Pourquoi le "post-pc" révolutionne l'informatique

Arnaud de la Grandière |


Avec l'iPad, Steve Jobs a sonné le glas de l'informatique telle que nous l'avons toujours connu et qu'il a contribué à lancer et façonner : l'ère du "post-pc" connaissait son avènement. Pourquoi ces appareils, un temps moqués par certains observateurs comme de "gros iPod touch", représentent-ils un enjeu stratégique majeur pour tous les acteurs de l'industrie ?

Entendons-nous d'abord sur le terme tel qu'initié par Steve Jobs : le "post-pc", ça n'est pas "l'après pc", mais "au-delà du PC" : les bonnes vieilles boîtes beiges ne sont pas vouées à disparaître, mais seront de plus en plus reléguées aux tâches "lourdes", pour ne pas dire ingrates (lire Steve Jobs : le PC est un camion).

Mais pourquoi fait-on pareil cas de ces tablettes et autres smartphones ? Pourquoi diable ces énièmes plateformes seraient-elles plus significatives que bien d'autres machines, des consoles de jeu jusqu'aux e-readers ? Et particulièrement, ceux qui y voient un successeur à l'industrie du PC n'auraient-ils pas tout simplement perdu la tête ? À bien y regarder, le succès de l'iPad n'explique pas à lui seul l'incroyable retournement de situation entre Apple et Microsoft (lire 1996-2011 : l'incroyable inversion des pôles) : si Apple écoule ses tablettes et smartphones par millions, elle ne peut rivaliser avec un Windows installé sur 88 % des ordinateurs à travers le monde, d'autant que le logiciel permet une marge bénéficiaire sans commune mesure avec le matériel, qui induit nécessairement un coût de fabrication pour chaque vente. Cet impact se ressent d'ailleurs dans le ratio entre chiffre d'affaires et bénéfices des deux entreprises, sans commune mesure.

Le PC s'essouffle

De toute évidence, et en dépit des doutes affichés peu après sa présentation, l'iPad dessine un nouveau marché, et donc de nouvelles perspectives de croissance. En tant que tel, c'est une nouvelle particulièrement enthousiasmante pour les fabricants, car le marché de l'informatique donne tous les signes de la saturation : le seul renouvellement du parc installé ne semble plus suffire à générer suffisamment de croissance. Pire encore, pour la première fois de l'histoire de l'informatique, les ventes de PC ont décliné au premier trimestre 2011.

skitched

Depuis la fin de la course à la puissance, les acteurs eux-mêmes sont si nombreux et la concurrence si rude, qu'une guerre tarifaire sans merci a fini d'assécher la fertilité de cette industrie. En regard de ces difficultés, le domaine du smartphone et des tablettes ressemble à un véritable Eldorado. La seule comparaison du taux d'équipement pour chaque marché a de quoi donner le tournis : en 2009, 63% des foyers français disposent d'un accès à Internet, et 95% des Français ont un téléphone mobile. Certes, tous ces téléphones sont loin d'être des smartphones, mais il ne fait nul doute pour quiconque que le "feature phone" disparaîtra à terme pour être intégralement remplacé par le smartphone. La différence n'en est pas moins frappante, d'autant plus si l'on prend en considération l'âge respectif de ces deux marchés. Quant à l'avenir, la rapidité avec laquelle les consommateurs adoptent l'iPad est en passe de marquer un nouveau record en matière d'adoption d'un nouveau produit.

Le paradoxe tactile

Mais d'autres chiffres sont plus éloquents encore : dans un article sur Asymco, Horace Dediu souligne qu'en dépit d'une part de marché infime (et un taux d'activation 28 fois moindre que celui d'Android), le Windows Phone Marketplace disposait déjà de 25.000 applications. À titre de comparaison, le magasin de Microsoft représente un peu plus de 10% du stock de l'Android Market, lui-même moitié moins rempli que l'App Store.

Si l'on devait juger la situation à l'aune des acquis du marché informatique tel que nous l'avons toujours connu, ce paradoxe pourrait sembler totalement inexplicable. On ne le sait que trop sur Mac, les développeurs ne font d'ordinaire que peu de cas d'une plateforme minoritaire.

C'est oublier les profonds changements structurels amenés par ces nouvelles plateformes, qui renvoient aux oubliettes 30 ans d'histoire de l'informatique. Jusqu'ici, les coûts de développement pour les logiciels étaient particulièrement élevés, la distribution était particulièrement ardue, voire discriminatoire, il y avait peu de catégories de logiciels, dont le prix de vente était relativement élevé. D'autre part le marché était dépendant du bon vouloir des acheteurs institutionnels, qui faisaient la pluie et le beau temps, et ne laissaient aucune chance aux petits développeurs.

