Android : à qui profite le libre ?

Arnaud de la Grandière |
Après avoir lancé le Nexus One, le Nexus S et le Galaxy Nexus en partenariat avec HTC et Samsung, puis avoir fait l'acquisition de Motorola, Google lance sa tablette Nexus 7 (fabriquée par Asus), et va même jusqu'à prendre elle-même en charge la fabrication du Nexus Q.



Ainsi donc, Google s'investit dans le matériel. À en croire les propos d'Eric Schmidt rapportés par The Verge, les ambitions de Google en la matière ne datent pas de la veille : bien que la société de Mountain View ne se perçoive toujours pas comme une entreprise du matériel, Schmidt explique que Larry Page et Sergei Brin ont « toujours voulu faire du matériel d'une façon ou d'une autre ».

De son côté, Microsoft adopte le même petit jeu de la concurrence avec ses propres clients en lançant la gamme de Surface, quoi qu'elle fabrique des souris depuis 1982, comme l'a fort commodément rappelé Steve Ballmer lors de la présentation de sa tablette (pour aussi pertinente que soit l'allusion).



Des vocations inopinées qui semblent bien fortuitement emboîter le pas au modèle d'Apple et ses marges pharaoniques (la firme de Cupertino s'arroge à elle seule 80% des bénéfices de toute l'industrie mobile…) John Motz, le rédacteur en chef de Crazy Apple Rumors, ironise : à bien y réfléchir et à en croire les professions de foi des nouveaux entrants, c'est Apple qui se serait mise au matériel sur le tard…

L'appât des marges n'est cependant pas la raison qui a poussé Google à lancer la gamme Nexus en 2010. Car si le caractère libre et gratuit d'Android lui aura assuré l'adoption des fabricants, il s'avère parfois bien encombrant.

Une brève histoire d'OS

Replaçons les choses dans leur contexte, suite au bouleversement du marché des smartphones qu'aura été l'iPhone en 2007 : alors que les concurrents de l'époque intègrent dans leur majorité un clavier physique comme seul périphérique d'entrée (ou au mieux un stylet sur un écran résistif mono-point) et qu'ils sont dotés d'une interface utilisateur d'un autre âge, Apple a donné un vilain coup de vieux à tout ce qui se faisait jusque-là. Le paysage en aura été bouleversé quelques années plus tard : il faut vraiment le vouloir pour trouver un modèle de ce genre aujourd'hui, tous, ou presque, ont été remplacés par des écrans tactiles.

Encore fallait-il se mettre à niveau sur le logiciel, et on n'improvise pas un système d'exploitation du jour au lendemain, tant pour l'aspect technique qu'en matière d'interface utilisateur. Même s'aider de Linux en guise de patron plutôt que de réinventer la roue n'y suffit pas : les plus grands, de Nokia à Intel, s'y sont eux-mêmes cassés les dents. Les fabricants plus modestes, n'ayant à leur actif que des expériences anecdotiques en la matière, ne pouvaient se battre à armes égales.

À défaut de pouvoir assurer leur pleine et entière autonomie, les fabricants ne pouvaient guère se replier que sur une solution de tierce partie. Avant que Google ne se lance, seule Microsoft proposait une licence d'exploitation pour un système mobile digne d'intérêt. Mais la perspective n'avait rien pour enchanter les constructeurs : l'expérience du PC, qui n'avait réellement profité qu'à Microsoft en lui inféodant les fabricants, avait entraîné une guerre des prix sans merci, à défaut de pouvoir mieux se différencier comme le Mac l'a fait.

Android a donc fait figure de véritable messie : libre et gratuit, le système garantissait l'entière autonomie des fabricants, qui pouvaient non seulement personnaliser l'apparence de l'OS à leur guise, mais également le paramétrer comme bon leur semblait. Ils pouvaient donc poursuivre en toute quiétude certaines pratiques, comme l'installation de facto d'applications avec leurs divers partenaires, les opérateurs téléphoniques en tête.

Il ne faut pas faire la naïve erreur de voir dans l'ouverture du code d'Android une pure abnégation de la part de Google (la firme sait fort à propos faire preuve de discernement sur la question : on attend toujours le code de son outil de recherche, gardé si jalousement qu'elle ne l'a pas même protégé d'un brevet afin de s'en garantir l'exclusivité et la confidentialité). L'open-source d'Android aura donc été le sésame de Google sur ce marché, et aura mis à mal l'offre de Microsoft, bien en peine de pouvoir répondre à de pareils arguments, du moins dans un premier temps, avant qu'elle ne mette au point sa martingale des royalties.

