Psystar : la stratégie d'Apple

Arnaud de la Grandière |
Un accord qui surprend

Lorsque les premiers échos d'un accord entre Psystar et Apple se sont fait entendre, ils avaient de quoi laisser dubitatif : lorsqu'une grosse entreprise attaque une petite entreprise pour violation de sa propriété intellectuelle, le scénario est immuable. La grosse société ne lâche jamais, jusqu'à ce que ses droits soient réaffirmés par le tribunal de façon pleine, entière, et incontestable.

Ça n'est pas tant pour les dommages et intérêts (la grosse société est quasi-certaine que la petite ne sera jamais en mesure de tout payer) que pour le respect de ses droits. Et ça n'est pas tant pour faire cesser le trafic de sa licence à ce petit niveau, que pour faire un exemple et décourager d'autres sociétés d'en faire autant sur une plus grande échelle : il s'agit d'endiguer la voie d'eau. Pour preuve, lorsqu'il arrive dans un procès similaire qu'une grosse société soit déboutée sur une question technique, il est fréquent de voir nombre d'autres petites sociétés s'essayer à la contrefaçon, avec l'espoir de s'en tirer à aussi bon compte. En outre, de telles pratiques concourent à la dilution de marque et à la concurrence déloyale, qui aboutissent au final à des dommages financiers bien sûr, mais surtout à une atteinte à ce qu'on appelle le droit moral, dont les conséquences peuvent être lourdes. Comme on le voit, la défense des droits est un enjeu crucial à plus d'un titre, et c'est particulièrement vrai pour Apple.
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