Aujourd'hui, chaque logiciel pour smartphone peut atteindre chaque utilisateur, et inversement. Les magasins virtuels ont levé la chape de plomb de la distribution. Certes, l'App Store et ses émules sont loin d'être une première, d'ailleurs Steam, le magasin en ligne de jeux vidéo pour Windows et Mac OS X, avait déjà entamé cette révolution de la distribution dès 2003, avec d'ailleurs un certain succès. Les consoles de jeux intègrent également un système de distribution en ligne, quoique souvent limité à des titres de moindre envergure. Mais ces canaux de distribution n'étaient pas exclusifs, à l'inverse de l'offre sur les smartphones.

D'autre part, les acheteurs en "gros" se sont jusqu'ici désintéressés des applications mobiles, et n'ont donc pas déséquilibré les forces en présence. En conséquence, chaque développeur a sa chance, et on ne compte plus les "success stories" de petites applications, développées dans une chambre d'étudiant, qui ont fini par rapporter de véritables fortunes à leurs créateurs. Le marché bouillonne de créativité comme on ne l'a jamais vu dans l'informatique classique, avec de nouveaux services ingénieux qui sont mis sur pied quotidiennement. Alors qu'autrefois la création et l'achat de logiciels étaient cantonnés à une élite, désormais elle se démocratise, pour le bénéfice de tous. Trente-quatre ans après la mise sur le marché de l'Apple II, le rêve de Steve Jobs d'une informatique pour tous se réalise vraiment : après la convergence, les "nouvelles" technologies deviennent enfin pervasives. Elles disparaissent et se fondent dans notre environnement, s'invoquent et s'utilisent en un tournemain, avant de disparaître une fois le besoin satisfait.

Le résultat est sans conteste : en trois ans, le marché des applications mobiles a littéralement explosé, dépassant globalement le demi-million là où rien n'existait encore avant. S'il est une leçon que l'on peut tirer de cette formidable vitalité, c'est que les vieilles recettes ne s'appliquent plus à ce nouveau marché. L'antienne qui voudrait qu'Android soit à iOS ce que Windows fut à Mac OS ne pourrait pas être plus déplacée. Le marché de l'informatique tactile sera un marché protéiforme, avec autant de portes d'entrée que de variétés d'utilisations. Les écrans connectés sont déjà pour certains d'entre nous, de plus en plus nombreux, une banalité du quotidien. Il n'y aura pas trop de plusieurs acteurs pour répondre à la diversité des besoins et des modes d'utilisation, lorsque le marché commencera à se segmenter, ce qui n'a pas encore eu lieu.

Il faut toutefois souligner qu'un autre élément est venu contribuer à l'alignement des planètes : le consommateur était fin prêt. Windows a pu asseoir son hégémonie en entretenant le mythe de l'incompatibilité. Longtemps, les utilisateurs sont restés convaincus qu'un fichier créé sur Windows n'avait pas vocation à être lu par un Mac, ce qui fut vrai, en dehors de toute notion de réseau local, jusqu'en 1993 avec le support des disquettes PC. Apple a payé cette incompatibilité bien au-delà, mais c'est avec la convergence et la multiplication des appareils connectés, manifestement capables d'exploiter tout type de fichier, que le public a fait son éducation (participant par là même au renouveau du Mac). De même l'iPhone a permis aux consommateurs de mettre le pied à l'étrier : c'est cette "éducation" qui leur a permis de comprendre l'iPad instantanément. L'inverse se serait peut-être avéré plus délicat. C'est aussi cette maturité du marché, et des utilisateurs, qui a rendu cette véritable petite révolution possible, alors qu'elle aurait autrefois pu être ignorée par manque d'intérêt ou de compréhension.

