Apple et l'écologie (3/3)

Christophe Laporte |
Début mai, Steve Jobs publiait une lettre ouverte où il s'engageait à faire d'Apple une entreprise plus verte. MacGeneration a voulu en savoir plus sur les contraintes et les habitudes des fabricants informatiques. Nous avons posé cinq questions à Sylvie Faucheux, présidente de Fondaterra, la Fondation européenne pour des territoires durables. Troisième et dernier volet, aujourd'hui, sur les conseils aux consommateurs.


Finalement, quels sont les conseils aussi simples soient-ils que vous donneriez aux gros consommateurs que nous sommes de produits informatiques et électroniques ?

Avant de vous indiquer quelques gestes simples à pratiquer pour limiter notre impact sur l’environnement en tant qu’utilisateurs de matériel informatique, je souhaiterais revenir rapidement sur notre responsabilité envers l’environnement.

Notre planète doit être vue comme un système au sein duquel chacun des éléments est lié à l’ensemble des éléments qui l’entourent et où toute matière s’inscrit dans un cycle plus ou moins long, n’apparaissant et ne disparaissant jamais.
Ainsi, il est important de respecter l’équilibre de ce système et c’est aujourd’hui ce qui fait défaut dans notre mode de vie.

Notre consommation en produits informatiques et électroniques génère des pressions sur notre environnement à plusieurs niveaux :
- Cela commence au moment de l’extraction des ressources naturelles nécessaires à la fabrication des équipements, avec une gestion moyennement raisonnée des stocks et par les traitements chimiques appliqués.
- Puis lors de la transformation de ces matières premières en produits finis, où les manipulations mécaniques et chimiques sont notamment responsables de rejets nocifs.
- Sur ces deux premières phases ainsi que pour l’acheminement du produit final jusqu’à l’utilisateur final, le transport génère de grandes quantités d’émissions polluantes et de gaz à effet de serre.
- La phase d’utilisation de ces équipements électriques et électroniques nécessite sur toute leur durée de vie, la consommation d’énergie et de différents consommables.
- Enfin lorsque le matériel ne fonctionne plus et qu’il devient un déchet son influence sur l’environnement continue jusqu’à dégradation totale de l’ensemble de ses composants.
Toutes ces étapes constituent le cyle de vie du produit, et à chaque phase correspondent des niveaux d’impact différents sur l’environnement et donc des possibilités d’agir.

Pour en venir aux éco-gestes, voici un échantillon de ce que nous pourrions et devrions tous faire au quotidien :
- Réduire le gaspillage d’énergie
- Eteindre notre ordinateur entre deux utilisations espacées de plus de trente minutes.
- Ne pas laisser en veille le matériel, voire le débrancher pour éviter les consommations énergétiques invisibles.
- Choisir des équipements performants énergétiquement, repérez-vous grâce à plusieurs labels (tco99, energy star, …). Un écran LCD consomme trois à quatre fois moins d'énergie qu’un écran CRT.
- Limiter les besoins de matières premières et la production de déchets
- Faire réparer les équipements plutôt que de les remplacer.
- Arrêter la course à la machine dernier cri et privilégier les appareils évolutifs.
- Ne pas jeter du matériel en état de fonctionner. S’il nous paraît obsolète, il ne l’est peut-être pas pour des tâches plus basiques : on peut revaloriser ces produits en donnant accès aux personnes défavorisées du territoire ou de pays en voie de développement à ces technologies de l’information.
- Renvoyer le matériel en fin de vie au producteur, il subira alors un retraitement optimal par réutilisation de ses composants.
- Pratiquer le tri des déchets et ne pas jeter de substances dangereuses dans le circuit traditionnel.
- Ne pas imprimer systématiquement ses mails et procéder à des impressions recto-verso voire deux pages par feuille en mode « éco » pour maîtriser sa consommation de papier et d’encre.
- Eviter le « jetable », choisir de préférence les cd-roms réinscriptibles, les cartouches rechargeables,…

Et pour aller encore plus loin, utiliser un chargeur solaire de lecteur MP3, …

Il s’agit de bon sens ! C’est simple et ça n’entraîne ni de gêne particulière, ni de baisse de confort, ni de dépenses supplémentaires. Veillez à vous comporter et à choisir votre matériel en ayant toujours à l’esprit le cycle de vie de celui-ci et tout ira mieux !

Voici justement le message que Fondaterra essaye de faire passer à travers ses actions de sensibilisation aux écoattitudes conduites au sein des universités d’Ile-de-France. Je vous invite d’ailleurs à retrouver plus d’informations sur le site que nous venons d’inaugurer.


Je vous recommande également la lecture du Livre Vert de la fondation Nicolas Hulot et du livre « Planete attitude » édité par le WWF.

Retrouvez le premier volet consacré aux substances chimiques et leur éradication de nos ordinateurs et le deuxième volet sur l'iPod et le recyclage.
Accédez aux commentaires de l'article