Quand l'ouverture n'a pas que du bon

Mais chaque médaille a son revers : si le caractère ouvert d'Android lui a assuré un certain succès auprès des fabricants, il aura également dépossédé Google de sa mainmise sur son propre système d'exploitation.

Le seul levier d'influence que Google conserve sur son OS et qui lui donne quelque latitude d'imposer ses directives tient à l'intégration des divers services en ligne de la société. Si nombre de fabricants s'en accommodent sans broncher, d'autres en revanche s'en passent fort bien : Amazon et Barnes & Noble ont tiré tout le profit d'Android sans rendre le moindre compte à Google et en l'amputant de ses services en ligne. Samsung avec son nouveau Galaxy SIII place consciencieusement aussi ses propres pions.

Sachant que le modèle économique de Google pour Android consiste précisément à se payer de retour en affichages publicitaires à travers ses services, elle aura de fait travaillé gratuitement pour le bénéfice de plateformes concurrentes nées de son propre labeur ! Alors que de son côté, Apple exige de percevoir 30 % de tout revenu généré à partir d'iOS, parfois même au-delà du raisonnable, le contraste est plus que saisissant.

Même dans le cas des fabricants qui suivent scrupuleusement la doxa de Google, l'ouverture d'Android s'avère encombrante à plus d'un titre. Chaque fabricant qui colle sur Android sa propre interface doit adapter son travail à chaque nouvelle mise à jour pour chaque appareil, un investissement "inutile" puisqu'il n'apporte aucune vente directe pour les anciens modèles (bien qu'il permette de fidéliser les utilisateurs et d'inspirer leur confiance). L'ouverture d'Android est donc, pour partie au moins, responsable de la fameuse "fragmentation", qui voit aujourd'hui Ice Cream Sandwich se hisser à 7 % du parc installé, huit mois après sa mise sur le marché et alors même que Google a présenté la révision majeure suivante. Une situation ubuesque qui causerait à n'en pas douter un véritable ouragan médiatique si le cas s'était produit pour iOS.



On met beaucoup en avant la capacité de "rooter" Android et d'installer la version de son choix, quitte même à la personnaliser jusque dans son code source, en omettant bien commodément que le commun des mortels n'a que faire d'une telle capacité, pour autant d'ailleurs que la notion même de mise à jour système soit le moins du monde évocatrice pour eux. S'il faut faire un bilan en se demandant à qui profite le libre, il semble indubitable que c'est aux fabricants et opérateurs au tout premier chef.

L'iPhone, comme une épine dans le pied

Les opérateurs eux-mêmes ont vu l'ouverture d'Android comme une bénédiction : si l'iPhone leur a donné une importance inédite jusque là, et s'il a généré nombre d'abonnements pour eux, il a également contribué à les reléguer au rang de simple gardiens de tuyaux : Apple n'a eu de cesse que de désintermédier leur chasse gardée, alors que les opérateurs s'étaient ingéniés à facturer artificiellement les données par catégories (VoIP, SMS, visioconférence, télévision…).

Alors qu'autrefois les divers jeux, sonneries et applications devaient passer par des appels surfacturés, ou via des portails dont les opérateurs restaient les cerbères, Apple s'est directement passée de cette collaboration encombrante. Au fil des versions d'iOS (par ailleurs installées sans qu'ils n'en puissent mais), les opérateurs ont vu la voilure de leur influence se réduire : iMessage, FaceTime, et d'autres encore, n'auront fait que mettre à mal leur modèle. Outrage de tous les outrages, Apple s'est obstinée à refuser de laisser les opérateurs "personnaliser" les iPhone et d'y installer leurs propres applications bloquées.



Android présente à ce titre bien des intérêts non négligeables, puisque les opérateurs y retrouvent toutes les prérogatives qui furent autrefois les leurs. L'épisode de Carrier IQ a amplement démontré qu'ils ne reculaient devant rien pour monétiser leurs propres clients jusqu'à la dernière goutte (lire Carrier IQ au service des opérateurs). Et il suffit qu'un service livré avec Android entre en concurrence avec ceux proposés par l'opérateur pour qu'il se voie purement et simplement oblitéré, comme ce fut le cas par exemple de Google Wallet, en collision frontale avec le système Isis de Verizon. Nulle surprise donc à ce que de nombreux bruits de couloirs soulignent de manière répétée que les opérateurs mettent l'accent commercial sur Android plutôt que sur l'iPhone.

Une situation qui a d'ailleurs été amplement illustrée par la suprématie de l'iPad, exempté de l'influence commerciale des opérateurs : les tablettes Android sont demeurées confidentielles alors que les smartphones eux connaissaient un bien meilleur succès.