Le marché du PC était sclérosé et dans l'impasse, l'iPad a mis un terme au statu quo. L'ère du post-pc promet plus de souplesse, d'initiatives, de réactivité, d'adaptation et d'innovation. À plus d'un titre, ce marché est foncièrement stratégique. Il ne faut donc pas s'étonner de voir tous les fabricants se lancer avec appétit à la suite d'Apple dans la tablette.
Tags
avatar Armin92 | 
Pu***n, j'adore les articles de macgé :D Commentaire sans doute inutile mais j'avais envie de le dire
avatar ConilL | 
@showmehowtolive Absolument pas d'accord avec toi !
avatar RDBILL | 
Très bon article... Reste à espérer qu'Apple cette fois ne se fera pas "couillonner" par un nouveau Bill Gates comme ce fut le cas à la fin des années 80 lorsque ce dernier avait spolié Apple pour en faire Windows... Il reste aussi à espérer à l'inverse qu'Apple ne devienne pas le nouveau Microsoft si donc elle parvient à ne pas de faire spolier son savoir faire ou se faire rattraper par la concurrence ! L'avenir nous le dira... Croisons les doigts pour qu'Apple évite ces écueils !!
avatar bugman | 
Tres bon article, merci. "De toute évidence, et en dépit des doutes affichés peu après sa présentation, l'iPad dessine un nouveau marché" C'est pour cela qu'il ne faut pas (trop) mélanger les genres : D'un coté "les bonnes vieilles boîtes beiges ne sont pas vouées à disparaître, mais seront de plus en plus reléguées aux tâches "lourdes"" et de l'autre "la suite d'Apple dans la tablette"
avatar ankhinephes | 
Je ne vois pas où est la perte, ou la régression, par exemple quand on parle de Word. Il est évident qu'on ne va pas se mettre d'un coup à jeter son ordinateur à la poubelle parce qu'on s'est acheté un iPad. J'ai fini ma thèse avec Word tout en ayant déjà un iPad, et je n'ai jamais eu l'idée que je devrais tout faire avec l'iPad, c'est rigoureusement impossible (même avec Pages sur Mac je n'aurais pas pu me débrouiller). Cela peut servir d'appoint, de temps à autre, ce qui évite de se trimballer un ordinateur avec soi, mais c'est tout. En revanche, s'il s'agit d'envoyer des mails (sauf quelques messages plus longs ou plus complexes) ou surtout de consulter Internet et une série de flux RSS, cela ne me vient quasiment plus à l'idée de le faire sur mon Mac. Je suis bien mieux dans un fauteuil ou sur mon lit avec une tablette à la main. Il y a des jeux plus développés sur Mac, plus adaptés à un ordinateur, mais aussi de très bons jeux, plus légers, sur iOS. Ce n'est pas tout à fait le même plaisir, cela dépend des situations, du temps disponible, de l'état d'esprit. De façon générale, la différence que je vois dans cette "révolution", c'est que l'informatique au sens large ne passe plus forcément par un ordinateur complet, mais se divise en plusieurs branches, de façon pertinente : les besoins et les réponses ne sont plus toujours les mêmes, et ce n'est pas la peine de se coltiner un truc lourd si on peut le faire de façon plus rapide ou légère. Mais je ne vois pas pour autant arriver le jour où je cesserai d'avoir un ordinateur, cela me paraît encore indispensable à très long terme. J'ai la chance de pouvoir utiliser les deux supports en parallèle et je m'en réjouis.
avatar 12marie | 
En même temps il a des utilisateurs lambda qui apprécie tout simplement la simplicité parce que l'informatique, c'est pas leur formation, ils sont infirmiers, maçon ou autres. Par contre je comprend pour quelqu'un qui aime "bidouiller " la frustration que renvoie ce genre de matériel : iPhone, iPad etc.....
avatar laurange | 
On verra bien ce que sera l'avenir mais le MBA est aussi une réponse aux pc "beiges". En tous cas, l'ère post-pc voit du matos léger, moins consommateur et connecté.
avatar RDBILL | 
@ madaniso : Mais Apple a d'ores et déjà révolutionné cette industrie... Avec un seul appareil dans les années 80 : le Macintosh : interface graphique, menus déroulants corbeille etc la généralisation de ces éléments sont le fait d'Apple... Pompée honteusement ensuite par Microsoft... Seconde révolution : l'ipod. Avant lui c'était le disqueman et les k7... L'iPod a bouleversé notre utilisation de la musique... Le téléphone.... Il y a 4,5 ans Apple n'existait pas dans ce secteur dominé largement par Nokia... Aujourd'hui Apple donne les tendances de ce marchè et elle est la société la plus rentable du secteur de la téléphonie. Enfin, l'iPad pour lequel Apple dispose d'une avance technologique et commerciale énorme capte plus de 70% de ce marché. De l'aveu même du PDG d'HP (le 1er fabricant informatique du monde) Apple est intouchable sur ce secteur et HP qui a racheté PALM dans ce but n'envisage même pas de rivaliser avec l'iPad, tout juste ambitionnent-ils de devenir le n°3 de ce secteur !!! Donc en matière de révolution, Apple n'en n'est pas à son coup d'essai et est en effet capable de prouesses avec peu de produits... A moins que ce ne soit là la clé, justement ??
