Steve Jobs, bouc émissaire commode du Premier ministre finlandais

Florian Innocente |

Deux piliers de l'industrie finlandaise ont été brisés par le seul Steve Jobs, a expliqué Alexander Stubb. Le nouveau Premier ministre finlandais, en place depuis le 24 juin, s'exprimait dans le quotidien économique Dagens Industri. Il a pris l'exemple d'Apple et de son cofondateur pour expliquer la déroute, partielle, de deux grandes industries du pays.

« Nous avions deux piliers sur lesquels nous reposions : l’un était les hautes technologies avec Nokia, l’autre l’industrie papetière ». Une industrie du papier que l'iPad aurait mis à mal, tandis que l'iPhone s'était auparavant occupé des mobiles de Nokia. « Nalle Wahlroos, le président de [la banque suédoise] Nordea, a assez bien décrit ça quand il a dit que l’iPhone avait mis KO Nokia et l’iPad l’industrie du bois » (le numérique contribuant à amincir les carnets de commandes).

Alexander Stubb au ministère, le 2 juillet sur son compte Twitter

« Oui, Steve Jobs a pris nos emplois. Mais c’est en train de changer. Notre filière bois se détourne lentement mais sûrement de la pâte à papier pour aller vers les énergies vertes. Notre industrie des hautes technologies se tourne vers les jeux, ce n’est plus qu’une question de matériels comme les téléphones Nokia ». S'agissant des jeux, la réussite la plus spectaculaire de ces dernières années en Finlande est celle de Rovio avec ses Angry Birds.

Faire reposer le tort fait à Nokia sur les épaules d'un concurrent très malin plutôt que sur la direction d'un groupe qui n'a pas senti le vent tourner est un raccourci assez commode sinon cocasse. En coulisse, le premier ministre finlandais ne paraît pas en tenir rigueur à Apple, vu son goût pour l'iPad. Symbole à coup sûr de modernité lorsqu'il s'agit de communiquer auprès des électeurs.

L'une des images presse sur son site personnel
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