AAPL fait son entrée au Dow Jones

Anthony Nelzin-Santos |

Apple a officiellement fait son entrée au Dow Jones. Voilà qui vient couronner la formidable ascension de la plus grosse capitalisation boursière du monde, qui remplace — ironie de l’histoire — AT&T.

Rappelons que le Dow Jones est un indice boursier : il résume l’état des marchés par une valeur dont on peut suivre l’évolution dans le temps. Créé en 1884 par Charles Dow et Edward Jones, cofondateurs du Wall Street Journal, c’est le plus vieil indice du genre. S’il n’est plus aussi pertinent qu’il l’a été, le S&P 500 étant aujourd’hui plus représentatif de l’économie américaine, il garde un prestige certain.

La très grande majorité de ses membres sont cotés au New York Stock Exchange, la plus grande des bourses mondiales, synonyme de Wall Street. Quatre sont toutefois cotés au NASDAQ, le marché des valeurs technologiques : Microsoft, Intel, Cisco, et désormais Apple. Son rang de première capitalisation boursière du monde aurait commandé qu’elle y entrât plus tôt… mais c’est précisément son rang qui l’en a empêché, eu égard au mode de calcul original de cet indice.

La plupart des indices boursiers sont calculés en additionnant les capitalisations boursières des sociétés le composant, puis en divisant la somme obtenue par une valeur constante. Ces indices sont donc moins dépendants des gains et pertes ponctuels des sociétés le composant : des valeurs très fortes ne leur posent pas de problèmes. C’est par exemple le cas du NASDAQ-100, l’indice des 100 plus grandes entreprises cotées au NASDAQ.

Le Dow Jones, lui, est calculé à partir de la valeur des actions, la somme étant divisée par une valeur constante (0,149859 aujourd’hui). Cet indice est donc beaucoup plus affecté par une hausse soudaine d’une action dont le prix est très élevé : la variation d’un dollar dans le cours d’une action le composant correspond à une variation de 6,67 points de l’indice (1/0,149859). Le Dow Jones « supporte » donc mieux les sociétés proposant un fort volume d’actions à bas prix.

Lorsque l’action Apple valait 700 dollars, son cours pouvait varier de plusieurs dollars dans la journée : son impact sur le Dow Jones aurait été trop important. Mais la firme de Cupertino a récemment procédé à un split de son action, qui s’échange désormais à moins de 130 dollars. Reste qu’elle est suffisamment populaire pour renforcer la remontée du Dow Jones, qui a battu 90 fois son plus haut ces deux dernières années, sur fond de redémarrage de l’économie américaine.

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