avatar Renaud | 
Existe-t-il une solution pour connecter une clé ou un HD directement sur la tablette? Marre d'itunes. Quelqu'un a-t-il une alternative? Vivement que la concurrence se développe pour que le Job ouvre son microcosme qui rend l'expérience utilisateur très très pénible.
avatar iAnn | 
@ zeeedy +1 apple révolutionne l'informatique... mais le fait-il au profit de l'humain, de sa connaissance, de sa conscience ??? Ou le fait-il en l'enchainant, le rendant dépendant et en exploitant ses plus bas instincts ???
avatar RDBILL | 
@ iTroll : Je confirme l'iPhone, bien qu'en préparation chez Apple avant 1999, était bien un projet de déclinaison de l'iPad... L'iPhone a toutefois été commercialisé avant l'iPad parce qu'il s'appuyait sur le double besoins déjà existants de téléphoner et de mobilité. Cela a permi en effet "l'apprentissage"... Et au vu de certaines réactions lors de la sortie de l'iPad 1... On mesure combien Apple avait vu juste !!
avatar bugman | 
@ rdbill : Pour la sortie de l'iPhone, je me demande si cela n'est pas dû surtout à une espèce d'hystérie collective à la vue d'un futur téléphone made in Apple. A l'époque on était en plein fantasme... peut être qu'Apple c'est dit : "Tiens !?! Here is a good idea !"
avatar JPTK | 
Ouai bah moi je continuerai de faire le marché en allant le moins possible à carrrouf, idem pour mon mac.
avatar kubernan | 
@zeeedy : [i]Fini l'informatique qui permettait d'être créateurs[/i] Meuuu non vous êtes juste un peu déprimé c'est tout.
avatar Ali Baba | 
@ zeeedy : Tiens un troll.
avatar ricchy | 
"Le PC s'essouffle" Rien à voir avec l'Ipad… ;o) C'est juste que pour une fois, les machines tiennent plus longtemps qu'une année. ^,^
avatar Ali Baba | 
@ Ankhinephes : Word pour écrire une thèse ? LaTeX c'est pas un peu plus adapté à ce genre de travaux, quand même ? :)
avatar Manu | 
On peut dire ce que l'on veut mais c'est quand même avec l'iPhone qu'on a commencé à avoir sur des smartphones des applications dignes de ce nom. C'est aussi vrai pour la navigation internet. Comme le mac de son temps l'iPhone a montré le chemin. Aujourd'hui, tous les smartphones ressemblent à l'iPhone. Même pour le design. Tout ceci a une raison, la maitrise complète du hard et du soft. Le succès d'Apple aujourd'hui est simplement du au fait que les outils informatiques en vogue (smartphones et tablettes) sont appréciés par les critères de qualité qu'Apple a toujours mis en avant, à savoir l'ergonomie et la facilité d'utilisation. Sans parler du prix de l'iPad qui désarçonne la concurrence qui plus d'un an après la sortie de la première version n'a toujours proposé aucun sérieux challenger.
avatar bugman | 
Concernant le commentaire de zeeedy : Tout est là... L'ipad n'est pas un Mac. Je suis d'accord avec lui, je ne vais pas monter un film ou développer un RAW sur mon iPad. Apres, l'iPad à aussi son public. Je suis mobile (professionnellement parlant) et je ne me vois pas me trimballer mon 27" en déplacement pour relever mes mails, aller sur une URL ou "checker" ma "todo". Ce qui ne fait pas de moi (je l'espère) le dernier des abrutis.
avatar Remy68 | 
J'aimerais juste apporter un autres regard sur Apple mais surtout sur ces concurrent certain dise Apple c'est de la merde mais avec quoi et fait android ? Avec Apple c'est bien Google qui a été voir Apple pour android pour savoir ce que Apple et Steve en pensait ! Ensuite lipad et tellement pourri tellement bloquer qu'il ce vend tellement mal qu'il n'a pas de flash pourtant tous ces concurrent l'on et Apple continue a une vitesse folle a vendre de plus en plus d ipad alors ça prouve quoi ? Que les concurrent sont nul ? Manque de créativité ? Oui aujourd'hui les gens on compris vers qui il faut aller pour avoir un produit innovant simple de qualité . Oui les concurrent de lipad veulent tellement innover quil font de leur tablette un pc donc ça prouve juste qu'il sont