Nexus pour sortir de l'impasse

Face à ces problématiques, Google a eu fort à faire pour redresser la barre. Prise entre deux feux, la société n'avait guère de latitudes pour échapper à cette amicale pression. Elle a choisi de recourir à ceux-là mêmes qui ont été les grands oubliés de l'affaire : les utilisateurs.

Car c'est en proposant sa propre gamme de smartphones que Google entendait donner l'exemple et mettre à mal les pratiques contestables tant des fabricants que des opérateurs, par le biais de la pression concurrentielle et de la simple prise de conscience des utilisateurs finaux quant aux exigences qu'ils sont en droit d'avoir.

Ainsi, la gamme Nexus serait la seule garantie imparable de toujours bénéficier au plus tôt des toutes dernières mises à jour d'Android. Seul hic, si les fabricants peuvent traîner des pieds pour diffuser leurs propres mises à jour d'Android, c'est également le cas des opérateurs (par lesquels passent ces mises à jour OTA). Il fallait donc faire l'impasse, et Google a donc fait le choix de proposer ses téléphones en vente directe sans passer par les subventions des opérateurs.

La pratique est vertueuse à plus d'un titre, puisque les utilisateurs n'ont aucun compte à rendre aux opérateurs en pareils cas, et sont libres de faire ce que bon leur semble de leur propre matériel. Las, les habitudes ont la peau dure, et Google l'a découvert à ses dépens : pour le meilleur et pour le pire, les opérateurs font la pluie et le beau temps sur la téléphonie. Alors que les consommateurs n'ont jamais eu pour habitude de faire subventionner leurs ordinateurs par les opérateurs ADSL, ils ont plus de mal à concevoir de payer le prix fort pour leur téléphone (quitte d'ailleurs à ce que la facture globale soit au final plus salée…). De la même manière que l'iPhone a pu mesurer l'influence des opérateurs en guise de "conseillers clientèle" au profit d'Android, Google a subi les conséquences de son boycott.

Les Nexus se sont donc écoulés de manière assez confidentielle, jusqu'à ce que Google se rende à l'évidence et permette aux opérateurs de prendre en charge tant la vente que le financement des Galaxy Nexus.

L'intenable partenariat

Google a eu beau jeu de promettre des accords tournants avec chacun de ses partenaires pour fabriquer les Nexus, à ce jour seules HTC, Samsung et Asus ont eu droit à l'insigne honneur.

Google a poursuivi ses investissements dans le matériel, jusqu'au rachat à grands frais de Motorola. On a beaucoup mis en avant l'intérêt stratégique de son épais catalogue de brevets, cependant celui-ci n'est manifestement pas la seule valeur que Google prête à sa nouvelle filiale, puisqu'elle aurait pu conserver ce catalogue en fermant purement et simplement l'activité matérielle de Motorola. Or il n'en est rien, et Google martèle à qui veut l'entendre qu'elle ne compte pas lui prêter le moindre favoritisme comparativement aux autres constructeurs, et néanmoins amis.



Il faut cependant relativiser quelque peu l'innocuité de cette alliance : Motorola prend l'eau de toutes parts, et Google ne la maintiendra pas à flot pour la seule beauté du geste. De la même manière que les grands industriels ne s'improvisent pas à fonds perdus magnats d'une presse moribonde par pur amour de sa pluralité, mais bien pour bénéficier de l'indéniable influence qui va de pair, en dépit de leurs dénégations éhontées (et vite contredites par les faits).

Et la grogne se fait entendre d'autant plus volontiers du côté des constructeurs que leur situation va en se dégradant : seule Samsung semble parvenir à tirer son épingle du jeu, et il y a fort à parier qu'on observe à l'avenir une période de concentration dans l'industrie. D'autant que pour la première fois, Google se met à fabriquer elle-même son matériel avec le Nexus Q. Certes, l'initiative peut sembler d'autant plus anodine pour les fabricants de smartphones qu'il ne s'agit là que d'un périphérique plus complémentaire que concurrent de leur offre, mais on peut aisément y voir un galop d'essai pour la société.

Sachant que Microsoft elle-même prend moins de pincettes pour concurrencer ses propres partenaires, l'avenir semble délicat pour les entreprises qui dépendent des deux éditeurs.

