Apple voudrait multiplier les services financiers avec sa propre infrastructure

Mickaël Bazoge |

Apple cherche à s'affranchir des partenaires financiers auxquels le constructeur fait appel pour ses services comme Apple Card ou le futur et toujours hypothétique Apple Pay Later pour « acheter maintenant et payer plus tard » (en plusieurs fois). Selon Bloomberg, la Pomme développe ses propres infrastructures financières, ce qui lui permettra de prendre en charge la gestion des versements, les risques liés aux prêts, l'analyse de la fraude, la vérification de la cote de crédit, ou encore le service client comme le traitement des litiges.

Cet effort, baptisé « Breakout » en interne, va nécessiter un investissement sur plusieurs années. Il concernera de futurs produits financiers, pas ceux qui existent actuellement. Mais l'idée est de couper les ponts avec les partenaires comme CoreCard et Goldman Sachs pour l'Apple Card : CoreCard supervise le processus de transfert des détails d'une transaction à la banque pour approbation, Goldman Sachs s'occupe de la vérification de la cote de crédit, de l'historique des paiements, d'une bonne partie du service clientèle.

À terme, Apple espère mettre en place toutes les pièces du puzzle qui lui permettront de prendre à sa charge tous ces services (au passage, les entreprises qui travaillent avec le constructeur sur les produits financiers mangent un gadin à la Bourse…). Cette activité génère des intérêts et des frais de transaction, de l'argent qu'Apple préfèrerait mettre dans ses poches. Outre le fait que la Pomme n'aime rien tant que prendre son destin en main, cette infrastructure complexe à mettre en place facilitera aussi le lancement de nouveaux produits au-delà des seuls États-Unis.

Si l'Apple Card est confinée aux États-Unis, c'est en grande partie parce que CoreCard et Goldman Sachs sont focalisés sur le marché américain. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi Apple a acheté la start-up Credit Kudos, qui aide les bailleurs de fonds à évaluer les risques sur les prêts accordés. La technologie de cette jeune pousse britannique pourrait servir de base au Meccano de Breakout.

Apple acquiert une start-up bancaire britannique qui pourrait servir à l'Apple Card

Le premier service à bénéficier de la nouvelle infrastructure pourrait être Apple Pay Later, du moins la partie qui consistera à régler un gros achat en quatre fois. Pour un achat à rembourser sur du plus long terme via plusieurs mensualités, c'est Goldman Sachs qui prendrait la main. L'abonnement à l'iPhone pourrait aussi faire partie de ces services financiers s'appuyant sur « Breakout ».

Il se murmure également qu'Apple pourrait piocher dans son énorme trésor de guerre pour devenir l'organisme prêteur pour les nouveaux services les moins risqués du point de vue financier ; autrement dit, ceux dont les montants sont les moins élevés et qui concernent les clients les plus solvables.

Pour déterminer la solvabilité d'un utilisateur, le constructeur utiliserait non seulement les organismes de crédit classiques (Equifax, TransUnion), mais aussi l'historique des achats Apple ! Un client qui paierait ses abonnements, ses achats intégrés et son matos rubis sur l'ongle bénéficierait d'une meilleure cote de crédit…

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