 7" (le Kindle possède un écran d'une diagonale de 6") : la Kindle Fire ne pesant que 413 grammes, on peut aisément la tenir à une main. Dotée d'un processeur double-cœur, elle a accès à tous les services d'Amazon, et servira aussi bien de liseuse que de visionneuse de films ou de support de jeux.



Amazon utilise une technologie baptisée Silk pour optimiser le contenu des pages Web servies à la Kindle Fire et accélérer le rendu et l'affichage : les pages sont stockées en cache sur des serveurs EC2, optimisées, et poussées vers les tablettes à la demande. Le JavaScript s'exécute toujours en local, et le navigateur supporte Flash (sans qu'Amazon s'en vante d'ailleurs). Le chargement est donc accéléré. Au passage, Amazon s'ouvre la possibilité de lancer des enquêtes comportementales sur la masse des données de navigation des clients Kindle Fire.



La Kindle Fire utilise les bases d'Android, qui est ici complètement masqué sous une interface Amazon : Google n'est pas ici un allié, mais un concurrent. L'interface rappelle une étagère, et mélange les divers types de contenus — applications y comprises. Les éléments les plus fréquemment utilisés s'affichent sur la première page, les éléments les plus gros de cette première page étant ceux qui ont été récemment utilisés. Aucun aspect du logiciel ne rappelle les racines de l'OS utilisé par Amazon.

Du livre…


…aux jeux.


Concurrente de l'iPad, cette Kindle Fire ? Pas sûr. Mais l'iPod touch, lui, pourrait en souffrir : les appareils ne sont pas directement concurrents, mais le prix du PMP d'Apple pourra maintenant apparaître comme trop élevé. Ce concept d'appareil intermédiaire, iPhone sans forfait, iPad portable, va peut-être devoir être redéfini, par le prix ou par les fonctions. La Kindle Fire sera disponible le 15 novembre, et peut d'ores et déjà être précommandée.



Au-delà de cette tablette, Amazon a revu sa gamme de liseuses à écran eInk. Le Kindle touch est le premier Kindle tactile, un terrain sur lequel Jeff Bezos n'avait jamais souhaité s'aventurer à cause d'obstacles techniques (ajout de reflets, perte de lisibilité). Sans clavier, il ressemble aux liseuses concurrentes de chez Barnes & Noble, Kobo ou Sony, et possède un fonctionnement identique : on tape au milieu de l'écran pour aller au menu, à gauche et à droite pour tourner les pages.



Ces zones peuvent être personnalisées (système EasyReach) pour faciliter la manipulation à une main : on peut ainsi minimiser la zone servant à revenir une page en arrière, rejeter la zone pour appeler le menu en haut de l'écran, et laisser un maximum de place à la zone pour avancer la lecture. L'interface de lecture et de navigation est très semblable à celle de l'application Kindle pour iOS. Utilisant la dernière technologie eInk et un écran tactile à infrarouges, le Kindle touch est proposé à 99 $ en WiFi, 149 $ en modèle 3G (connexion offerte à vie).



Pour répondre aux liseuses les moins chères, Amazon a présenté un Kindle à 79 $, qui n'est pas tactile, et ne possède plus le quasi-inutile clavier de ses prédécesseurs. Ce modèle, disponible dès aujourd'hui et 30 % plus léger que le modèle précédent (170 g), se contente d'un nombre minimal de boutons. Tous ces nouveaux modèles affichent des publicités sur leur écran de veille, un mécanisme inauguré un peu plus tôt dans l'année et qui n'interrompt jamais la lecture (lire : 25 $ de réduction sur le Kindle 3 contre de la pub). Sans publicité, le Kindle passe à 109 $, le Kindle touch à 139 $ et le Kindle touch 3G à 189 $.



Seul le Kindle bas de gamme peut-être commandé depuis la France, les autres modèles restant pour le moment U.S. only.

[Images TiMN]
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