WebKit, le petit moteur devenu grand

Christophe Laporte |
Lorsque Steve Jobs a dévoilé Safari en janvier 2003, Apple faisait face à une situation d'urgence : doter Mac OS X d'un navigateur web digne de ce nom alors que Microsoft traînait des pieds à moderniser et à rendre plus véloce son Internet Explorer. Quelques années plus tard, le butineur d'Apple ainsi que son moteur de rendu de pages, WebKit, sont devenus des pièces majeures dans la stratégie de la Pomme.

Quand les rumeurs voulant qu'Apple travaille à l'élaboration d'un navigateur se faisaient plus insistantes, tout le monde s'attendait à ce qu'elle opte pour Gecko, le moteur de rendu de Mozilla/Firefox. Il est vrai que face à Internet Explorer, Camino qui l'utilisait et s'appelait à l'époque Chimera, faisait alors des merveilles. Mais le choix d'Apple se porta sur le moteur de rendu libre KHTML produit par le projet KDE, qui avait l'avantage d'offrir un code plus compact que ses concurrents. De cette fondation naquit WebKit.

Autour de Safari, Apple a créé une équipe de développement talentueuse emmenée par David Hyatt, qui travaillait auparavant pour Netscape. Safari et son pendant open-source WebKit n'ont depuis jamais cessé de progresser et ont souvent été parmi les premiers à adopter les normes en devenir. WebKit est rappelons-le le premier butineur à avoir passé avec succès le test Acid2.

Solidement installé à la troisième place des navigateurs web pour ordinateurs avec une part de marché oscillant en fonction des instituts de mesure entre 3 % et 6 %, le logiciel d'Apple pourra se fixer comme objectif la barre des 10 % lorsque la version Windows sera finalisée. Mais c'est dans l'internet mobile qu'Apple a sans doute la plus belle carte à jouer.

Il pourrait non pas jouer les seconds couteaux, mais les tout premiers rôles. Avant qu'Apple adapte Safari à ses iPhone et ses iPod touch, Nokia avait été séduit au point d'annoncer en 2005 que son navigateur web serait basé en grande partie sur les technologies open-source d'Apple. Adobe l'a également adopté en juin dernier pour AIR (Adobe Integrated Runtime), une machine virtuelle faisant fonctionner des applications multi-plateformes sur le bureau. Et cette semaine encore, on a appris que Google et ses partenaires s'étaient appuyés sur WebKit pour concevoir le navigateur web d'Android.

L'adoption du moteur de rendu d'Apple pourrait encore s'accélérer dans les mois à venir. Trolltech a récemment fait part de son intention d'intégrer Webkit dans Qtopia (une interface graphique pour systèmes embarqués) et QT (bibliothèque C++ multiplateforme). Wake3 pour sa part l'a adapté à Windows Mobile. Le succès de WebKit sur les plates-formes mobiles est lié au fait qu'il est plus facile à implémenter que ses concurrents et qu'il consomme moins de mémoire vive et de CPU que ses adversaires. Bref, Apple tout comme Opera, qui a beaucoup travaillé dans ce domaine, ont les moyens de créer la surprise et devancer Microsoft et Mozilla.
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avatar terreaterre | 
>> Solidement installé à la troisième place des navigateurs web pour ordinateurs >> avec une part de marché oscillant en fonction des instituts de mesure entre 3 % et 6 %, La solidité est toute relative, non ? >> le logiciel d'Apple pourra se fixer comme objectif la barre des 10 % lorsque >> la version Windows sera finalisée. Mais c'est dans l'internet mobile qu'Apple >> a sans doute la plus belle carte à jouer. Quel sera l'intérêt d'un utilisateur Windows lambda d'utiliser autre chose qu'Internet Explorer ? Indépendemment des qualités et défauts des uns et autres ?
avatar Skyhawk | 
Terreaterre> Aujourd'hui il y a déja +/- 20% de parts de marché pour Firefox (qui n'est donc pas IE) ce qui signifie que plusieurs utilisateurs de Windows ont adopté un concurrent à IE. De même utilisateur de mac, je ne navigue quasiment jamais avec Safari - hormis celui de l'iPhone... :)
avatar Christophe Laporte | 
la position de Microsoft sur le marché des terminaux mobile est minoritaire à l'heure actuelle, elle aura donc plus de mal à imposer son IE. CQFD!
avatar Manuko | 
> WebKit est rappelons-le le premier butineur à avoir passé avec succès le test Acid2. Mais fonctionne très mal avec Plaxo, Netvibes, Google Documents, le webmail Orange et les déclarations à l'URSSAF !!
avatar macoupc | 
Ne marche pas non plus avec le webmail (en beta) de Yahoo ! Ce n'est pas rien. Mais si les sites vraiment incompatibles deviennent rares, Firefox n'est pas moins indispensable !
avatar ARKHAON | 
Et tous les sites que vous citez sont des sites qui ne respectent pas les standards du web. Le W3C n'est pas fait pour les chiens, il faudrait arrêter de coder avec 2 pieds gauches ces sites web...

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