rester 10ans en arrière . Lipad et tellement nul que même les autorité autorise les iPad dans les cabine d'avion par l'armées de certain pays par des médecins . Apple fait de lexclusivite avec des produit verrrouillé mais quand o Regarde combien de concurrent Apple a mis a genoux comme Nokia RIM etc etc. Si on aurait dit a l'époque de la sortie de l'iPhone que Apple allait bouffée tous le monde tous le monde aurait rigoler . Regarder la présentation de l'iPhone rien quand Steve le compare a des concurrent niveau design apple a dix ans davance . Apple et seule contre Windows hp htc nokia Samsung RIM Motorola Siemens etc. Etc . Seule contre tous et poutant elle continue a prendre de l'avance sur ces concurrent avec liphone qui et vieux y faut quand même le dire et lipad pourtant Apple avance a un rythme d'enfer avec juste 4 produit iPhone 3GS 4 iPad 1 2 et ce bat contre 300 produit de divers constructeurs alors il y a bien révolution en matière de consommateurs de fabriquant qui manque d'innovations de coronnesse également !
avatar Rigat0n | 
@ zeeedy : Je vois pas trop le problème... Les ordinateurs existent toujours, et on peut créer du contenu avec un iPad. Evidemment, non, pas photoshopiser une photo en 6000x6000 et graver un montage full-HD sur un blu-ray, mais créer de petites choses. On peut voir le problème dans l'autre sens, aussi. Aujourd'hui, n'importe quel gars un peu calé en informatique peut développer sur iPhone ou iPad et ainsi devenir un "créatif". Pour moi l'iPad n'est pas un ordi et ne va pas le remplacer, c'est un "auxiliaire" qui permet de réaliser des tâches simples sans allumer son ordinateur et sans se prendre la tête. Vous êtes trop sérieux. Quand vous êtes sur votre ordi, vous passez votre temps à "créer", à monter des films et à retoucher des RAW ? Il ne vous arrive jamais de glandouiller sur des sites d'actus, sur des forums, de regarder des vidéos un peu connes, de mater un film tranquillement ? Eh bien c'est ce que permet l'iPad : utiliser l'informatique de la manière la plus simple possible, sans s'embarrasser de fichiers, de formats, de dossiers... Enfin c'est comme ca que je vois le truc, moi.
avatar Manu | 
Je pense que le débat est faussé à partir du moment où l'on commence à comparer les qualités de l'iPad et celles d'un PC (ou Mac). Pour moi le succès de l'iPad c'est surtout l'émergence des softs d'un nouveau genre qui utilisent à merveille le tactile de l'interface. Le premier logiciel à montrer la voix c'est garageband version iPad. Je vois bien une application permettant de simuler la maintenance d'un équipement en manipulant sur l'iPad sa représentation en 3D. Une fois que le résultat escompté est atteint, les commandes générées sont ensuite exécutées sur l'équipement physique soit par une connection câble ou par réseau. L'avantage ici c'est que la procédure est mémorisée et peut être rejouée. Dans le cas présent, l'iPad remplace les gros manuels de maintenance de 200 pages. Ce sont les nouveaux usages qui sont intéressants et non la reproduction sur tablettes de ce que l'on fait sur un PC.
avatar Sonny972 | 
'tain … c'est si difficile pour vous d'oser penser se nous ne sommes pas tous informaticiens ?
avatar Liam128 | 
[quote]Tiens un troll.[/quote] C'est un peu court. Moi je lui donne raison sur toute la ligne. Ce qui se joue en ce moment, c'est la Liberté, ni plus ni moins. Une tablette n'offre PAS de liberté. Ce n'est pas qu'une question d'appstore centralisé. C'est aussi une question de hardware, de liberté d'agir sur son OS, de clavier physique pour avoir la liberté de taper des pages et des pages sans la moindre difficulté et sans se fatiguer. Et d'avoir tout ça sous la main, sur une seule machine. On avait une immense forêt pleine de petits chemins, on nous a construit une immense autoroute toute droite, et interdiction formelle d'en sortir. Alors ok, la forêt, il y avait risque de se perdre, il valait mieux avoir une boussole, c'était peut-être intimidant pour les nouveaux arrivants. Mais nous y étions libres, nous pouvions découvrir à l'infini, nous pouvions y venir 2000 fois et découvrir de nouvelles choses. Aujourd'hui, nous allons d'un point A à un point B, tel qu'on nous l'a indiqué, en suivant le seul chemin indiqué, sans jamais regarder sur le côté. Quelle tristesse! Nous avions des machines orientées création, nous les remplaçons par des machines orientées consommation. Nous