OS X Yosemite : bilan d'étape après six bêtas

Stéphane Moussie |

OS X Yosemite est disponible en version préliminaire depuis presque trois mois maintenant. À la première Developer Preview sortie lors de l'ouverture de la WWDC, le 2 juin, ont succédé cinq autres DP et deux bêtas publiques. Mavericks avait pour sa part connu huit DP et deux Golden Master avant de sortir en version finale fin octobre 2013. Le développement de Yosemite est donc bien avancé.

Le système est-il stable ? Les nouveautés fonctionnent-elles bien ? Premier bilan d'étape d'OS X Yosemite avant sa disponibilité en version finale dans quelques semaines.

Ce qui fonctionne

De l'avis général, OS X Yosemite est assez stable, comme en témoigne par exemple Fabeme dans le forum :

Globalement, pour l'utiliser en DP depuis sa sortie, les bugs se sont beaucoup réduits, ils sont principalement d'ordre graphique maintenant, les plantages sont peu nombreux, et on retrouve quelques bugs classiques de Mavericks et ses prédécesseurs à plusieurs endroits (des petits bugs dans le Dock, dans le Finder, etc).

D'une manière générale j'avais trouvé Mavericks meilleur que Mountain Lion d'un point de vue performances et batterie (Lion était très très problématique à ces niveaux, surtout après Snow Leopard). Yosemite continue dans cette lignée pour moi, je le trouve progressivement plus réactif que Mavericks, des lourdeurs que nous avions dans les premières DP sont maintenant absentes (sur des opérations basiques de gestion de fichiers ou de switch d'une app à l'autre).

Je suis un peu sceptique encore sur les délais que mettent certaines app système (Safari) à passer en plein écran parfois, ou des choses comme ça, mais c'est une Beta ou une DP suivant le programme sur lequel nous sommes, et cela reste assez prometteur d'une manière générale pour la Golden Master.

Les kernel panic (plantage complet du système) sont rares. Cette stabilité peut s'expliquer par le fait qu'il n'y a eu que des changements mineurs sous le capot. Alors que Mavericks a inauguré de nouvelles « technologies avancées » (timer coalescing, App Nap et compression de la mémoire), Apple s'est contentée de resserrer quelques boulons dans Yosemite. App Nap, qui « ralentit » les applications inactives à l’arrière-plan, avait par exemple été la source de quelques problèmes à ses débuts.

Yosemite ne dispose donc pas de ce genre d'optimisations, mais il n'en reste pas moins une évolution majeure d'OS X, de par son nouveau design notamment. Sur ce point, le gros du travail a été fait, mais il reste encore des icônes à revoir et des ajustements à apporter. Chaque Developer Preview contient son lot d'icônes redessinées et de petites modifications qui visent à améliorer la lisibilité du système.

La fonction Versions est toujours bloquée sur l'ancien design. Time Machine ne l'a pas attendu et a perdu depuis la DP2 son fond étoilé.

Quant au fameux thème sombre, on peut maintenant déclarer qu'il est achevé. Craig Federighi était resté flou sur l'étendue de ce mode nuit à travers le système et certains s'étaient pris à espérer que les fenêtres du Finder en bénéficient. Il n'en sera rien, comme l'indique un petit changement intervenu en cours de développement.

Dans la DP3, la première à permettre d'activer ce mode sans passer par le Terminal, il fallait choisir l'option « thème sombre » dans le panneau Général des Préférences Système. Depuis, l'intitulé a changé et ne laisse aucun doute sur les éléments d'interface affectés : « Utiliser une barre des menus et un Dock foncés ».

L'option est maintenant explicite : le thème sombre s'applique uniquement à la barre des menus et au Dock.

Les icônes du système sont devenues lisibles dans la barre des menus foncée avec la DP5. C'est maintenant au tour des développeurs tiers de proposer des icônes claires, faute de quoi leur menulet est méconnaissable.