Sur le même sujet :
- Nexus Q : Google à la recherche d'un fil rouge
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@Frodon "Les utilisateurs n'ont aucun droit de décision en la matière, seuls les auteurs ont le droit d'en décider." Bien sur que si, des utilisateurs ont racheté des droits de certains logiciels pour les ouvrir et les ré-offrir aux sociétés. Microsoft à été obligé d'ouvrir son code de Windows pour certains clients. C'est toi le client c'est toi qui décide comment le produit qu'on te distribue doit être consommer (enfin en étant un peu plus nombreux). Le souçis d'Apple et des DRM sur l'OS, sur les logiciels, et sur les contenus c'est qu'en plus de ne pas avoir de code, cela créer un précédent d'adoption par les utilisateurs sur des technologies qui avaient été massivement rejeté dans le cas de Microsoft. Et qui revient via Windows 8. Second souçis tes oeuvres de l'esprit créer et stockés dans des logiciels propriétaires (base de données, fichiers, ...), peuvent ne plus être accessible selon le bon vouloir de ton éditeur (abandon de produit, rachats, suppression du serveur de clés, ...), c'est un problème fondamental. Terio, il s'agit en premier lieu d'un outil, ton éditeur peut ne pas vouloir corriger, certains dysfonctionnement, afin de vendre d'autres produits ou services. Pour finir les outils informatiques dirigent un certains nombres d'éléments critiques de la société et sont pour la plupart totalement opaques. Et pour avoir vu beaucoup de choses très curieuses sur des solution opensource mais non libres (type SAP) ou des solutions maisons, je n'ai absolument aucune confiance dans les outils et solutions fermés. Les récents espionnages de Google, Apple, HTC, Samsung, Sony BMG (tiens des musiciens), tendant à confirmer ces soupçons.
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@lmouillart L'exemple que tu cites avec Microsoft c'est parce qu'ils avaient acheté une licence leur donnant le droit d'accéder aux sources de Windows (le fameux programme Enterprise Source Licensing de Microsoft) et que malgré cela Microsoft refusait de leur fournir le code source, ils ne respectait donc pas l'accord qu'ils avaient avec ces utilisateurs. Mais si l'auteur ne te propose pas une telle licence ou que tu achètes une licence n'incluant pas de tels droits, tu ne pourras pas accéder aux sources du logiciel. Donc désolé mais non, tu ne décide de rien, c'est bel et bien l'auteur qui décide et non l'utilisateur, ne t'en déplaise. Tu as l'air de vouloir absolument considérer une oeuvre intellectuelle comme un produit matériel tel qu'une chaise ou une maison. Mais cela n'a rien a voir, et c'est pour cela qu'il y a une loi spécifique, le code de la propriété intellectuelle, pour ce type de produit, car contrairement à un produit matériel, une oeuvre intellectuelle reste la propriété de ses auteurs, et en l'achat tu n'acquière pas sa propriété, seulement un droit d'usage dans la limite de que l'auteur t'autorise de faire. Si l'auteur t'autorise de modifier le logiciel et de le redistribuer, ce que permet la GPL pour les logiciels, alors tu pourras le faire, sinon, tu ne pourras pas le faire, car n'étant pas propriétaire de l'oeuvre, tu ne fais pas ce que tu veux. La encore, je vais reprendre mon exemple avec un appartement, cela te plairait qu'un locataire change ton appartement sans te demander ta permission auparavant? Evidement que non et il n'en a pas le droit d'ailleurs, il doit demander auparavant au propriétaire l'autorisation parce qu'il n'est justement pas propriétaire mais seulement locataire et n'a donc qu'un droit d'usage du dit appartement. C'est exactement la même chose pour les oeuvres intellectuelles. Pour les autres points, oui et alors? C'est leur droit le plus stricte de pratiquer de telles politiques en tant qu'auteurs. Si en tant qu'utilisateur les solutions fermées te déplaisent, tu n'as aucune obligation de choisir ces solutions. Mais merci de laisser la liberté aux autres consommateurs, qui jugent ces solutions adéquates à leurs attentes et besoins, de les choisir. Tu n'as pas à décider pour les autres et ta volonté depuis le début à absolument vouloir un monde uniforme où il n'existerait que des logiciels libres et autres oeuvres creative commons, est juste un non sens. Cela n'arrivera jamais, et tant mieux! Le monde est diverse à tous les points de vues, et heureusement! Que certaines choses ne te plaisent pas en ce monde, c'est ton droit le plus stricte, mais merci de respecter le fait que d'autres ne sont pas de ton avis et fassent d'autres choix sans pour autant les dénigrer