La fermeture de MegaUpload saisie par les politiques

Arnaud de la Grandière |
La fermeture du site MegaUpload continue de faire parler d'elle (lire Megaupload fermé par la justice américaine [MAJx2]). Alors qu'Anonymous s'en prend à une poignée de sites institutionnels (FBI, département de la justice, MPAA, RIAA, Warner, Universal, Hadopi…), c'est au tour des politiques de se saisir de l'affaire, dans le contexte de la campagne présidentielle.

L'Elysée a réagi rapidement en publiant un communiqué dans la nuit pour afficher sa satisfaction et saluer l'action de la justice américaine : « La mise à disposition illégale, par ce service, d'oeuvres protégées par le droit d'auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d'abonnements de ses usagers. La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des œuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création »

De son côté, Aurélie Filippetti, en charge des questions du téléchargement dans l'équipe de campagne de François Hollande, a déclaré ce matin au micro de France Inter que cette fermeture était "normale" : « Nous voulons renforcer la lutte contre ce genre de sites totalement illégaux qui font de l'argent sur le dos des artistes »




De son côté, Eva Joly marque sa différence dans un communiqué : « La fermeture de MegaUpload et l'arrestation de ces dirigeants est un symptôme supplémentaire de l'incapacité des pouvoirs publics à se projeter au 21ème siècle et à concevoir un projet global éthique associant rémunération des auteurs et fluidité de la culture sur internet. Faute de stratégie publique intelligente, et de réflexion internationale indépendante des lobbies, on continuera à assister  à une guerre de l'industrie du copyright face aux créatures qu'elle a engendré. »

Même son de cloche pour le Front National : « Nicolas Sarkozy fonctionne avec les internautes comme avec les automobilistes en les rackettant pour colmater les brèches laissées par sa gestion dispendieuse des deniers publics.
Ce faisant, Nicolas Sarkozy se fait l’ami des majors et des multinationales qui font des marges hallucinantes sur le dos des artistes et des consommateurs, et n’encourage absolument pas la créativité. L’Etat a vocation à garantir aux citoyens français un accès équitable et libre à la Culture, pas à les ponctionner et les sanctionner. » La candidate du FN en fait un thème de campagne, en promettant l'instauration d'une licence globale dès son arrivée au pouvoir.
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