Apple choisit des avocats habitués à plaider devant la Cour suprême

Florian Innocente |

Apple se prépare à l’éventualité d’aller défendre devant la Cour suprême le dossier qui l’oppose au FBI. L’entreprise a obtenu un sursis de quelques jours pour répondre à la requête du FBI, elle a jusqu’au 26 février, explique Reuters.

Dans le même temps elle s’est adjoint les services d’un cabinet d’avocats — Gibson Dunn — qui l’avait déjà défendue dans son procès contre Samsung. Deux ténors du barreau, habitués à défendre des clients devant la Cour suprême américaine, vont s’occuper de ce nouveau dossier. Il s’agit de Theodore Olson et de Theodore Boutrous.

Theodore Boutrous et Theodore Olson

Le premier a assisté plusieurs présidents américains depuis les années Reagan. Il a défendu avec succès George W. Bush contre Al Gore (membre du conseil d’administration d’Apple) pour éviter un recompte des voix lors de la fameuse présidentielle qui opposa les deux hommes. Il a également bataillé contre la Proposition 8 en Californie qui visait à interdire le mariage entre personnes du même sexe. À titre personnel, il n’est pas insensible aux questions liées au terrorisme, son épouse est décédée dans l’avion projeté sur le Pentagon le 11 septembre 2001. Il a été deux fois pressenti pour rejoindre la Cour suprême.

Son collègue et confrère, Theodore Boutrous, a également plaidé à de nombreuses reprises devant la plus haute juridiction des États-Unis. Il a contribué à faire rejeter la Proposition 8, fait gagner Wal-Mart engagé dans une action de groupe contre certains de ses employés et il est un habitué de la défense de médias et de journalistes.

D’après des avocats interrogés par Reuters, Apple pourrait jouer la carte du Premier amendement américain, qui défend la liberté d’expression. En appuyant sur le fait qu’un programme informatique peut tomber dans cette qualification. Et que la demande du FBI de procéder à des modifications du code d’iOS entrave ce droit. Cependant, cette hypothèse elle-même fait débat chez d’autres spécialistes qui estiment qu’il faudrait réussir à démontrer qu’un programme informatique est porteur d’un « message de fond ». L’affaire ne fait que commencer…

Hier, un petit groupe de militants pour la liberté d’expression, dont certains de l’Electronic Frontier Foundation, se sont brièvement retrouvés devant l’Apple Store de San Francisco pour marquer leur soutien à la position d’Apple (galerie). Ils tenaient des iPhone portant un autocollant marqué « Je ne donne pas mon accord à la fouille de cet appareil ».

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