à tous va et les traiter limite d'inconscients. Ils ne sont tout aussi conscient que toi des choix qu'ils font. Personnellement j'utilise des logiciels propriétaires en parfaite connaissance de cause sachant tous les inconvénients éventuels que cela implique. Et j'utilise également des logiciels libres lorsqu'ils sont adéquates. Mon choix se fait par rapport à l'adéquation entre mes attentes et ce que le logiciel m'offre. Si c'est un logiciel libre qui répond le mieux à mes besoins, je prend un logiciel libre, mais si au contraire c'est un logiciel propriétaire, je prends un logiciel propriétaire. J'ai trop longtemps eu la même attitude que toi et voulut à tout pris choisir des logiciels libres coute que coute. Mais au final j'ai réalisé que dans certains cas les logiciels libres ne me permettait pas d'être aussi efficace que certains logiciels propriétaires et que je perdais non seulement du temps, mais aussi de l'argent seulement pour des questions purement idéologiques à m'obstiner à systématiquement vouloir utiliser des logiciels libres. Depuis je ne m'attache plus à savoir si le logiciel est libre ou non, mais seulement s'il répond à mes besoins, et je peux te dire que je ne regrette pas ce choix. Et en un sens, je me sens beaucoup plus libre en ayant fait ce choix, que quand je m'obstinais à n'utiliser que des logiciels dits "libres".
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@Frodon "Mais si l'auteur ne t'octroie pas à la base ces droit au départ, désolé mais non, tu ne décide de rien. Donc c'est bel et bien l'auteur qui décide et non l'utilisateur, ne t'en déplaise." C'est le client qui décide des droits qu'il souhaite, l'auteur propose, si cela ne convient pas le client n'achète pas passe ailleurs, l'auteur décide mais sans client, auditoire ou ce que tu veux il n'a rien, excepté un droit. "Tu n'as pas à décider pour les autres et ta volonté depuis le début à absolument vouloir un monde uniforme où il n'existerait que des logiciels libres et autres oeuvres creative commons, est juste un non sens. Cela n'arrivera jamais, et tant mieux! Le monde est diverse à tous les points de vues, et heureusement!" Ce que je conteste c'est le déséquilibre croissant et accentué sur les droits d'auteur d'une durée comprise entre 70 et 150 ans (si la personne à de la chance ou non), entre les droits du créateur et ceux de son client qui se réduisent à une peau de chagrin. Notamment des contrepartie comme la copie privé qui sont de plus en plus rendu impossible. " Mais merci de laisser la liberté aux autres consommateurs, qui jugent ces solutions adéquates à leurs attentes et besoins, de les choisir. " Le souçis c'est un souçis d'éducation, les autres consommateurs ne savent même pas de quoi tu parles. Je te prends un exemple ma belle mère à récupéré un imac dont les pilotes graphiques sont totalement buggés et dès qu'elle lance un jeux 3D, elle à des artefacs partout. Résultat au bout de six mois elle à benné l'imac le déclarant défectueux. Il à été récupéré sous Linux et fonctionne maintenant très bien. On lui aurait donné le choix entre avoir un logiciel fermé pour sa carte graphique et un ouvert que quelqu'un aurait pu corrigé puisque le fabricant s'en désintéresse. Je pense que tu vois rapidement quel choix elle aurait fait. Ou sinon d'attendre max 150ans pour avoir le droit de corriger le souçis.
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Si tu préfère voit donc le logiciel propriétaire comme un logiciel libre un peu lent qui sera modifiable et utilisable sans contraintes dans une génération et demi. Perso je n'ai qu'une vie et la plupart des produits hightech (comprenant du soft) que j'utilise n'existeront plus dans 30 ans.
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@lmouillart "C'est le client qui décide des droits qu'il souhaite, l'auteur propose, si cela ne convient pas le client n'achète pas passe ailleurs, l'auteur décide mais sans client, auditoire ou ce que tu veux il n'a rien, excepté un droit." Tu joues avec les mots, le client décide quel logiciel il achète, mais pas des droits qu'il souhaite pour un logiciel donnée, ces droits étant définis par la licence du dit logiciel. Mais effectivement, un client qui n'est pas satisfait de la licence utilisateur d'un logiciel A pourra toujours se pencher vers un logiciel B ayant une autre licence, dans la mesure où ce logiciel répond également bien à ses besoins (car c'est le plus important, un logiciel est un outil). Mais c'est bien l'auteur qui décide quels droits il décide d'octroyer aux utilisateurs de son logiciel. Le