En achetant Beats l’an dernier pour 3 milliards de dollars, Apple a aussi hérité des petits problèmes de justice du fabricant de casques audio. Monster, ancien partenaire de Beats, s’est vu retirer sa licence Made for iPhone ; le fabricant produit notamment des câbles Lightning et des écouteurs jusqu’alors certifiés pour fonctionner parfaitement avec les produits Apple.

Monster et Beats entretiennent une relation complexe. De 2008 à 2012, les casques Beats étaient en effet produits sous licence par Monster ; l’accord entre les deux entreprises n’ayant pas été renouvelé, elles sont devenues concurrentes sur ce marché très agité (lire : Monster ne fabriquera plus les casques Beats by Dr. Dre). En janvier 2015, après l’acquisition par Apple de Beats, Monster portait plainte contre son ancien partenaire, lui reprochant l’exploitation illégale d’une technologie maison.

Jimmy Iovine et Dr Dre, fondateurs de Beats, auraient aussi tenté de minimiser le rôle de Monster dans leur aventure (lire : Plainte monstre contre Beats). Le Wall Street Journal explique ce soir qu’Apple a décidé de retirer à ce dernier, partenaire MFi depuis 2005, sa licence. Ce retrait, effectif depuis le 5 mai, a une raison simple : la relation entre Apple et Monster n’apporte plus de « bénéfice mutuel » aux deux parties, suite au dépôt de plainte du début de l’année.

Noreen Krall, une des responsables de la branche Legal d’Apple, aurait signifié à son homologue de Monster que cette poursuite pourrait « détruire la relation de travail » entre les deux sociétés. Cette affaire montre une « face d’Apple que les consommateurs ne voient pas très souvent », déplore le conseil de Monster, pour qui « Apple peut être un tyran ».

Monster, qui a déboursé en tout 12 millions de dollars en frais de licence, va devoir revoir l’emballage de ses produits ex-MFi, sans oublier de modifier ou de remplacer des composants internes — le catalogue du fabricant compte 4 000 références, dont 900 produits MFi. Apple laisse jusqu’à septembre à Monster pour écouler ses accessoires licenciés.