Brevet : du LiquidMetal dans une pile à combustible Apple

Anthony Nelzin-Santos |
On prête depuis longtemps l'intention à Apple d'utiliser des piles à combustible dans ses ordinateurs (lire : Des batteries à l'hydrogène). Un brevet déniché par Cult of Mac montre qu'elle n'a pas arrêté ses recherches dans le domaine, et qu'elle pourrait même mettre à profit sa licence exclusive sur le LiquidMetal.

Le principe d'une pile à combustible à hydrogène est le suivant : le carburant, du dihydrogène (H2) entre dans la pile. Il rencontre alors une anode, ce qui provoque sa dissociation en cations (H+) et électrons (e-) : les cations poursuivent leur chemin alors que les électrons doivent passer par un circuit collecteur et génèrent un courant électrique. À la cathode, c'est du dioxygène (02) qui entre dans la pile : il réagit avec les cations et les électrons pour former de l'eau (H20), seul « déchet » de la réaction. Le CEA propose une animation qui permet de comprendre le fonctionnement de ces piles.

Ce téléphone est alimenté en courant par une pile à combustible externe Toshiba. Ce modèle particulier utilise du méthane comme combustible, qui a le désavantage de rejeter du CO2. On le recharge avec une simple cartouche. La pile et les 5 cartouches valent 300 $/


Les piles à combustible restent chères : il faut produire le dihydrogène (à partir d'eau, de soufre ou de combustibles fossiles), fabriquer la pile elle-même (platine), et le rendement électrique peine à dépasser les 50 %. Mais ce coût baisse, le rendement augmente, et cette source d'énergie est plutôt propre.

Le brevet d'Apple (#7,862,957) s'intéresse à l'utilisation des alliages métalliques amorphes dans la réalisation des piles à combustible. On utilise traditionnellement des structures à base de graphites, de polymères ou d'alliages métalliques, mais les premiers sont de mauvais conducteurs électriques, alors que les derniers peuvent être fragiles. Un alliage amorphe comme le LiquidMetal, lui, est résistant et dur, bon conducteur mais aussi facile à refroidir : Apple pourrait donc utiliser sa licence exclusive pour l'utiliser dans de petites piles à combustible.

Quelques prototypes de téléphones et d'ordinateur utilisent ces technologies : on peut alors envisager une autonomie de 30 jours en appel avec un téléphone, d'une journée avec un ordinateur. Au lieu de brancher son appareil, il suffirait de changer la cartouche d'hydrogène pour le recharger. Apple travaille à ce genre d'applications depuis 2003 : il ne faut pas s'attendre à un iPhone à pile à combustible avant quelques années, mais la firme de Cupertino a ici pris une belle option qui lui serait exclusive.
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