client derrière dispose et fait son choix en fonction non seulement de ses préférences en terme des droits octroyés par la licence utilisateur, mais surtout en fonction de ce que le logiciel lui offre fonctionnellement. Car la majorité des gens ne sont pas des geeks comme toi et sont bien incapable de modifier le logiciel et n'en ont que faire. Ce qu'ils veulent c'est un logiciel clé en main qui répond à un instant T à leurs besoins. Si ce logiciel vient a ne plus être maintenu, la plupart des gens ne s'amusent pas à chercher à le maintenir eux même ou même un fork du dit logiciel, mais vont soit se contenter de la version qu'ils ont (car leurs besoins eux n'ont pas évolué et donc le logiciel répond toujours très bien à leurs besoins), soit vont chercher un autre logiciel sur le marché. C'est d'ailleurs ce qu'on fait avec n'importe quel produit (TV, Camescope...etc). Mais effectivement les clients ont le droit de choisir un logiciel en fonction de tous les critères qu'ils souhaitent, y compris la licence utilisateur. Mais ne rêve pas, c'est pas ce que fait la plupart des gens, et même moi qui le faisait avant je ne le fais plus (enfin presque plus), car j'ai compris qu'écarter un logiciel juste parce qu'il n'est pas un logiciel libre, me déservait plus qu'autre chose et je perdais non seulement du temps (car les logiciels que je trouvais étaient parfois très mal foutu ou incomplet et il n'y avait pas d'alternative libre meilleure), mais évidement aussi de l'argent (car j'étais bien moins productif et efficace avec ces logiciels). Un exemple flagrant, Photoshop est 100 fois meilleur que GIMP et je peux te dire que j'ai essayé de me contenter de GIMP, mais ça n'arrive pas à la cheville de Photoshop, désolé. De même que OpenOffice vs MS Office. Tu vas certainement me prétendre le contraire, mais que cela te plaise ou non, c'est pourtant la réalité. C'est pour cela que j'ai arrêté de choisir forcément que du logiciel libre, ça ne me rendait pas service, et maintenant j'arbitre en fonction des qualités réelles des dits logiciels. Etant très adaptable, si un logiciel venait à ne plus être maintenu, je n'ai aucun problème à passer à une alternative, libre ou propriétaire, si besoin est. Le plus important en tant qu'utilisateur n'est pas les droits de modification éventuels que je peux avoir sur le dit logiciel, ça franchement je m'en fiche royalement (et la plupart des gens s'en contrefiche, car la plupart des gens sont bien incapable de modifier quoique ce soit dans le code d'un logiciel), ce qui est réellement important c'est que le logiciel me permette de faire ce que j'ai besoin de faire, sans avoir à la modifier justement, et de façon la plus intuitive possible. C'est ainsi que je sélectionne mes logiciels maintenant. "Perso je n'ai qu'une vie" Ca tu n'en sais rien ;) Perso je crois que nous avons de nombreuses vies (mais c'est un autre sujet) ;) Et très franchement dans 30 ans je pense que l'informatique aura tellement évoluée (on fera peut être même plus de l'informatique électronique et binaire comme aujourd'hui mais de l'informatique quantique ou de la bio-informatique...), que de toute façon même pour les logiciels libres, rien ne servira de les modifier car il faudra en réalité entièrement les réecrire, donc...
avatar lmouillart | 
@Frodon "C'est pour cela que j'ai arrêté de choisir forcément que du logiciel libre" Nous sommes d'accord, c'est pour cette raison qu'il faut exigé des logiciels libres. Pour ton histoire de non geek : ma montre gps (garmin), mon ampli onkyo, mon enceinte blutooth jambox, mon lecteur de bluray panasonic, mon APN canon, ma freebox, ma tv panasonic, mon smartphone, ma télécommande logitech, on des firmware chargable par l'utilisateur novice (mme trucmuche), il n'y a pas un de ces produits qui n'est pas au moin 1 bug génant et qui ne sera vraisemblablement pas corrigé. Je ne dis pas que je corrigerais tout, ni même que j'en serais capable, mais que l'on empêche machin truc en urkraine de corriger le bug et que j'en profite. Ou que l'on empêche une société de maintenance de se monter pour prendre en charge les produits que les constructeurs renient 1 an après leur achats ou parfois même 6 mois. Souvent pour des produits qui avoisinent les 4000€, tu vois ça me chauffe un peu :). L'exemple le plus flagrant étant avec les bluray qui nécessitent une mise à jour du firmware permanente, en cas d’arrêt du support la plupart des nouveau bluray ne passent plus, alors que tu as acquis légalement des droits pour tout utiliser ensemble. "De même que OpenOffice vs MS Office. Tu vas certainement me prétendre le contraire, mais que cela te plaise ou non, c'est pourtant la réalité." Pour ce cas particulier nous sommes maintenant les principaux contributeurs à OpenOffice. Nous utilisons en interne Lotus Symphony (propriétaire mais basé sur le code d'OpenOffice.org, le code de symphony sera reversé dans Apache OpenOffice), et j'en suis plutôt satisfait, en plus cela fonctionne sous Windows/Linux/OS X. La seule fonction qui me manque c'est les smart art.
