Labo de Mobile High Speed

Vincent Absous |
L'année 2003 aura vu Apple mettre en accord ses discours et ses actes : les nouveaux Mac ne se contentent plus, la plupart du temps, d'être "prêts pour Bluetooth", ils intègrent souvent désormais le module qui leur permet de communiquer avec des périphériques compatibles sans qu'il soit nécessaire de brancher un dongle USB. C'est dire si la technologie de la "Dent Bleue" est désormais prise au sérieux à Cupertino. Il faut dire qu'elle complète à merveille le fameux carrefour numérique si cher à Steve Jobs. Grâce à elle, les périphériques coupent le cordon avec le Mac. Facilité, mobilité sont ainsi de mise.

Ce principe s'illustre parfaitement dans une situation particulière : la connexion Internet d'un iBook ou d'un PowerBook par le truchement d'un téléphone portable. Il y a quelque chose qui relève de "l'amazing" à consulter son site web préféré alors qu'un TGV file à 300 km/h vers Marseille. Avec le logiciel Mobile High Speed, la configuration du Mac devient un jeu d'enfant.

Qu'est-ce que Mobile High Speed ? Un logiciel qui permet la configuration des liaisons GRPS, GSM, CDMA, TDMA entre le Mac et le mobile. MHS fait tout pour vous : il reconnaît votre réseau, votre opérateur, configure en quelques secondes le portable. MHS installe le scripte du modem, crée une nouvelle configuration Réseau. En quelques secondes, vous voilà prêt à surfer, à récupérer votre courrier, à chatter avec vos amis.

Premiers contacts

La procédure d'installation est des plus simples, habituelle et n'appelle aucun commentaire particulier. Elle place dans le dossier Applications un répertoire "Mobile High Speed for Mac OS" comportant trois éléments : l'application, un dossier contenant les manuels (au format HTML) et un dossier "Specific" contenant divers fichiers.

Avant tout, il faut veiller à ce que le module Bluetooth, intégré ou adjoint sous la forme d'un dongle, soit connecté au Mac et que téléphone (un Sony Ericsson T68i, dans le cas présent) et ordinateur (un iBook) soient jumelés. Si cela n'est pas fait, le logiciel sera incapable, évidemment, de configurer la connexion et le programme se fermera de lui-même. Ce préalable posé, l'on peut donc lancer le logiciel.



D'emblée, il faut saisir le numéro de série du logiciel (onglet "Support"). Ce numéro lie en fait l'utilisation de MHS à une machine unique. L'activation du programme nécessite par ailleurs une connexion Internet : les mauvaises langues plaisanteront et diront qu'on n'est pas loin de l'histoire de la poule et de l'œuf. Passons. Cela fait, une fenêtre unique, avec cinq onglets apparaît. Le programme lance immédiatement une série d'opérations sur laquelle l'utilisateur n'a aucune possibilité d'agir. Dans l'ordre, MSH cherche le "Système/dispositif", c'est-à-dire qu'il ausculte le port modem (ici le modem GPRS), puis le protocole (en l'occurrence, le GPRS), puis est définie la qualité du signal (évidemment essentielle) ; enfin, le nom de l'opérateur apparaît. Si aucun téléphone n'est relié au Mac (par fil ou via Bluetooth), le logiciel se fermera aussitôt.

L'onglet "Vitesse" permet, selon le protocole, de définir la vitesse de la connexion. MSH ne propose que les protocoles disponibles avec son abonnement téléphonique. Dans le cas présent, nous avons évidemment opté pour une liaison GPRS. Il suffit de le préciser pour que la chose soit désormais entendue. Le logiciel crée alors une configuration réseau appropriée et le tour est joué.



Il suffit d'ouvrir alors l'application Connexion à Internet, dont on prendra soin de placer le raccourci dans la Barre de menus. MHS a tout créé pour vous : numéro de téléphone, établissement d'un login et d'un mot de passe de connexion. Il suffit de cliquer pour être désormais connecté au Réseau des Réseaux à la vitesse faramineuse, au mieux, d'un modem 28,8 Kbs.



