OnLive change de main

Arnaud de la Grandière |


Les rumeurs se sont succédées et contredites durant toute la soirée d'hier, mais l'annonce est cette fois officielle : OnLive, le fleuron du Cloud Gaming, a été rachetée par une société dont le nom n'a pas pour l'heure été révélée.

Steve Perlman, fondateur et CEO de la société, assure que le service ne sera pas interrompu.

"Nous pouvons maintenant confirmer que les actifs d'OnLive, Inc. ont été acquis par une société nouvellement créée, que celle-ci est soutenue par des fonds substantiels, et qu'elle poursuivra les opérations des services OnLive Game et Desktop, ainsi que la maintenance de toutes les applications et appareils d'OnLive, ainsi que ses partenariats dans le jeu, la productivité, et l'entreprise. La nouvelle société a embauché une large part des équipes d'OnLive, Inc. sur tous ses départements, et compte continuer d'embaucher un nombre substantiel de personnes, y compris des employés d'OnLive supplémentaires. Tous les produits et services précédemment annoncés continueront, y compris ceux en cours d'élaboration, et il n'y a aucune interruption prévue des services d'OnLive. Nous nous excusons de n'avoir pu commenter sur cette transaction jusqu'à ce qu'elle soit effective, ce qui a limité la communication sur les affaires d'OnLive. Maintenant que c'est chose faite, nous pouvons faire ce communiqué."

La transaction semble faire appel à une disposition propre au droit californien sur la faillite des entreprises, permettant de revendre les actifs à une société tierce tout en épurant les stock options des salariés. Cependant il est probable que ceux qui ont pu être ré-embauchés ont bénéficié de nouvelles stock options. On parle de la moitié de la masse salariale de la société (qui se compte en centaines d'employés).

La nouvelle risque cependant de fragiliser le service, rappelant à chaque utilisateur qu'il pourrait voir les jeux dûment achetés sur le service disparaître du jour au lendemain si la société ne parvenait pas à redresser la barre. Pour autant, la société poursuit en effet son calendrier comme si de rien n'était : comme prévu, elle offre ce week-end deux jeux indépendants à ses utilisateurs, SpaceChem et S.P.A.Z. (ici pour les comptes US, ici pour les comptes britanniques, et ici pour les comptes belges, il faut faire l'opération deux fois pour obtenir les deux jeux).

Le mois dernier, Gaikai, un service concurrent fondé par David Perry (créateur d'Earthworm Jim), qui proposait un service comparable en marque blanche aux éditeurs de jeux, a été racheté par Sony pour la somme de 380 millions de dollars. L'opération n'aura fait que mettre OnLive, antérieure et mieux financée, sur la sellette. Son développement a quelque peu manqué de rythme : depuis l'ouverture du service aux États-Unis en 2009, il n'a été ouvert par la suite qu'au Royaume Uni et en Belgique.

De son côté Otoy, autre service de cloud gaming en devenir, poursuit son développement sans sourciller. Son CEO, Jules Urbach, fait part de sa sollicitude pour les employés d'OnLive : "Je suis triste de voir ça. Nous pensons qu'OnLive a été un grand pionnier du Cloud Gaming. Nous sommes là pour rester, et nous ne sommes pas près de nous en aller."
Accédez aux commentaires de l'article