avatar Frodon | 
@lmouillart A part peut être la Freebox qui se met à jour toute seule à chaque redémarrage, et d'autres produits ayant des mises à jours automatique, je suis désolé mais madame "trucmuche" comme tu dis, est bien incapable de mettre à jour le moindre firmware et d'ailleurs ce type de personnes ne met jamais à jour les firmwares de leurs appareils et utilisent le firmware d'origine. Ouvres les yeux autour du monde qui t'entoure, tu semble ignorer une bonne part de la population. Evidement les générations récentes (disons ceux qui ont moins de 35 ans) et quelques techno curieux plus agés, sont de plus en plus capable de faire ce genre d'opération car ils baignent de plus en plus dans l'informatique et donc s'adaptent. Mais il y a encore de nombreuses personnes que l'on peut appeler des Madame Trucmuche, qui en sont bien incapable. Nier cela est avoir une vision faussée de la réalité. Mais je comprends que ça te chauffe sur le principe, mais je comprends également que certaines entreprises ou auteurs de logiciels ne souhaitent pas permettre que d'autres modifie leur produit. C'est pourquoi j'accepte et comprends les deux modèles de fonctionnement.
avatar lmouillart | 
"Ouvres les yeux autour du monde qui t'entoure, tu semble ignorer une bonne part de la population." Fonctionnement standard en cas de dysfonctionnement Appel du vendeur => réponse du vendeur garantie constructeur appelez les. Tu téléphone : quel produit, quel numéro de série, quelques manip et la c'est le drame oui il faudrait que vous mettiez à jour votre appareil. C'est d'ailleurs de cette manière que j'ai eu connaissance de ces bidules en mettant à jour une EEPROM récupéré sur le BBS du constructeur. ps : pour la quasi totalité des appareils cité j'ai effectivement une mise à jour automatique, sauf sur le Canon 7D où c'est manuel, avoir le chargement d'un fichier tier n'est pas bien compliqué d'autant plus que certains appareil le propose. Le problème est que les constructeurs lient deux choses qui jurdiquement n'ont rien à voir : une invention (le materiel) et une oeuvre de l'esprit. Refusent de délier les deux en proposant des documentations sur le materiel pour substitué leur logiciel à un reconstruit de A à Z.
avatar Frodon | 
@lmouillart "Le problème est que les constructeurs lient deux choses qui jurdiquement n'ont rien à voir : une invention (le materiel) et une oeuvre de l'esprit. Refusent de délier les deux en proposant des documentations sur le materiel pour substitué leur logiciel à un reconstruit de A à Z." Parce que sans le software le hardware n'est rien et inversement sur ce genre de produit. Je trouve normal qu'ils souhaitent lier les deux, c'est l'association des deux qui est la force du produit, et c'est une bonne intégration forte entre le matériel et le logiciel qui peut faire toute la différence. Et donc pour moi on ne peut pas séparer le firmware et le matériel, sans firmware le matériel ne sert à rien et sans matériel le firmware ne sert à rien, donc ce ne sont pas deux produits séparé, mais constitue au contraire un seul et même produit, et donc ne peuvent pas être vendus séparément. Après si des constructeurs font de la merde (que cela soit au niveau matériel ou logiciel), c'est autre chose, et dans ce cas on achète un autre produit. Mais par exemple Apple a démontré, notamment avec l'iPod et l'iPhone, qu'intégrer étroitement le logiciel et le matériel pouvait faire toute la différence. Et c'est d'ailleurs la force de l'iPhone, des smartphone Android de la gamme Nexus par rapport à des smartphones avec un Android retravaillé comme sur le Galaxy S 3 par exemple. Personnellement je trouve l'expérience d'un Galaxy Nexus + Android standard parfaitement intégré avec le matériel bien meilleur que celle offerte par un Samsung Galaxy S3 par exemple avec sa surcouche TouchWizz. Et c'est pourquoi je défend également le modèle propriétaire avec des produits dont à la fois le hardware et le software est maîtrisé par la même entreprise. De mon expérience, cela donne une bien meilleure expérience utilisateur au final, homogène et cohérente. Cela dit, n'importe quel produit peut être flashé avec une ROM custom, que le logiciel d'origine soit open source ou non, la plupart des produits utilisants des composants standards. C'est pour cela qu'on trouve des firmwares alternatifs pour iPod, iPhone, iPad (des versions de Linux voir d'Android), de nombreux lecteurs BluRay/DVD propriétaires, camescopes...etc, alors que ce sont des produits fermé à la base. Donc même sur ces produits, rien ne t'empêche de satisfaire ton âme de geek.
