Rapport accablant pour le FBI dans sa gestion de l'affaire de l'iPhone de San Bernardino

Stéphane Moussie |

Un rapport de l’inspection générale du ministère de la Justice américaine révèle des manquements du FBI dans sa gestion de l’affaire de l’iPhone de San Bernardino.

James Comey.

En février 2016, le FBI a voulu contraindre judiciairement Apple à lui fournir son aide pour déverrouiller un iPhone 5c dans le cadre d’une enquête de terrorisme. Craignant pour la sécurité de l’ensemble de ses appareils si elle répondait favorablement, Apple a refusé catégoriquement et porté l’affaire sur la place publique. L’inspection interne dévoile que la police fédérale n’avait en fait pas exploré toutes les pistes possibles pour faire parler l’iPhone avant d’employer la voie judiciaire.

Le 11 février 2016, deux jours après que le directeur James Comey a déclaré que le FBI avait épuisé tous les moyens à sa disposition, un agent a été chargé de demander à des tiers de confiance s’ils n’avaient pas quelque chose qui pourrait leur être utile. Et il s’est avéré qu’un tiers avait une solution prête à 90 % et qu’elle pouvait être finalisée pour le mois d’après. Or, lors de son audition au congrès le 1er mars, James Comey affirmait toujours que le FBI n’avait trouvé aucun moyen de déverrouiller l’iPhone.

C’est ici le nœud de l’affaire. Tim Cook a répété qu’Apple ne voulait pas répondre à la demande du FBI dans cette affaire, qui était spécifiquement de créer une version d’iOS moins sûre pour mener une attaque par force brute, parce que cela créerait un précédent qui serait exploité à tort et à travers ensuite. James Comey avait réfuté cela pendant un temps, avant de reconnaître finalement que l’affaire pourrait faire tache d’huile.

Néanmoins, le rapport de l’inspection générale ne conclut pas que le directeur de la police a sciemment menti sur les moyens à sa disposition pour parvenir à ses fins. Il pointe des problèmes de communication entre les équipes, liés entre autres à des mésententes sur les niveaux de classification des informations, et recommande donc d’améliorer la coordination au sein du FBI.

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