Mais est-ce que ce design « fonctionne », est-ce qu'il est plus agréable que l'ancien ? Il n'y a pas de réponse qui puisse faire office de vérité générale, les goûts et les couleurs (et la transparence) ne se discutant pas. Toutefois, d'après un de nos sondages, vous êtes une majorité à apprécier cette interface. Rappelons que ce design est plus harmonieux sur les écrans Retina (lire : OS X Yosemite, le système pensé pour les écrans Retina).

Ce qui ne fonctionne pas encore bien

L'autre gros morceau de Yosemite, c'est sa bonne entente avec iOS grâce à l'idée générale de « continuité ». Ce terme regroupe différentes fonctions qui permettent de passer plus facilement de son appareil mobile à son Mac et réciproquement (lire : OS X Yosemite et iOS 8 connectés comme jamais).

Pour mémoire, quand son iPhone/iPod touch/iPad est à proximité de son Mac, avec ce dernier, on peut passer des appels ; envoyer des SMS ; reprendre l'action en cours d'exécution sur le terminal iOS (Handoff) ; basculer automatiquement sur le partage de connexion de l'iPhone ; et envoyer des fichiers via AirDrop. Rappelons aussi que les utilisateurs de la bêta publique sont potentiellement privés de ces fonctions puisqu'iOS 8 est nécessaire et que l'accès à sa bêta est réservé aux développeurs.

Handoff : une icône vient s’ajouter à la gauche du Dock quand on peut reprendre, sur le Mac, ce que l’on faisait sur son iPhone ou iPad.

Toutes ces nouveautés ont fonctionné plus ou moins bien dans les premières DP. Handoff manquait un peu de réactivité. Un bug pouvait empêcher de prendre un appel téléphonique sur son Mac et son iPhone. Le partage de connexion automatique demandait le mot de passe iCloud alors que la bascule devrait se faire de manière transparente. La DP6 (et la bêta publique 2) ont cessé de faire fonctionner Handoff pour tous les utilisateurs apparemment, la faute à l'absence de la bêta 6 d'iOS 8 semble-t-il. Des utilisateurs disent tout de même toujours pouvoir envoyer des SMS et prendre des appels avec leur Mac. Quoi qu'il en soit, cette continuité entre OS X et iOS est encore en plein chantier.

Autre élément qui nécessite du travail, Mail. Conscient des couacs de ce logiciel dans Mavericks, Federighi a promis lors du keynote qu'il fonctionnera enfin correctement dans Yosemite. Une promesse qui ne s'est pas encore concrétisée dans les DP puisque le client mail perd toujours autant la tête : il s'arrête parfois de relever le courrier d'un compte Gmail et monopolise le processeur, entre autres.

Mail, c'est pas encore ça.

Dans un autre registre, OS X 10.10 complique l'activation du TRIM. Par mesure de sécurité, le système empêche qu'une extension de son noyau qui a été modifiée ne se charge au démarrage. Or, la commande TRIM, utile pour les SSD, altère justement une de ces extensions et se voit empêchée par le système. On ne sait pas si cette mesure perdurera dans la version finale de Yosemite.

Concernant les incompatibilités logicielles, elles existent évidemment, mais les développeurs se mettent actuellement à jour pour que tout se passe bien au moment de la sortie de la version finale. Le site RoaringApps tient une liste de compatibilité assez complète.

Yosemite sur un MacBook Pro 2007

Si ce bilan d'étape est globalement positif, nous avons aussi voulu voir comment tournait Yosemite sur la plus ancienne machine compatible, un MacBook Pro mi-2007. Rappelons que tous les ordinateurs compatibles avec Mavericks peuvent passer à son successeur :

  • MacBook et MacBook Air depuis les modèles fin 2008 ;
  • MacBook Pro depuis les modèles mi-2007 ;
  • Mac mini depuis les modèles début 2009 ;
  • iMac depuis les modèles mi-2007 ;
  • Mac Pro depuis les modèles début 2008 ;
  • et les Xserve depuis les modèles début 2009.

Le MacBook Pro mi-2007 que nous avons utilisé pour le test est équipé d'un processeur Core 2 Duo 2,2 GHz, d'un disque dur 7 200 t/m qui n'est pas d'origine et de 4 Go de RAM (2 Go ont été ajoutés après l'achat). Pour la petite histoire, la carte mère a été remplacée une fois à la suite du fameux problème avec la Nvidia GeForce 8600M GT.

