Craig Federighi : l’étoile montante d’Apple

Christophe Laporte |
Le keynote de ce début de semaine a été riche en enseignements. Il était très attendu tant sur le fond que sur la forme, car c’était le premier événement majeur d’Apple depuis l’éviction de Scott Forstall en fin d’année dernière.



Sur la forme, Apple a cherché à briser la routine en confiant les premières minutes à Anki, cette start-up qui a fait la démonstration d’un jeu de courses avec de vraies petites voitures. Hélas, la présentation ne s’est pas passée comme prévu. La firme de Cupertino n’a d’ailleurs pas fait dans le détail, elle a coupé ce passage dans ses vidéos…




Pour le reste, pas de gros changements, mais de petites évolutions ici ou là. La question avant ce keynote était de savoir si Jonathan Ive allait monter sur scène, maintenant que son champ de responsabilité a été considérablement élargi. Cela n’a pas été le cas. À la place, les développeurs ont eu le droit à une vidéo de Jony Ive expliquant les changements dans iOS 7.

Tim Cook, qui ne sera jamais un grand orateur, a paru cependant plus à l’aise que lors de ses dernières sorties. Le patron d’Apple a l’intelligence de ne pas trop en faire. Il est présent uniquement lorsque nécessaire. C’est lui qui a notamment introduit iOS 7 avant de laisser la parole à Craig Federighi.



Si la prestation de Phil Schiller a été vivante et mordante notamment lorsqu’il a évoqué son derrière quand il était question d’innovation dans les stations de travail, celui qui a véritablement marqué les esprits lundi, c’est Craig Federighi.



Alors qu’il n’avait pas été vraiment à l’aise lors de son apparition en 2011, sa prestation cette fois-ci était tout bonnement remarquable. Et sur le fond également, c’est un sans faute. L’homme qui supervise depuis seulement quelques mois les développements d’iOS et OS X, a réussi à faire évoluer les deux logiciels de front avec des nouveautés majeures pour chacun d’eux.

Lors de sa présentation, Craig Federighi a montré qu’il était quelqu’un d’habile. Alors que les utilisateurs avancés et les développeurs se sentaient un peu oubliés avec Lion et Mountain Lion, il a beaucoup insisté sur les fonctionnalités conçues pour les Power Users dans Mavericks. On pense entre autres aux onglets du Finder, au nouveau système de Tags ou encore au nouveau mode multi-écran.

C’est son sens politique qui d’ailleurs lui a permis d’accéder au rang de Senior Vice President, lui qui fut longtemps un travailleur de l’ombre. Le WSJ révèle que c’était l’un des rares dirigeants chez Apple à entretenir des relations assez amicales avec Scott Forstall.

Le style de management diffère beaucoup entre les deux hommes. Alors que Forstall est quelqu’un de très autoritaire à l’image de Jobs, Craig Federighi est beaucoup plus consensuel. Une personne ayant travaillé avec les deux hommes a déclaré au WSJ sous le couvert de l’anonymat : “Scott et Craig sont incroyablement talentueux, mais Craig est davantage compatible avec Tim”.

Lorsqu’en plus de la division OS X, il a pris la tête de la division iOS, Craig Federighi n’a pas forcément cherché à tout révolutionner. Le développement d’iOS 7 était déjà bien commencé. Il a pris le temps de discuter avec toutes les équipes. Malgré une volonté de mieux combiner les deux équipes, un certain nombre de fonctions continue d’être développé séparément.



Certaines décisions ont mis un peu plus de temps à être avalisées qu’elles ne l’auraient été avec Forstall du fait justement de la volonté de Federighi d’aboutir à un consensus. Gros travailleur, il a la réputation d’être assez ouvert et d’être l’un des dirigeants d’Apple qui répond le plus fréquemment et rapidement aux courriels.