avions des machines capables d'être serveur, nous nous retrouvons avec des machines exclusivement clientes (et le mot "client", il veut bien dire ce qu'il veut dire). Nous avions des machines idéales pour écrire, nous nous retrouvons avec des machines très médiocres pour ça, mais idéales pour lire (on passe de l'état actif à l'état passif). Nous avions des machines idéales pour fouiner, rechercher, farfouiller ici et là, compiler les informations et les comparer en direct, nous les avons remplacées par des machines à peine capables de faire deux choses à la fois (et encore, ça dépend quelles choses). Nous pouvons faire moins de choses, nous avons plus de mal à les faire (donc on les fait moins, car pas motivés), plus lentement, et nous n'avons RIEN gagné de neuf. Triste révolution...
avatar rva1mac | 
La "révolution" sera sans moi. Allez les moutons foncez sur Lion pour faire rugir de plaisir Apple sur votre dos.
avatar Liam128 | 
[quote]Je suis mobile (professionnellement parlant) et je ne me vois pas me trimballer mon 27" en déplacement pour relever mes mails, aller sur une URL ou "checker" ma "todo". Ce qui ne fait pas de moi (je l'espère) le dernier des abrutis. [/quote] Pour les mobiles, et pour ne parler que d'Apple, il me semble que le Macbook Air est un bien meilleur compromis mobilité/possibilités. L'iPad est mobile, mais ce que je lui reproche, c'est d'être quasi-exclusivement orienté consultation/lecture. Je sais bien qu'on peut "créer" et écrire avec, mais ce n'est clairement pas sa fonction première, ce n'est pas dans ce but qu'il a été conçu, ça se ressent, et ça a des conséquences évidentes sur la façon dont on s'en sert. On est "découragé" de construire, de bâtir avec un iPad. L'appareil est pas pratique pour ça alors on le fait le moins possible, l'envie ne nous vient même pas (alors que sur le Mac, c'est parfois la facilité qui fais l'envie de créer : c'est parce qu'iMovie est là, dans le dock dès le premier lancement, et si facile à utiliser, qu'on fait son premier montage, et pas parce qu'on a besoin de monter qu'on va envisager iMovie). Ce n'est pas grave si c'est pour s'en servir en des lieux où on n'aurait de toute façon PAS utilisé de Mac. Mais dès qu'on s'en sert à la place d'un mac, fut-ce d'un MBA 11", on rentre déjà dans une ère d'informatique passive plutôt qu'active, de consommation plutôt que de création, bref, de soumission plutôt que d'émancipation.
avatar Sonny972 | 
Tu es quand même borné toi. Tu vis dans ta bulle, toussa  Tu sais, il existe des gens dans le monde, une majorité d'ailleurs, qui ne crée strictement rien sur PC. Ton exemple de la foret est bien structurée. Alors en quelques mots : Auparavent, nous étions peu nombreux à aller dans ta forêt. 
avatar Rigat0n | 
@ rva1mac : Ah ! Ça y est ! Il a dit le mot "mouton" ! On devrait inventer un point Godwin pour ça.
avatar pacou | 
Et si on parlait du 3eme reich ... C'est en général ce qui se fait quand il a plus d'argument ni pour ni contre .
avatar rikki finefleur | 
C'est sur que surfer sur un écran de taille ridicule c'est le top.. Ou bien jouer a des jeux de lancer de poulet.. Les gens s'en lasseront, un peu comme aux débuts du portable ou tout le monde sortait son mobile pour le montrer.. Un écran de taille correct a encore de beaux jours encore devant lui.. tout comme posséder une vraie machine et non un gadget
avatar pacou | 
Plus sérieusement, et si on pouvait imaginer un peu que les clients sont clients car l'entreprise vend un service qui leur convient? Ce que propose ( pas impose ) Apple a ses clients avec ce qui se profile cette automne c'est : - une même expérience utilisateur sur trois plateformes matérielles différentes , avec des usages différents - une synchronisation ( pas une déportation complète) des données sur une plateforme serveur centrale - une indépendance technique des matériels mobiles connectés au reseau soit LAN soit WAN les plateformes mobiles sont conçues essentiellement pour la consultation de données mais il est possible de modifier ou créer des documents, de créer des ébauches, de remplacer le carnet de notes. L'ordinateur personnel reste l'outil de création et de développement principal et privilégié, avec le compromis habituel: cela doit être (relativement) intuitif. Le fait que les utilisateurs soient enfermés parce qu'ils ne comprennent pas le fonctionnement de leur machine ou parce qu il comprennent ce doivent faire mais n'ont pas le choix de la boutique, quelle différence? Au moins ils peuvent utiliser et avancer.