Cette machine (régulièrement entretenue) était très lente sous Mavericks, et Yosemite ne fait évidemment pas de miracle, même s'il ne dégrade pas la situation — il faut aussi garder en tête que le système est encore en développement. OS X 10.10 est utilisable, à condition d'être vraiment patient. Le démarrage prend plusieurs minutes, les applications prennent plus de 10 secondes pour se lancer, Mission Control n'est pas fluide du tout, la roue multicolore apparait régulièrement, etc.

Pour donner un coup de fouet à ce vénérable MacBook Pro, nous avons remplacé son disque dur par un SSD (un Crucial MX100 256 Go acheté autour de 100 €). L'opération n'est pas compliquée, il suffit de suivre attentivement ce tutoriel et d'avoir les tournevis adaptés.

Le tableau ci-dessous permet de constater le gain de performances. Le démarrage n'est toujours pas très rapide, mais on gagne quand même une trentaine de secondes. Les tâches directement liées au support de stockage (duplication, compression...) sont également sensiblement accélérées.

Ce que le tableau ne montre pas, c'est la réactivité vraiment accrue de la machine en usage courant. Les fenêtres du Finder s'ouvrent immédiatement, Mission Control est fluide, il n'y a pas de délai pour passer d'une application à une autre... On est toujours loin de la rapidité d'un Mac récent, mais pour une centaine d'euros (voire moins pour une capacité de stockage inférieure), il s'agit d'un excellent investissement afin de redonner de l'élan à une ancienne machine.

Le MacBook Pro mi-2007 est toutefois privé de certaines nouveautés de Yosemite. Certaines fonctions de Continuité (Handoff, Instant Hotspot et le nouvel AirDrop) ne sont pas prises en charge, la faute à une version trop ancienne de sa puce Bluetooth (2.1 alors que le 4.0 est nécessaire). Mais il ne faut pas bouder son plaisir de voir tourner convenablement Yosemite (10.10) sur un Mac qui était équipé à ses débuts… de Tiger (10.4).

avatar Chanteloux | 

Décidément, Apple et moi, ça va de plus en plus mal.... J'ai du revenir à mountain lion vus les bogues de mavericks avec Time machine -et pas seulement-, et je sens que Yosemite, ça ne sera pas pour moi non plus... Alors ça et la disparition d'aperture en plus... Il est de plus en us temps de songer au divorce...

avatar roman.leblanc | 

Ce doit être Yosemite qui ralentit le démarrage. J'ai un MacBook Pro plus récent que celui de l'article (2012) mais toujours est-il que je passe de 15 secondes sous Mavericks à 19 sec. avec la dernière bêta de Yosemite. Rien d'alarmant néanmoins :)

avatar Leborde | 

Bonjour,

J'ai un 17" de 2008, et je voudrai savoir si vous avez pensé à faire un tutoriel pour améliorer les conductivités radios: upgrade du BT (pour prendre en charge les nouveautés) et upgrade du Wi-Fi (pour AirDrop notamment)?

avatar Lem3ssie | 

Oui, j'en ai fais un, je l'ai posté sur MacG, mais ça m'a vite saoulé. L'impossibilité d'éditer sur le long terme un post est trop pénalisant.

En attendant je l'ai posté sur un site ami : http://forum.macbidouille.com/index.php?showtopic=382940&st=0&gopid=3887652&#entry3887652

avatar mocmoc | 

Qu'arrive-t il quand il y à trop d'icone dans la barre des menus ? Ca se chevauche betement avec les menus-titres de gauche ??

avatar apossium | 

"Cette machine (régulièrement entretenue) était très lente sous Mavericks, et Yosemite ne fait évidemment pas de miracle,[…] la roue multicolore apparait régulièrement, etc."

Avez vous réalisé de nouveaux essais ?

Parce que je ne vois pas pourquoi ca ne tournerait pas avec Yosemite et quelques réglages de bon sens (4 Go, C2D) …

Sebastien

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