Oui, évidemment, pour qui a l'habitude d'une liaison ADSL, le choc est rude. Il ne faut pas rêver. C'est lent, mais, évidemment, il n'est pas question de se servir de ce type de connexion pour une utilisation quotidienne. En revanche, consulter son mail (il vaut mieux utiliser une interface Web qui permet de sélectionner les messages à consulter), rendre visite à quelques sites auxquels on tient, est tout à fait possible.



Un coup d'oeil aux Préférences réseau

Les deux captures ci-dessous illustrent le fruit du travail de Mobile High Speed. L'utilisateur n'a rien à faire, tout est désormais configuré.









Les autres onglets

Dans les faits, il n'est ensuite nul besoin de lancer à nouveau MHS. La connexion configurée, le logiciel peut rester à dormir ou être désinstallé. Cela n'empêche pourtant pas de jeter un œil sur les autres onglets.

L'onglet Terminal permet de dialoguer avec le modem à l'aide des commandes AT. Deux zones composent l'onglet. La zone du bas permet de saisir les commandes, la zone supérieure est l'écran de contrôle. On peut très bien se passer d ouvrir cette fenêtre.



L'onglet Préférences offre quelques options qu'il est encore tout à fait possible d'ignorer dans la plupart des cas, mais qu'il est parfois nécessaire de connaître. L'envoi automatique du PIN permet d'éviter d'avoir à saisir son code PIN à chaque fois que le téléphone portable est sollicité par l'iBook. Il est également possible de sélectionner manuellement le port série ou l'opérateur. Cette dernière option est importante dans le cas d'une liaison GPRS. En effet, à l'occasion de déplacements, il est parfois nécessaire d'accéder avec son téléphone-modem à un autre réseau que celui que le logiciel a détecté. Une liste s'affiche alors qui permet de choisir son opérateur. MHS fait ensuite le reste. L'option HSCDI_ETSI est importante pour les liaisons HSCDI (ce qui ne nous concerne pas dans le cas présent). La case à cocher VPN, explique la documentation, permet de créer ses propres installations de réseau GPRS. Une fois l'installation créée, un nouveau service GPRS apparaît dans la liste "Sélection manuelle d'opérateur". Enfin, l'option "Overwrite Dial Up Settings" (Remplacer les liaisons de réseau) permet ou non de conserver ses réglages personnels de réseau. Par défaut, cette case est cochée et MSH modifie automatiquement la configuration en fonction du modem et du service détectés.

Passons très vite sur les deux derniers onglets. "Support" a déjà été vu. C'est là qu'on active le logiciel, c'est là qu'on trouve les informations sur le support du produit. Enfin, l'onglet "Sur" offre les informations à propos du programme. Un bel exemple de traduction d'ailleurs que ce "Sur" qu'on ne comprend pas du premier coup.

Et c'est justement l'un des principaux reproches qu'on fera au programme : il souffre d'une localisation à l'évidence bâclée. On ne compte pas les approximations et les oublis. À l'opérateur, le traducteur a préféré "distributeur", le "protocolle" (sic) se retrouve affublé d'un deuxième "l", etc. Lors de la phase d'activation, l'allemand se mêle au français et cela rend très compliqué ce qui est pourtant très simple. C'est que si l'on connaît bien les "Cancel" et autres "Continue" ou "Quit, on connaît moins bien, le plus souvent, les "Beenden" ou "Ablage".



Bref, une certaine confusion règne parfois sur ce plan. Et le manuel, uniquement disponible au format HTML, ne déroge pas à cette règle, désignant donc des options par une expression française alors qu'on la trouve dans une autre langue dans le logiciel lui-même. Toutefois, on rappellera que passée la phase initiale de configuration, on n'a plus réellement de raison de lancer le logiciel puisque tout se passera alors dans le module Connexion à Internet de Mac OS X.

Reste une question, essentielle. Mobile High Speed vaut-il qu'on casse sa tirelire et qu'on se fende de 86 € ? En fait, MHS n'est pas indispensable à la configuration d'une liaison GPRS avec un téléphone portable. On peut se débrouiller sans et Internet regorge de tutoriaux. Pour autant, le logiciel facilite grandement la vie. Et pour qui est amené à voyagé à l'étranger, MHS dispense de connaître tous les paramètres de connexion et autres informations indispensables.

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