avatar RickDeckard | 
@Liam128 +1000 J'utilise quotidiennement mon iPad pour lire les news, RSS, twitter, mails, etc... De la consultation quoi. Et c'est TRES confortable pour ça. Mais pour tout le reste quasi sans exception, même de la bureautique basique, c'est un peu de la merde pas pratique du tout à cause de certains choix complétement con d'Apple (le partage de docs par exemple). Et je n'aborderais pas le jeux vidéo tant ça me fait vraiment mal de voir la tournure que prend le secteur dans son ensemble à cause du nivellement par le bas causé par l'AppStore. Mais le plus grave, c'est effectivement la démocratisation de ces terminaux légers cloudés qui est un énorme recul de l'interopérabilité, de nos libertés et de la protection de nos données individuelles. Comme dans le premier commentaire, le vrai "post-pc", celui qui veut que le contenu soit totalement indépendant d'un quelconque eco-système, a véritablement débuté avec l’avènement du net. Cette période a été une grosse avancée en terme d'interopérabilité et de standardisation, bien loin de l'habituelle hégémonie Wintel. Or, actuellement, on revient 15 en arrière, Apple appliquant les recettes Microsoft de façon encore plus agressive. Donc dans un sens, oui, c'est une révolution... complète. On est revenu au point de départ.
avatar Domsou | 
Merci pour un article intéressant de plus.
avatar rikki finefleur | 
@RickDeckard Je fais juste remarquer que Microsoft n'a jamais imposé, ni le matériel, ni les softs pouvant être installés. C'est ce qui a fait le succès de MS face à Apple de l'époque. On pouvait et on peut choisir son matériel, et même l'assembler si l'on veut. Aujourd'hui, beaucoup de ces "maudits" contructeurs dont Apple essayent de nous refourguer un genre de minitel modernisé, où matériel, soft et même nos propres données sont, et seront sous leur emprise.Un genre bien différent de liberté..
avatar Le docteur | 
J'y ai cru. Je n'y crois plus. Quant aux branlages de citron avec les webapps. Il faudrait peut-être que les maniaques de ce "concept" (au sens publicitaire du terme, c'est-à-dire au sens de mot creux gonflé de vent) réalisent que c'est un dinosaure déguisé en mulot : pourquoi gaspiller une bande passante délirante pour faire ce qu'une appli dans le système fait dix mieux et plus légérement ?
avatar grogeek | 
Ca fait plaisir de voir pleins de réactions analysant la situation de cette manière (consommation / consultation) @Renaud Oui, USB Host sur les Tab Android
avatar expertpack | 
Je pense que la verite est ailleurs. Le parc pc n'a pas evolué, dans le sens ou il n'y a plus de revolution , ni logiciel, ni materielle depuis 5 ans. Chacun etant equipé desormais, et les pc portables ayant inondé le marché a bas cout, l'utilisateur n'aspire pas a changer. Toutes mes appli pro tournent sur un pc xp 'standard', et W7 n'apporte rien d'autre qu'un visuel plus moderne. Dans le meme temps , le concept du smartphone ayant explosé, le consommateur s'est reporté naturellement vers ces objets et derivés ( tablettes), a grand renfort de coup mediatiques et marketing et de boulimie a rester connecter Mais soyons serieux, tant que l'usage se limite a surfer, lire ses mails et se distraire, l'avantage semble a la mode du leger, de l'ultramobile. En revanche, dès que l'on a besoin d'un outil de production pour travailler, aucun de ces objets ne repond efficacement au besoin, ou de maniere limitée et travailler sur ces appareils tient plus de la bidouille, a grand renfort d'applications tierces, toutes plus inefficace les unes que les autres , et sans coherence 2 approches soit ces appareils vont atteindre un niveau d'efficacite equivalent a un pc , au travers de vrai solutions logicielles , et d'une ergonomie adaptée ( on ne travaille pas efficacement uniquement avec ses doigts ) soit le pc reprendra ses droits , en volant les idées de ces objets nomades a son profit L'ultraportable de demain sera aussi puissant que le portable d'aujourd'hui , et il y a fort a parier qu'il integrera sans probleme ce qu'une tablette fait actuellement. Legereté, tactile si necessaire, autonomie, mais surtout , une parfaite integration des grands standards logiciels qui font la force de ces outils pour travailler. Faire tourner un Catia, un photoshop, un tableur puissant ou une base de donnée relationnelle, un sap, sont possible dès aujourd'hui dans une machine de moins d'1 kg. Pas une tablette. A fortiori demain . Un ultra portable sort de sa veille en 5 secondes, se connecte au reseau en 15' et une journée sur batterie devient possible. Un MBA approche deja ces criteres , demain il les depassera .