avatar lmouillart | 
@Frodon La ou tu te trompe c'est sur l'intégration lit les contrats de licence de tes produits, y compris l'iphone, la majorité du temps l'intégration est effectué en se basant sur des bibliothèques libres. Tous les constructeurs ne le disent pas ou essayent de masquer la présence de composants GPL car la licence est contaminante et leur code deviendrait GPL et libre. Mais beaucoup utilisent ce type de code, c'est d'ailleurs pour gagner en autonomie qu'Apple et notamment Sony pousse des solutions libres basés sur des licences BSD/Apache donc avec copyright et possibilité de fermer si elle le veulent. Quand à l'intégration : je prends un Samsung propriétaire et dont le hard est conçu aussi par eux ou un Nexus dont le soft est conçu par Google et le hard par Samsung et TI. Autre exemple HTC qui ne "maîtrise" ni l'un ni l'autre fond de bon produit et avec un Android bien meilleur qu'Android. Quand aux bidules custom etc ... effectivement quand tu es libre de faire ce que tu veux tu es aussi libre de faire n'importe quoi. Mais ça ne veut pas forcement dire borchette d'amateur derrière. Ca peut par exemple être IBM qui déploie sur une flotte de 500 000 appareil HTC pour un gouvernement des fonctions spécifiques en matière OS de sécurisation et d'intégration aux solutions logiciels. Le lien hardware software est bidon et par expérience en générale les fabricants de matériel font de très mauvais logiciels.
avatar Johnny B. Good | 
@ lmouillart : "Si ils interdisent à leurs clients d'écouter leurs produits, de les bidouiller, et de les faires écouter aux copains, effectivement ils risquent de continuer encore un paquet de temps à crever la gueule ouverte à piailler en allant parasiter les ventes de matériel électronique." C'est bien, tu remets juste en cause comment toute la propriété intellectuelle et les industries artistiques fonctionnent. Toi t'es plus fort que le monde entier, c'est sûr. ""Ça ne représente rien dans les milieux artistiques, et surtout pas chez les gens qui en vivent." Industrie du software comprise puisqu'elle est assimilé au régime des droits d'auteurs." Quand ton interlocuteur utilise certains mots et te donne certaines précisions, c'est pas pour les ignorer derrière dans l'optique de contredire. Je précise "dans les milieux artistiques", c'est justement parce que je ne parlais pas du logiciel. "Oracle, SAP, IBM, Apple, Google, Amazon, Dassault Système, intègrent de peu à massivement des logiciels libres soit qu'ils produisent, soit qu'ils utilisent, on se retrouve moins dans les pleureuses." J'ai RIEN compris. "Non parce les pirates vont violer les licences d'utilisation, moi quand elle me déplaît je n'utilise pas le logiciel et je passe chez le concurrent qui à une licence plus en adéquation." Sauf qu'à part dans le logiciel, ça n'existe pas. Juste histoire de te dire que tu parles d'un pauvre cas particulier. "Vu du coté du premier éditeur le résultât est effectivement pire et il a plus intérêt à se faire pirater qu'a voir des prospect aller définitivement chez le concurrent mais c'est un autre débat." Non, il n'a *jamais* plus intérêt à se faire pirater qu'autre chose. Si quelqu'un veut profiter de sa création, il se met en conformité avec les règles, point barre. Tu ne comprends effectivement rien à la liberté des auteurs, au droit d'auteur en général. Et à croire que tu vis dans une machine, y'a aucun exemple hors informatique qui ne te parle.
avatar Frodon | 
@lmouillart Je le sais très bien, cependant ce sont des composants LGPL (et non GPL) ou autre licences (Apache...etc) non virales. Cela dit je ne parle pas de cette intégration là... Pour info Apple publie les codes sources des composants open source utilisés ainsi que des composants qu'ils open source eux même (noyau Darwin, WebKit, GCD...etc) dans ses produits ici: http://opensource.apple.com/
avatar rikki finefleur | 
Heureusement qu'il existent sur terre des gens qui ne veulent pas vivre dans le monde fermé qu'apple leur propose.. Heureusement.... !! Avoir des chaines aux pieds non merci !

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