Nouveaux échos après la réorganisation d'Apple

Florian Innocente |
Des échos supplémentaires provenant des rangs d'Apple se font entendre après le limogeage de Scott Forstall et de la réorganisation qui a suivi. Le New York Times affirme lui aussi, à la suite de Fortune et du Wall Street Journal, que l'épisode de la signature de la lettre sur Plans a précipité la chute du vice-président en charge d'iOS. Ce dernier aurait considéré l'affaire comme exagérée et écarté l'idée de formuler et surtout de signer des excuses publiques (lire aussi L'affaire Plans a eu raison de Scott Forstall et Apple : Tim Cook fait sa révolution).

Forstall ayant réussi à suivre la trajectoire que l'on connaît par ses compétences, mais aussi par sa capacité à faire exécuter les desiderata de Jobs et d'être une sorte de voix de son maître, avec la disparition de ce dernier, sa position devenait nettement moins assurée.



Il est à nouveau fait mention de relations qui s'étaient considérablement dégradées entre Jonathan Ive et Scott Forstall. Deux personnes travaillant dans la fabrication de périphériques racontent que les deux hommes ne voulaient même plus être présents dans la même pièce. Forstall aurait également agacé par sa propension à s'immiscer au sein de développements de produits étrangers à son périmètre de responsabilités. Avec comme corollaire, maintenant que son départ est acté, une satisfaction dans certaines équipes. Un cadre senior déclare sous couvert d'anonymat « C'est encore mieux que les Giants qui gagnent les World Series » (récent championnat de baseball, ndlr) « Les gens sont vraiment enthousiastes ».

Ce sentiment est également évoqué par les sources de GigaOM qui compile quelques informations reçues de l'intérieur d'Apple. Le site n'a pu confirmer l'anecdote autour de la lettre d'excuses, mais il parle aussi d'une espèce de « discrète jubilation » qui a saisi des personnes, notamment dans les équipes de l'ingénierie « il y a pas mal de gens qui fêtent ça autour d'un verre, même s'ils ont eux-mêmes quelques interrogations sur leur rôle à venir ».

Si la remise en selle de Bob Mansfield a été progressivement réorchestrée, la mise sur la touche de Forstall n'aurait été décidée que très récemment, et sans qu'il y ait été associé. Les équipes OS X et iOS auraient appris la nouvelle en même temps que tout le monde, exprimant une même surprise.

S'agissant de Craig Federighi qui va maintenant chapeauter l'équipe iOS en plus de celle d'OS X, sa personnalité va trancher avec celle de son prédécesseur décrit comme plus incisif, mais aussi d'une nature à diviser les gens. Federighi étant plus consensuel il devra faire ses preuves.

Quant à l'élargissement des responsabilités d’Eduardo - Eddy - Cue et de Jonathan Ive, cela ne susciterait pas de désapprobations particulières. L'un n'a plus rien à prouver en matière de design matériel et il pourrait impulser une nouvelle direction intéressante pour le logiciel. Le second était un fidèle de Jobs, déjà appelé à redresser des situations devenues délicates (MobileMe).

À propos de Bob Mansfield qui repousse de deux ans son départ à la retraite, le New York Times raconte que le désormais Senior Vice President Technologies aurait récemment exploré dans son coin quelques activités possibles autour d'accessoires liés à la santé et de nouvelles applications mobiles pour les appareils d'Apple.

Sur un plan plus général, GigaOM a eu vent d'une culture du planning qui s'était installée chez Apple. C'est-à-dire que certains produits sortaient car la date prévue pour leur lancement devait être absolument respectée, alors même qu'ils n'étaient pas totalement achevés. Plans étant le dernier et le meilleur exemple de cette approche devenue commune. Charge aux nouveaux responsables et à la volonté, publiquement affirmée, d'une meilleure collaboration entre les équipes d'y remédier.

Enfin, si le cas de John Browett a été proprement expédié dans le communiqué d'Apple, on notera l'absence de toute trace d'une mention de Phil Schiller. Signe a contrario que l'homme compte parmi les fidèles appuis de Cook, et que sa position ne souffre d'aucune critique.

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