avatar kubernan | 
L'un des points important dans cette histoire est la baisse considérable des prix des environnements de développement. Il n'y a pas si longtemps, le ticket d'entrée Apple se monnayait 500 € au minimum. Ronchonner sur la liberté me paraît toujours un peu surréaliste dans ce domaine. Un créatif utilisera d'abord l'outil qui lui convient le mieux. Et plutôt que se concentrer sur les limites de cet outil il me semble plus intéressant de voir ce que l'on peut en tirer.
avatar Mithrandir | 
@ expertpack : Je n'utilise ni Catia ni Sap sur mon PC de bureau, qui en plus sont des usines à gaz (je connais pas mal Catia). Et j'utilise de plus en plus mon iPad pour le travail: faire des compte rendu de réunion, modifier des documents ou des présentations, mêmes complexes, est très simple sur iPad. Et quand à photoshop que j'utilise pour mes photos, je me suis rendu compte récemment que certaines applications iPad sont aussi puissantes et plus simples pour ce que j'en fais (bien plus que les yeux rouges)
avatar Mabeille | 
@Ali Baba ouai j'en connait quelques uns des acariâtres qui ne jurent que par latex. Tu n'as visiblement jamais compris le mode document maître de Word ... renseigne toi un peu avant de troller.
avatar Jimmy_ | 
Ou comment on se flatte le nombril dans le microcosme.
avatar béber1 | 
shenmue [07/07/2011 22:47] On peut même dire qu'ils ont pris la loco de tête avec l'iPhone...on avait pas vu un tel truc avant tout de même... Oui, un des mérites à Cupertino c'est d'avoir vu le train venir de loin. Voir déjà les divers projets de tablettes dès les années 80, le Newton PDA dans les années 90, et voir aussi la keynote de Jobs de 97 (voir : Jobs à la WWDC 1997) qui annonce iTools puis ce qui va devenir iCloud. Même si les époques antérieures ne s'y prêtaient pas (à cause essentiellement de la rareté des reseaux et de l'internet) , je remarque chez eux leur constance voire leur obstination durant toutes ces années, et leur certitude qu'un jour l'informatique sortirait des bureaux pour devenir mobile. D'où le fait que les projets de tablettes et "smartphones" aient été remis sur l'ouvrage dès 99. Le tout étaient de trouver les bonnes formules (notamment une technologie qui s'adapte le plus à la rapidité voulue par la mobilité, et ce sera le Multitouch : FingerWorks en 2005) et la période de temps où les conditions seraient les plus favorables (dev suffisant des reseaux mobiles, de l'internet et de la miniaturisation electronique ). Mais surtout, il ne fallait plus concevoir les mobiles comme des téléphones, ou des tablet PC d'appoint, mais bel et bien comme des terminaux informatiques avec un vrai OS (c'est le saut d'échelle franchi par l'iPhone/OS X alors que tout le monde y tournait autour et auquel se prépare MS avec Win8), OS dont les possibilités d'expressions ne se retrouveraient qu'avec les progrès et les performances sans cesse accrues de la technologie. Les gens qui ne voient là que régression, ont vraiment le nez dans le guidon et ne voient pas qu'on en est au tout début, que les possibilité de création à partir de terminaux mobiles vont naturellement se developper, et qu'avec le developpement des NAS (je suis en train d'en monter dans ma famille) et serveurs domestiques ont pourra aussi les faire comuniquer avec des clouds domestiques.
avatar Sergio_bzh | 
@rigat0n > c'est ce que permet l'iPad : utiliser l'informatique de > la manière la plus simple possible, sans s'embarrasser > de fichiers, de formats, de dossiers... je te file un film en DivX sur une clé USB , c'est sûr, tu vas pouvoir le lire immédiatement sur ton iPad ;)
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@ali baba Tu veux que je trolle ? Je t'emmerde, là oui je trolle. @liam Merci :) Le débat est là : soumission ou émancipation. La vision informatique d'apple passe d'émancipation à soumission. Et je trouve ça juste triste. Et encore plus triste que tout le monde ou presque trouve ça génial parce que, il faut le reconnaitre, leurs produits sont beaux et bien pensés.

Pages

CONNEXION UTILISATEUR