Cet homme de 44 ans a très probablement toutes les clés en main pour durer à la tête de la division logicielle d’Apple, division qui connaît une certaine instabilité depuis le départ d’Avie Tevanian en 2006.
avatar ILaw (non vérifié) | 
Je les trouve visionnaires avec ce mac pro. ils sont sortis de leur suivisme dangereux et facile.
avatar hartgers | 
Il manquait une présentation de Jony Ive, avec son accent anglais et ses vidéos d'illuminés, il serait génial sur scène. Quant à Craig, l'impression qu'il ma donnée est celle de Steve Jobs. C'est lui "l'homme du match". Tim Cook l'a bien compris, il n'est venu que pour meubler et dire des généralités, présenter les chiffres, etc. En laissant la parole à Craig Federighi, il a clairement laisser de meilleurs que lui pour s'exprimer. Ce qui est chouette, c'est qu'Apple en revient à cette image décontractée et humoristique – sans être lourde comme Ballmer – qui collait au personnage de Jobs. Évidemment, l'intervention de chacun doit être millimétrée et calculée pour qu'il n'y ait pas de couacs, et c'est justement là qu'on voit qu'Apple, dans son ensemble, a très bien joué. La keynote était riche, dense, rythmée. Tim Cook a été comme d'habitude, rasoir, mais Craig Federighi est clairement un atout à développer. Je ne serais pas surpris qu'un mec comme ça prenne d'avantage de place dans l'entreprise à l'avenir.
avatar JPTK | 
"IO7, je reviens mes putes/salopes", c'est comme ça qu'on le traduit non ??? :-D Je verrais bien orange© faire ça tiens...
avatar Switcher | 
@ JPTK C't'un montage… non ? Dans ce cadre précis, je vois mal "bitches" avoir un caractère "putassier" : ce serait plutôt, "Je suis de retour, les filles" ou "Je suis de retour, les gonzesses" (parce que lui, mâle alpha, toussa…). "Bitches", c'est pas que pour les rappeurs west coast à casquettes. ;)
avatar VinyPalmer | 
J'aimerais beaucoup savoir ce qu'il s'est vraiment passé avec Scott. Il ne m'a jamais paru super sympathique, mais il animait plutôt bien les keynotes, et si iOS en est là aujourd'hui, c'est quand même en grande partie grâce à lui. J'ai un peu vécu cette keynote comme un immense doigt d'honneur à Forstall, les "c'est grâce à un travail d'équipe que nous avons pu créer iOS 7", toutes les vannes sur la disparition des textures bois et cuivre... Je n'ai aucune idée de ce qu'à pu faire Scott pour que tous soient à ce point "libérés", mais le mec a quand même été viré du job de sa vie après avoir été le chef d'une des plus grandes victoires d'Apple, le mobile. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser pendant la keynote "Les mecs, vous êtes vaches..." Surtout que, jusqu'ici, on ne sait toujours pas ce que Forstall est devenu... Autant j'ai adoré cette keynote, autant iOS 7 à l'air génial (même si certaines icônes sont... pas terribles), autant j'ai adoré Craig, mais j'ai aussi un peu mal vécu ce côté "va te faire voir Scott!" ...
avatar Symbiose1 | 
"Tim Cook, qui ne sera jamais un grand orateur" C'est totalement faux ! Sur quoi vous vous basez pour dire ça ?? Il fait très bien son job, il ne impose, la force tranquille, bref ce que l'on attend d'un PDG d'une boîte de plusieurs milliards Vous vous attendiez à ce que ce soit lui qui parle de "we can't innovate anymore ? My ass" Bref vous perdez en crédibilité
avatar VinyPalmer | 
@symbiose1 Steve Jobs était génial sur scène, punchy, mordant et intéressant, et il était PDG. Tim Cook a un débit beaucoup trop lent (même s'il y a du mieux), une voix monotone et s'il fait le boulot correctement, il ne rend pas ce qu'il dit spécialement intéressant. Bref, il n'est pas un grand orateur.
avatar ILaw (non vérifié) | 
Ceci dit on ne lui demande pas de se transformer en clown non plus. Si Apple continue à vendre du Mac et de s'intéresser aux professionnels c'est la seule chose qui compte. La keynote était sympa mais surtout parce que l'équipe d'Apple avait des choses à présenter, autres que des ipads.
avatar Yohmi | 
@ vinypalmer Scott Forstall, de ce que l'on a pu entendre de témoignages, n'était que rarement apprécié, même par Cook. Je ne sais plus dans quel article on l'apprend, mais apparemment, ce qui l'a fait sauter, c'est le refus d'admettre publiquement sa responsabilité dans la sortie d'un produit non fini (Plans). Tout le monde avait signé la lettre d'excuses publiques, sauf lui. Il s'est obstiné, après un Siri qui peinait aussi à convaincre après plus d'un an de beta, et je pense que Cook en a eu assez. Cook a besoin de Mansfield, et surtout de Ive, et ces gens-là ne s'entendent pas bien avec Forstall. Mansfield menaçait de partir, et Ive… ce ne sont que des rumeurs, mais il n'y a pas de fumée sans feu. Alors il fallait faire un choix. Garder celui qui installe une mauvaise ambiance dès qu'il est dans la pièce et se passer des deux personnages les plus influent de la société, ou extraire la verrue. À mon avis, il a pris la grosse tête. Steve appréciait beaucoup il me semble, ça devait être le dernier fusible (Steve devait le comprendre ^^). Une fois Steve parti, Scott se retrouve face à Cook, peut-être qu'il ne l'a pas considéré comme le nouveau boss (difficile de passer après Steve Jobs, surtout si l'on aime pas son chouchou), il fallait que ça pète.
avatar VinyPalmer | 
@Yohmi : Tu as surement raison sur tous les points. Le truc, c'est que la manière dont iOS a été changé, le regard de Ive dans l'assemblé à chaque blague sur le skeuomorphisme si cher à Forstall, et l'attitude même de tous les intervenants vis à vis de l'ancien iOS et de l'ancienne structure interne d'Apple... Il ne faut pas seulement ne pas aimer Forstall pour agir comme ça mais lui vouer une certaine haine personnelle... Je me demande vraiment comment il est au quotidien de Forstall.
avatar whocancatchme | 
Le malaise affreux au début avec les voiturettes, toujours pas compris le rapport avec iOs et Apple d'ailleurs. Le mec doit pas en dormir encore ahan le pauvre
avatar Blob | 
Et il a su manier l'humour avec intelligence durant sa keynote.
avatar Malvik2 | 
Craig m'a aussi fait une impression assez incroyable...une pêche énorme, du charisme, une aisance naturel et même de l'humour... Assurément les prochaines keynotes seront animés si ce Mr est présent !
avatar Terence993 | 
Cette affiche m'avait fait hurler de rire lundi ! Sinon, je dois avouer que j'ai adoré la présentation de Craig Federighi car il a toujours une certaine pêche. La présentation d'OS X Lion où il semblait hyper stressé est oubliée depuis longtemps en tout cas.

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