La pièce de théâtre qui secoue la Silicon Valley

Christophe Laporte |
La pièce de théâtre The Agony and the Ecstasy of Steve Jobs fait de plus en plus de bruit dans le monde de la Silicon Valley. Ce monologue de deux heures assuré par un spécialiste en la matière nommé Mike Daisey évoque les conditions dans lesquels les produits Apple (ainsi que les autres produits high-tech) sont fabriqués en Chine (lire : Steve Jobs : un monologue au théâtre). Pour les besoins de sa pièce, Mike Daisey s'est rendu en Chine et a été particulièrement choqué par les conditions de travail des employés de Foxconn.



Dans son monologue, il raconte son voyage à Shenzhen où il a raconté des jeunes de 12 / 13 ans qui lui ont expliqué leurs conditions de travail et il a visité les entreprises de Foxconn. Lors d'un entretien donné à TechCrunch, l'homme affirme que cette expérience l'a profondément changé. Auparavant, il se décrivait volontiers comme un « Fanboy Apple ». La technologie était son unique hobby et il passait une bonne partie de son temps libre à « surfer sur des sites de rumeurs ». Le choc pour Mike Daisey a été d'autant plus violent, qu'il ignorait d'une certaine manière la manière dont ses biens sont produits. La question ne lui avait jusque-là pas même effleuré l'esprit.



Cette pièce de théâtre a connu de nombreux échos ces derniers jours. Steve Wozniak a assisté à une représentation et a affirmé « Je ne serai plus jamais le même après avoir vu ce spectacle […] Mike vit la douleur au lieu de la décrire. » Elle a également fait irruption lors de l'assemblée générale d'Apple la semaine dernière. Tim Cook à qui on avait demandé s’il avait vu la pièce ou s’il en avait connaissance avait sèchement répondu qu'il ne regardait que ESPN ou CNBC. S’il n'avait pas commenté la pièce, il avait apporté sa vision des choses, bien différente de celle de Mike Daisey.

Le directeur général d'Apple a certes reconnu que tout n'est pas parfait en Chine, mais que sa société prend des mesures pour améliorer les conditions de travail des employés de Foxconn et de ses sous-traitants. Apple n'a ainsi pas hésité à rompre des contrats avec des sociétés qui n'avaient pas respecté son code de conduite : elle a par exemple cessé toutes relations avec un fournisseur qui employait 42 mineurs et ne s'est pas engagé à cesser cette pratique. Neuf autres usines employant 49 employés de moins de 18 ans se sont cependant engagées à les renvoyer à leurs études en payant leur frais scolaires et le salaire perdu jusqu'à leur seize ans. Tim Cook insiste sur le fait que ces mesures bénéficient non seulement à Apple mais aussi aux autres sociétés et participaient à l'amélioration des conditions de travail chez les fournisseurs, aspect que les autorités chinoises prendraient très au sérieux (lire : Apple met à jour son rapport sur ses fournisseurs).
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