Et si Apple rachetait Sony ?

Anthony Nelzin-Santos |
Electronic Arts, Twitter, Facebook, Adobe, Disney, on ne compte plus les sociétés qu'on a voulu marier à Apple. Reuters (via MacRumors) relaie des rumeurs publiées dans le magazine spécialisé Barron's autour d'une acquisition de Sony par Apple. Des rumeurs suffisamment persistantes pour provoquer une hausse de 3 % du cours de l'action Sony.

Ni Apple ni la firme japonaise n'ont évidemment commenté, ces rumeurs étant le dernier épisode d'une longue suite d'hypothèses sur l'utilité du trésor de guerre de 51 milliards de dollars de la firme de Cupertino. Il aura suffi que Steve Jobs confirme à demi-mot qu'il s'agissait d'une réserve pour une acquisition d'importance pour que ces bruits de couloir se transforment en brouhaha d'analystes et de spéculateurs.

Un analyste anonyme de Tokyo indique qu'un tel rachat ne se ferait pas sans mal : « si Apple tente d'acquérir l'intégralité de Sony, cela se fera dans le cadre d'une OPA hostile qui pourrait ne pas fonctionner au Japon ». La rivalité indirecte entre Apple et Sony via Google n'aide pas non plus.

Cette rumeur fait pourtant peut-être plus de sens que celle mariant Facebook à Apple : en mangeant Sony, la firme de Cupertino renforcerait sans commune mesure ses activités dans la téléphonie ou dans le jeu vidéo, tout en débarquant dans un marché brun qui lui a toujours échappé, alors que le nerf de la guerre est maintenant le salon.

Mais non seulement Sony pourrait ne pas vouloir se laisser racheter, mais encore est-il un colosse aux pieds d'argile, colosse assez cher (l'essentiel de la manne d'Apple y passerait), et qui ne serait pas forcément facile à absorber et gérer. On ne peut néanmoins pas oublier cette petite phrase de John Sculley : « Sony était la référence de Steve à l'époque. Il voulait vraiment être Sony. Il ne voulait pas être IBM. Il ne voulait pas être Microsoft. Il voulait être Sony. ».
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